Supporters de foot violents : un jour, Gérald Darmanin donne leur nationalité, et l’autre, non…

Souvent Darmanin varie et fol est qui s’y fie. À propos du rôle des étrangers dans la délinquance, il est à croire que Gérald ne soit pas toujours d’accord avec Darmanin.

Après les émeutes survenues le 28 mai, lors de la finale de la Ligue des champions opposant Liverpool au Real Madrid, au Stade de France, le ministre de l’Intérieur a été entendu au Sénat, en compagnie d’Amélie Oudé-Castéra, son homologue des Sports. Aux sénateurs qui l’interrogeaient sur la nationalité des fauteurs de troubles, cette réponse définitive : « Je n’ai pas à vous donner la nationalité des personnes que nous interpellons. »

D’autres questions ? Oui, celle de la sénatrice du Val-d’Oise Jacqueline Eustache-Brinio, par exemple. Gérald Darmanin aurait-il « renoncé à restaurer l’ordre public dans notre pays », faisant ainsi allusion aux multiples vols et agressions dont les supporters anglais et espagnols ont été les victimes ? Réponse du premier policier de France : la sénatrice « insulte la Seine-Saint-Denis ». Et de dénoncer les liens faits par cette dernière « entre certaines nationalités et la délinquance> ». Fort bien. C’est une façon comme une autre de considérer les choses. Un peu comme les médias dominants, tout aussi intéressés par la nationalité des prévenus, ont tenté de nous faire croire que ces hordes de supporters anglais armés de faux billets d’entrée étaient les principaux responsables de ces émeutes. Certains ont pu faire semblant d’y croire ; d’autres, bien plus nombreux, un peu moins.

Pourtant, ce 13 décembre, le même ministre, cette fois interpellé à l’Assemblée nationale, affirme, à propos des débordements consécutifs à la victoire du Maroc contre le Portugal, samedi dernier : « Pour lutter contre les fake news, je suis prêt à donner les nationalités des personnes que nous interpellons. Sur 107 personnes, les trois quarts d’entre eux étaient des citoyens français. » Certes.

Mais il est aussi vrai que le citoyen français moyen, en voyant ces images de guérilla urbaine à la télévision, ne peut certainement pas s’empêcher de se poser ces questions : français, sûrement, mais depuis quand ? Français de papiers ou français de cœur ? Ces interrogations, l’homme le mieux renseigné de France, qui a à la fois des yeux partout et de grandes oreilles, devrait en être plus conscient que personne. Il est à croire que non.

La preuve par cette déclaration faite sur France 2, ce mercredi, alors que le présentateur Thomas Sotto s’inquiète des possibles violences, à la suite de la demi-finale opposant la France et le Maroc : « Parce que c’est le Maroc, il y a un relent un peu raciste. Nos amis marocains ont raison d’être fiers de leur équipe et sont les bienvenus, nous ne voulons pas les empêcher de faire la fête. »

Voilà qui est bien aimable. Mais alors, pourquoi mobiliser dans le même temps quelque dix mille policiers, dont cinq mille pour la seule Île-de-France ? Pour prévenir de possibles émeutes ? À Neuilly ou à Bobigny ? Et pourquoi pas les deux à la fois ? Dans « certaines villes de province, les effectifs seront triplés », affirme-t-il encore sur France 2. On se demande sur quels critères ces dernières ont été ciblées. Mais poser la question équivaut peut-être à y répondre.

Et Gérald Darmanin de développer cette stratégie consistant à ne « pas empêcher » ces « citoyens français » de « faire la fête », demandant aux préfets « d’organiser des opérations de visites des parties communes (caves, toits d’immeubles, locaux à ordures susceptibles de dissimuler mortiers d’artifice, pétards ou objets dangereux), en particulier dans les quartiers ayant connu des incidents samedi dernier ». On a vu dispositif de « fête » plus festif.

Sacré Gégé, qui change d’avis comme de parti !

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Hier soir la police a arrêté quelques individus que l’on présentes venant de l’extrême droite , bien entendu Darmanin va nous rabacher les oreilles avec ces quelques individus, mais pas un mot sur les antifas ou autres produits d’extrême gauche .

Commentaires fermés.

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