Des voisins sont emballés, d’autres s'inquiètent, selon La Charente libre qui en fait sa une. Le quotidien local traite avec intérêt l’ouverture de l’école Aliénor d’Aquitaine, ouverte par l’association Excellence ruralités à Esse, un petit bourg ancien et typique de Charente limousine, non loin de Confolens, entre Poitiers, Angoulême et Limoges. Accueilli par le maire de la commune, Roland Fourgeaud, ce deuxième établissement scolaire d'Excellence ruralités s’installe actuellement dans les locaux de… l’ancienne école du village. La vie et la jeunesse reviennent, à l'ancienne. Dès la rentrée de septembre, une quinzaine d’élèves en blouses grises empliront de leurs cris et de leurs jeux la cour de récréation aujourd’hui silencieuse. Un mouvement utile dans ces régions abandonnées.

Car l’État se métamorphose en tonneau des Danaïdes lorsqu’il s’agit de financer les écoles des banlieues : le surcoût pour les fameuses zones d’éducation prioritaires atteint, selon la Cour des comptes, la modique somme de… 1,4 milliard d’euros (v. p. 19). Pendant ce temps, abandonnés à leur sort, les jeunes ruraux français se débattent avec des moyens étiques. À Confolens, à quelques kilomètres de Esse, le lycée ferme des classes.

Le futur établissement Aliénor d’Aquitaine est bien loin des standards de fonctionnement de l’Éducation nationale. Il sera financé par de « grands donateurs » et par les élèves qui contribuent à hauteur de 10 % au coût de la scolarité, soit entre 30 et 90 euros par mois.

Excellence ruralités a déjà une première expérience. Dans le département de l’Aisne, le directeur de la fondation Excellence ruralités Jean-Baptiste Nouailhac et quatre professeurs ont ouvert, en 2017, le Cours Clovis (le nom a été choisi par les élèves de la première année en référence à une grande figure du territoire), dans les locaux d’un ancien supermarché avec 11 élèves de 6e et de 5e. Sur l’année scolaire 2021-2022, l’école accueillait près de 70 enfants, du CP à la 3e. Financée par des fonds privés, entreprises ou fondations (L’Oréal, Axa, Crédit agricole, Raoul Follereau, etc.) en plus des donateurs et des élèves, elle en accueillera 90 à la rentrée.

Ces élèves recrutés dans les environs ressemblent fort à ceux d’autrefois. Agés de 11 à 14 ans, ils s’éparpilleront à Esse entre les classes de 6e et de 3e. « Nous assurons le suivi individuel de chaque enfant », explique Jean-Baptiste Nouailhac, 36 ans, qui met en valeur les « petits effectifs » de ses classes et « la relation étroite professeur-élève ». Un centralien de 25 ans, ancien directeur d’un établissement catholique de Nantes, enseignera les mathématiques et Philippe Sauer, ancien directeur d'une école privée, pilotera l’établissement d’Esse. Les enseignants s’attacheront à « revaloriser ces enfants » facilement complexés car « tous les modèles qu’ils voient viennent des métropoles », explique Nouailhac. « Eux n’existent pas. »

Sauf pour Excellence ruralités. « On valorise les élèves, le territoire, les personnes âgées, la culture locale », explique Nouailhac. Tout ce qu’on aime à Boulevard Voltaire ! Et comme le hasard fait bien les choses, l’école ouvre à quelques kilomètres d’un village gaulois, une reconstitution spectaculaire d’un village de nos ancêtres réalisée par des savants passionnés, sur la même commune d’Esse. Une belle idée qui se développe.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 04/07/2022 à 17:53.

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03 juillet 2022 à 11:30

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26 commentaires

  1. Je crains les réactions du nouveau Pap(e).
    Il adore l’Excellence pour Ses enfants… mais pour les autres ?

    1. a nous citoyens français, conscients et amoureux de notre pays, de faire en sorte qu’il ne puisse pas nuire, lui et sa caste de décérébrés, à ces jardins de l’espérance.

  2. J’espère que ces exemples encourageront d’autres collectivités rurales à assurer un bon enseignement ,à former des citoyens responsables,loin de ces établissements ou il est impossible d’enseigner, »à part l’arabe »,loin de la violence des cours de récréation .

  3. Excellente initiative a développer un peu partout pour remonter le niveau de nos chérubins qui sont à la traine au nom de la diversité .De plus aucun problème de harcèlement , de voiles , pas de viande hallal dans ces cantines .Que du bonheur .

  4. Quant il y aura dissolution (et il y aura) les patriotes doubleront leur score au détriment des LR qui n’ont rien compris. D’ici là il faudra créer une union des patriotes. Alors (à cette condition) et avec 2 fois plus de députés patriotes la France revivra

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