Il est toujours intéressant de regarder les débats parlementaires à la télévision ou même sur YouTube. Bien sûr, cela ne rassure guère sur l'évolution de la représentation nationale ni, par extension, sur celle du pays. Mais, en ces temps de débat, alors qu'on finirait presque par ne plus penser qu'à la réforme des retraites, on peut constater, en tendant bien l'oreille, que le gouvernement a beaucoup d'autres idées. Ainsi du service national universel. Voulue par Emmanuel Macron, qui a délégué à l'institution militaire le rattrapage de l'incurie de l'Éducation nationale, cette nouveauté va être rendue obligatoire dans six départements, puis, petit à petit, dans toute la France d'ici 2024. C'est, en tout cas, ce que souhaite le gouvernement. À coups de « rituels républicains » (« Marseillaise », cérémonie des couleurs), les lycéens de seconde, convoqués loin de chez eux pendant douze jours, dans un département qu'ils ne pourront pas choisir, sont censés s'imprégner des désormais célébrissimes « valeurs de la République ».
Même s'il y a des choses à redire sur cet endoctrinement forcé des lycéens, sur cette cohésion un petit peu risible et complètement factice, sur le déracinement imposé à des enfants qui n'ont rien demandé, on peut tout de même énoncer les avantages liés à ce SNU, comme l'apprentissage en ligne du Code de la route offert et la possibilité de prolonger cet engagement par un service civique ou un contrat dans la réserve militaire. Enfin, en toute objectivité, on peut convenir du fait qu'il n'y a pas grand-chose de militaire dans ce service, à part le port d'une tenue uniforme et l'interdiction d'utiliser son téléphone pendant la journée.
Apparemment, c'est encore trop pour la NUPES, et singulièrement pour l'un de ses génies, qu'il faut présenter ici, car il semble présenter un intéressant potentiel et s'est exprimé, le 28 février, au sujet du SNU. Son nom est Benjamin Lucas. C'est un député écologiste des Yvelines et, comme souvent sur les bancs de l'extrême gauche, il n'est pas content. Sur l'enseignement des valeurs de la République, il a une petite idée de ce que c'est, ou plutôt de ce que ce n'est pas : « La république ne s'enseigne pas à coups de pompes, de défilés grotesques ou en portant des casquettes ridicules », a-t-il affirmé. Pour les pompes, parle-t-il de flexions de bras ou de coups de pied au c... ? Les deux, probablement. Il doit y avoir, quelque part dans l'imaginaire de M. Lucas, une idée toute faite du service militaire, qu'il n'a pas fait : des adjudants alcooliques brimant des appelés sympas, une armée d'amateurs qui végète dans les camps de l'est de la France, des parties de cartes, du pastis, bref, vous voyez le truc. Par « défilés grotesques », il entend probablement le fait de marcher au pas ; quant aux « casquettes ridicules », on ne peut pas lui donner tort, certes, mais c'est davantage, dirait-on, le principe de l'uniforme en lui-même qui le dérange.

Il y a pourtant d'autres défilés grotesques toute l'année, pour protester contre ceci ou cela. On y voit d'ailleurs régulièrement les amis de M. Lucas. Il y a déjà d'autres casquettes ridicules sur la tête des jeunes Français (des casquettes ou des capuches), mais cet uniforme-là ne le dérange pas. Bref, on imagine que Benjamin Lucas doit considérer que la jeunesse, qui est censée s'émanciper « toute seule », est celle des manifs pour le climat, des facs bloquées et des quartiers sensibles. Et, surtout, qu'elle ne doit pas se remettre en question pour évoluer vers davantage de patriotisme.
Au fond, c'est peut-être un SNU, qu'il faudrait au groupe NUPES tout entier : du sport pour libérer leur trop-plein d'agressivité, des chants patriotiques pour se souvenir qu'ils habitent en France, un uniforme pour gommer les différences entre gauche caviar et gauche soja, pas de téléphone pour ne pas tweeter de bêtises... Ils finiraient peut-être par aimer notre pays au lieu d'idolâtrer son régime - et puis, chez eux, on n'a rien, a priori, contre la rééducation des intellectuels dans des centres fermés...
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02 mars 2023 à 21:29

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29 commentaires

  1. On n’a pas dû avoir le même service militaire. Les adjudants (pour certains) n’étaient pas seulement alcooliques, ils fumaient du shit aussi. Ca a été une perte de temps de un an dans mon cas, et encore j’ai été parmi ceux qu’on appelle des planqués.
    La guerre actuelle, comme le marché du travail, n’est plus celui de 1914. Il faut des spécialistes, entraînés. Je me souviens d’une « manoeuvre », où on dû simuler une attaque et où on s’est fait étriller par trois légionnaires.
    Ce n’est pas un service, civique ou militaire, qui va transformer les racailles des banlieues en humain normaux, capables de trouver un travail, de s’y tenir, et éventuellement de fonder une famille et avoir une vie normale.
    Le travail, il n’y en a plus, en tout cas plus pour les manutentionnaires qui sont et seront encore plus remplacés par des robots. Il faut tout d’abord cesser l’immigration vu que dans la pratique on laisse rentrer des gens sans aucune qualification (les chances pour la France, tous docteurs, ingénieurs j’en passe et des meilleures).
    Ensuite, si à chaque fois qu’on attrape une racaille sur le fait, on renvoyait lui et sa famille dans le pays d’origine, ça en calmerait plus d’un. On résoudrait assez rapidement le problème. Idem en renvoyant les prisoniers d’origine étrangère dans leur pays. Ca, par contre avant que les politiciens français votent des lois utiles, on risque d’attendre longtemps
    Cette histoire de SNU c’est vraiment une idée à la (ma) c(r)on.

  2. Heureusement, l’ampleur de la dette limitera fortement les ambitions du gouvernement. Plus sérieux, il sera peut-être nécessaire de rétablir un vrai service militaire et une conscription pour participer à la 3° guerre mondiale que certains souhaitent, en particulier en Europe.

  3. Quoi que vous pensiez, le Service militaire était le seul moment où tous les jeunes français se côtoyaient, qu’ils soient du Nord, du Sud, de l’Esr ou de l’Ouest… On apprenait à se connaitre et à se faire des copains. Rien de tel qu’un bon crapahut pour souder les hommes. On ne vous foutait pas dehors mais « dedans »… On respectait les gradés, on se levait à 6heurs et on faisait son lit.!!! Ce fut une monumentale erreur de supprimer le « Service » militaire. Je l’ai fait et j’ai gardé des amis pour la vie…. Je vous en souhaite autant. Soldat de Première Classe, 16 Mois classe 66.1C Infanterie de Marine, délégué en Martinique au titre du SMA. et musicien à l’occasion !.

    1. 66 1C! Salut le bleu! Un maître ouvrier 63 2B du 25 Bataillon du Génie de l’air te présente ses respects en souvenir d’une époque où le respect et l’honneur faisaient partie de la vie de tous les jours. La vie en bandes organisées, sous le regard inquisiteur de l’adjudant, les fausses « permes » et la quille pour couronner la fin du spectacle ça laisse des souvenirs et surtout des amis.

  4. Plutôt que de créer ce service national temporaire et coûteux, je propose une autre solution : Faire diriger toutes les facs et lycées par des st-cyriens avec uniforme pour tous et grandes manoeuvres en tant que séances de sport. Pour revenir à l’article précédent, ils se chargeront aussi de l’éducation sexuelle, étant plus informés que tous les LGTB…… Et au moins çà permettrait à l’armée française de retrouver sa réputation en Afrique.

  5. Bien dit ! Surtout concernant la dernière phrase à laquelle je souscrit complètement . Quand Chirac a décidé de professionnaliser l’armée en 1996, sans en référer au peuple, bien entendu , il a ouvert la boite de pandore . Résultat , plus d’armée du tout ou un semblant d’armée juste assez suffisant pour faire un défilé une fois par an ! On a délégué aux américains le rôle de nous protéger à travers l’OTAN ! C’est cela que souhaite ce Benjamin Lucas, soit disant représentant du peuple et allié de gens se revendiquant de l’héritage de la révolution qui a inspirée la participation de tout le peuple à la défense du pays ? Parce que les américains ne font pas cela gratuitement ! Alors pour ce Benjamin nous qui avons fait notre service national , nous étions des imbéciles ? Sauf que lorsque le service national était encore actif, la France avait encore une armée digne de ce nom et nous savions manier des armes pour défendre le pays . Il est vrai que nous nous ennuyons ferme, mais c’était le prix à payer pour l’indépendance du pays ! Indépendance vis à vis de nos ennemis, comme de nos alliés aux becs acérés, pour parler de faucons !

    1. Le maniement des armes c’est comme le vélo même électrique on s’en sort toujours! Et les tous les Benjamins et assimilés feraient bien de se méfier des vieux routards qui ont appris à faire du vélo, avec des cadres en tubes de chauffage central, ça leur à fait les muscles.

  6. parce que ,le top modèle en baskets et en short blanc et collants noirs ne le gêne pas à l’assemblée nationale?

  7. « Madame le ministre, n’émancipez pas la jeunesse, elle s’en chargera toute seule ». Très bien, mais on ne peut éviter un raccourci avec l’article précédent : monsieur le ministre de l’EN, n’éduquez pas les écoliers à la sexualité, ils s’en chargeront très bien tout seuls… comme ils l’ont toujours fait !

  8. Je me rappelle de l’époque où, Robert Hue, alors récent ex responsable du PCF, disait que l’extrême gauche n’amène que conflits et misère. Comme il avait raison. LFI est un part anarchiste.

    1. Je me souviens de l’époque ou alors je me rappelle l’époque : vous avez le choix .

  9. Ne vous y trompez pas : ce ne sont que des raisons bassement économiques qui ont amené Chirac à suspendre le Service Militaire : la France, n’avait plus les moyens de nourrir, loger, habiller, occuper, 300 000 jeunes par an. Si, demain, elle devait être attaquée, ce ne serait pas par ses voisins Espagnols, Allemands, Italiens ou Anglais… Çà se passerait à coup de missiles contre lesquels une « armée de « pioupious » ne serait d’aucune utilité. Faire un service national pour des jeunes dont une grande partie crache sur la Nation est une utopie… Ca fait partie des grandes idées que brasse Macron pour donner l’impression qu’il fait quelque chose… Mais après l’Education Nationale noyautée par la gauche, ce serait un excellent moyen de « reprendre en main » les jeunes qui auraient arrêté l’école trop tot, pour en faire d’excellents petits mondialistes pour qui, comme pour le Président, la France ne doit etre qu’une « province » d’un marché mondialisé. Mais, Français, vous avez voté (ou vous êtes abstenus de le faire) pour ça.

    1. Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous , il y a différents stades avant la guerre nucléaire , la preuve avec la guerre en Ukraine où nous assistons à une guerre somme toute conventionnelle . De toute façon si nous devions faire une guerre de missiles, elle ne durerait pas très longtemps ! Et il est vrai que si l’on ne se battrait pas avec nos voisins, les Ukrainiens et les Russes qui ne faisaient qu’un il y a encore 30 ans ne pensaient pas qu’ils allaient en venir à cette situation quelques décennies plus tard !

  10. Les innovations macroniennes , mesurettes decour de lycée sont une fois de plus utopiques. L’abolition du SM a été une erreur dans le passé où l’on ne croyait plus à la guerre. L’histoire de répète et le budget affaibli de nos armées est la cerise sur le gâteau. Ces quelques jours de SNU vont coûter cher à la nation pour un résultat zéro. Ces dénonciations ridicules d’un député de la NUPES sont également un coup d’épée dans l’eau. Mais ne serait il pas temps de rétablir un vrai service militaire obligatoire type garde nationale en France qui en a bien besoin ?

  11. Pour un certain nombre d’élus de la NUPES, essentiellement LFI ou EELV, le camp de rééducation par le travail tel que pratiqué dans la défunte URSS ou encore de nos jours en Chine semble la seule solution ayant une chance de leur remettre le cerveau à l’endroit. Pour les cas les plus graves je crains qu’il faille recourir à l’internement en hôpital psychiatrique, thérapie de choc utilisée envers les dissidents soviétiques.

  12. La NUPES n’est pas le sujet ! Laissons les rêver au grand soir ! Le service national est mort et enterré, arrêtons les gadgets et mettons les jeunes au boulot ça sera déjà bien. Ceux qui veulent partir dans l’armée peuvent le faire.

    1. pour les  » mettre au boulot » il faudrait déjà qu’ils sachent lire et écrire, et comprendre les directives ! aujourd’hui çà n’est plus le cas pour beaucoup !

  13. La NUPES n’est pas le sujet. Le sujet avec le SNU c’est que cela deviendra un endoctrinement des jeunes aux « valeurs » wokes et lgbt. et cela sera le moyen pour les gouvernants et les adultes de rejeter leur lâcheté sur le dos des jeunes, comme lors du covid où la majorité des français n’a rien trouvé à redire sur la vaccination des ados. On veut faire porter aux jeunes tout le poids de nos faiblesses et de nos peurs. Tout le monde, à droite, mort à l’appât de Macron qui veut, en fait, formater les jeunes et en faire des moutons bien culpabilisés. 6 ans de macronisme et la majorité des français n’a rien compris à ses manipulations. Je conseille aux jeunes de France d’envisager leur avenir en dehors de l’UE car ici ils n’auront que le droit de payer pour d’autres et d’obéir.

  14. Mais pourquoi ne pas créer un service national volontaire et rémunéré où les participants reçoivent un enseignement civique et une mise à niveau scolaire et même un apprentissage à des métiers le tout encadré , et laisser tomber la chienlit qui n’en veut pas; Ces volontaires obtiendraient des bonus administratifs.

    1. Bref, faire une sorte de deuxième « Éducation Nationale » pour pallier les carences de la première… Et ces « bonus administratifs » serait les nouveaux noms des BEPC, BAC et autres diplômes sanctionnant l’acquisition de connaissances… Et puis comme, rapidement cette structure serait comme la première, noyautée pas les Wokes, LBGT+, etc… On pourrait en créer une troisième…

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