Souveraineté : des élus refusent de brader le Doliprane
3 minutes de lecture
Fin des enchères pour la filiale du géant pharmaceutique français et direction les États-Unis ! C’est officiel, Sanofi a annoncé que 50 % ou plus de sa branche Opella, responsable de la fabrication de plusieurs centaines de médicaments sans ordonnance, dont le très vendu Doliprane, allaient passer aux mains du fonds d’investissement américain CD&R. La nouvelle n’a pas manqué de faire bondir la classe politique, qui exige que le gouvernement intervienne.
Les politiques vent debout
Ils sont nombreux, et de tous bords, à ne pas vouloir laisser s'enfuir le Doliprane. « Nous ne laisserons pas Sanofi brader Opella », déclare auprès de BV Charles Rodwell, député de la majorité élu des Yvelines. À l’initiative de l’élu, un communiqué a été adressé, dans l’après-midi, au ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, cosigné par 63 députés du centre droit. Le député exige que soit saisi le service de l'information stratégique et de la sécurité économique pour « activer toutes les procédures de contrôle sur les investissements étrangers ». Il ajoute qu’il n’hésitera pas à utiliser les outils disponibles à l’Assemblée nationale pour éviter cette cession qu’il juge « très préoccupante pour la sécurité nationale ».
Le gouvernement n’ouvre pourtant pas la porte à une remise en question... Antoine Armand, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, a déclaré, jeudi soir, « prendre note » du souhait de Sanofi de vendre Opella à CD&R. Son ministre délégué à l’Industrie, Marc Ferracci, ajoute que le fonds d’investissement « présente des perspectives positives pour le développement global d’Opella, ainsi que pour les sites implantés en France », selon des informations rapportées par Le Monde.
Un laissez-passer qui entrerait en « contradiction totale » avec les déclarations d’Emmanuel Macron, explique à BV le président du mouvement Les Patriotes, Florian Philippot, lui aussi très remonté. Le Président n'a-t-il pas répété vouloir conserver le souverainisme français dans le domaine de la santé ?
La « cession d’un fleuron français »
L'occasion est belle ! Opella, ce n’est pas moins de 5,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en 2023. Parmi les 100 marques de sa production, Doliprane est particulièrement prisée des Français, qui en ont produit et acheté 424 millions de boîtes en 2022, rappelle Charles Rodwell. Opella, c’est aussi 11.000 employés dans le monde, dont 950 en France.
Sanofi, qui avait déjà annoncé, en 2023, sa volonté de se concentrer sur ses activités à plus forte valeur ajoutée, comme la recherche sur le développement de médicaments innovants, prévoit de céder progressivement le reste du capital d'Opella, au cours des cinq prochaines années.
L’incompréhension générale est d’autant plus vive que le fonds d’investissement français PAI Partners s’était placé, dès le mois de juin, en concurrence avec l’Américain pour racheter la part cédée, estimée déjà à plus de 15 milliards d’euros, selon Les Échos. Une décision dont aura certainement à se justifier Frédéric Oudéa, le patron de Sanofi depuis 2023, accessoirement mari de l'ancien ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra. Comme un air de déjà-vu avec Alstom et M. Pécresse, époux de Valérie.
41 commentaires
Normal chez Macron, tout ce qui fonctionne en France doit être vendu…
Reste que l’on peut s’orienter vers d’autres spécialités comme le DAFALGAN d’UPSA.
Problème, à qui appartient réellement UPSA (Japonais ?) ?
A été vendu pour 1,6 milliards en 2019, racheté 4,6 milliards lors d’une OPA !
Comme quoi on brade tout chez nous…
Ben Macon ou le prochain président rachètera à prix d’or ce doliprane ; Macron a bien racheté une partie d’Alstom , récemment alors qu’il avait vendu aux américains !
Les méandres de la finance « Française » , vous m’en direz tant ! La France dans toute sa splendeur . Et les décisions ineptes des politiciens véreux ne sont plus a démontrer . Et la déliquescence de la France continue .
En 1989, le Dr Bru, fondateur d’UPSA, décède brutalement d’un cancer.
Le fisc exige de sa veuve le paiement de 40% de droits de succession sous 6 mois.
Ne pouvant trouver un acquéreur partiel pour s’acquitter dans un délai aussi court, elle est contrainte de céder ce fleuron français aux américains.
Depuis, des milliards de bénéfices sont partis à l’étranger.
Encore 950 emplois supprimés en France car pourquoi conserver cette production en France avec les coûts que cela représente.
Alors oui c’est sans aucun doute rentable mais arrêtez de vous focaliser sur le chiffre d’affaires qui ne correspond à rien. D’ailleurs si les marges sur ces médicaments étaient si confortables pourquoi vendre cette filiale ? Réfléchissez et vous aurez peut-être la réponse.
La question n’est pas ce que cela rapporte mais pourquoi encore une entreprise cesse son activité en France, car c’est la seule question à se poser
Ancien de Sanofi, je peux attester sans être d’accord avec ce projet lié à la Macronni, que Doliprane est un succès marketing exceptionnel avant d’être un médicament banal sans plus . Du Paracétamol de qualité à condition qu’il soit fabriqué en France ne pose pas de problèmes . La matière première arrive d’Asie ou des indes . La fabrication en France avec des industriels de qualité permet un vrai contrôle de cette matière première en fonction des normes Française et Européennes . Ensuite quelque soit la marque, le Paracétamol peut être avalé sans craintes comme le Doliprane .
Pfizer est un bon exemple. Ah! Le pognon…
Chacun semble aujourd’hui découvrir ceux que beaucoup voyaient qui leur valait le nom de complotistes. Si les électeurs avaient ouvert leurs yeux, nous n’en serions pas là.
Le Doliprane est un médicament stratégique en France et en Europe. Rentable ou non l’Etat (ce qu’il en reste) doit conserver une partie du capital de la société afin d’avoir un droit de véto. En plus un fond de pension américain n’existe que pour tirer de l’argent des sociétés dans lesquelles il investit. Son objectif est de payer les pensions des retraités américains. En France nous n’avons vraiment de fonds de pension et nous allons le payer cher
Je me permets de vous dire que vous vous trompez sur le fait que seuls les méchants fonds de pension américain seraient destructeurs de l’économie. Essayez de regarder ce que fait la Caisse des Dépôts et Consignation qui appartient à l’Etat et vous constaterez que les ravages à long terme sont les mêmes.
Et comme le dit l’article, s’il n’y a pas de fonds de pension, il y a des fonds d’investissement qui agissent tous de la même façon
Il faut toujours se poser la question dans ces genres de situations, qui a intérêt à ce que les choses se fassent et pourquoi. Dans ce dossier, je pense qu’on tomberait de la chaise si on connaissait toutes les parties prenantes.
Toujours les mêmes noms dans les combines où la France est perdante. Curieux non…
La France vendue à la découpe, une grande spécialité du stagiaire de l’Élysée ! Combien touchera-t-il ce coup ci ?
Oh …. mauvaise langue. Il n’a rien touché précédemment il n’est que devenu président. C’est encore pire pour nous tous.
Fonds d’investissement américain , on sait ce que cela veut dire, vente à empêcher par tous les moyens.
Le problème est ailleurs. Sanofi est obligé de vendre le doliprane à 0,70€ le tube, parce que la secu veut qu’il soit remboursable sur ordonnance. On comprend que Sanofi en ait marre et souhaite s’en défaire. Si le Américains en font l’acquisition, il sera vendu 4 fois plus cher. Et la secu devra fermer sa gueule. Tout ça au lieu d’accepter un prix raisonnable.
Vous avez tout compris. Et si la Sécu refuse de payer plus cher le doliprane le producteur servira en premier l’acheteur le « mieux disant ». C’est comme cela que ça se passe dans tout commerce et industrie.
Et c’est comme ça que nous sommes en pénurie chronique d’Augmentin, entre autres.
Très bien, peut-être un peu tard, toutefois. Cela me ferait penser à ces malheureuses personnes qui, après l’incendie de leur logis au cours de la nuit, airent désabuser au petit matin sur les décombres encore fumants d’une vie réduite en cendres afin d’espérer récupérer quelques effets personnels.