Sortie des États-Unis de l’Accord de Paris : ce que l’on ne vous a pas dit…

Comme il l'avait promis, Trump est sorti de l'Accord de Paris sur le climat. Il a osé rompre le tabou, sortir du camp du bien pour clamer haut et fort que l'avenir de l'économie américaine compte avant toute chose. Il n'en suffisait pas plus pour que Macron et Hulot prennent la tête d'une sainte inquisition contre le mécréant, cherchant à rameuter des troupes et à lever le peuple en faisant croire qu'ils avaient réglé le thermostat de la planète au dixième de degré près, et que tout est remis en question.

Notre Président est allé jusqu'à lancer cet appel : "À tous les scientifiques, ingénieurs, entrepreneurs, citoyens responsables déçus par la décision des États-Unis : venez ici avec nous pour travailler ensemble à des solutions concrètes pour notre climat et notre environnement." Avant de lancer sa guerre sainte, selon un communiqué de l'Élysée, vendredi dernier, il est même allé demander l'onction et l'aide papale, durant un vibrant appel téléphonique.

Pourquoi Trump a-t-il déclenché une telle hystérie ? La semaine précédente, un groupe d'investisseurs institutionnels (dont de grandes banques) qui contrôlent 18 milliard de dollars d’investissements a demandé aux membres du G7 et du G20 de continuer à combattre le changement climatique et à soutenir l’Accord de Paris, promettant d'investir dans les énergies renouvelables si les gouvernements leur garantissent un maximum de bénéfices, en appliquant le prix du carbone le plus ambitieux possible sur les consommations énergétiques. Je vous laisse donc deviner qui, au final, paiera la note.

L'économiste Nicholas Stern, auteur d'un fameux rapport sur l'économie et le climat sorti en 2006, et investisseur dans une compagnie espagnole fabricante d'éoliennes, a dit récemment qu'il faudrait 4.000 milliard de dollars par an de taxe carbone pour sauver le monde du CO2. Avec de telles sommes qui échapperont au monde de la finance, seul Trump pouvait oser sortir de l'accord !

La Chine et l'Inde ne l'ont pas dénoncé. Elles sont restées dans le camps du bien. Et pourtant, selon l'Institut pour la recherche sur l'énergie, entre 2005 et 2015, leurs émissions de gaz carbonique (CO2) ont augmenté de 4.105 millions de tonnes, alors que celle des États-Unis baissait de 623 millions de tonnes, notamment suite à l'exploitation des gaz de schiste. Il faut savoir, également, qu'au grand dam des Européens, une centaine de nouvelles centrales à charbon sont planifiées en Afrique et, d'ici 2030, l'Inde va faire de même avec 340 nouvelles unités, pour 178 GW de nouvelles capacités. Mais ça, évidemment, la presse officielle se garde bien d'en parler.

Ce que nos inquisiteurs ont peut-être oublié, c'est qu'à la base de tout cela, il y a de la science, et que pour en arriver à la situation actuelle, celle-ci a été largement manipulée. Seulement, aux États-Unis, les républicains ont repris la main sur les organismes qui produisent des informations alarmistes, et Trump a sonné l'heure du "game is over".

Marc Le Menn
Marc Le Menn
Ingénieur en physique-instrumentation, docteur en électronique, auteur de nombreuses publications scientifiques, travaille dans un établissement public dédié aux sciences de la mer

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