Sophie Binet contre Vincent Bolloré : le boycott qui fait flop

SOPHIE BINET

« Je ne souhaite pas répondre à CNews. » Cette phrase prononcée par Sophie Binet, le 6 avril 2023, en marge de la manifestation contre la réforme des retraites, a fait le tour des réseaux sociaux. Une semaine, à peine, après avoir succédé à Philippe Martinez, la nouvelle patronne de la CGT s’offrait là son premier buzz médiatique. « Parce que je ne vais pas sur vos plateaux, expliqua-t-elle à une journaliste de la chaîne boycottée. Je m’adresse à tous les médias qui garantissent une liberté d’expression et la pluralité. » L’argument sonnait creux, mais suffit à faire la joie de la gauche médiatique.

Consciente de ce premier coup d’éclat, la syndicaliste récidiva, début 2024. « Je ne parle pas à CNews. Je ne souhaite pas vous répondre », lança-t-elle au micro rouge tendu vers elle, le 22 janvier dernier, lors d’une manifestation organisée à Paris contre la loi Immigration. Immédiatement après, la malheureuse reporter fut exfiltrée manu militari du cortège et tenue à distance de la responsable CGT. « Pas de CNews ! », aboya l’agent de sécurité au visage de la journaliste éconduite. Attachée, en théorie, à la liberté de la presse, Reporters sans frontières n’y trouva rien à redire…

Le bon filon du Bolloré-bashing

Puisque ce combat d’opérette contre une extrême droite fantasmée fait recette dans la presse, Sophie Binet a décidé d’en tirer un livre. « Une partie des classes dominantes soutient ouvertement l'extrême droite, subventionnée par de grands patrons, d'Elon Musk à Vincent Bolloré », écrit-elle dans Il est minuit moins le quart. Le patron breton y est pointé du doigt à plusieurs reprises, accusé de financer « les catholiques intégristes qui prônent le retour de la messe en latin, combattent le droit à l'IVG ou l'homoparentalité ». Rien que ça.
Surtout, la syndicaliste dénonce une tendance à la concentration des médias qu’elle juge « profondément alarmante ». Là où Bolloré passe, la liberté d’expression trépasse, semble-t-elle penser. Sauf que Mme Binet a choisi de publier son ouvrage chez Grasset, une maison d’édition détenue par… Vincent Bolloré. C’est donc le milliardaire breton, accusé d’éteindre le pluralisme, qui lui permet de dire tout le mal qu’elle pense de lui. La déconvenue est savoureuse : par la simple publication de son livre, la militante CGT démonte elle-même ses propres arguments. Oups !


Cette situation gaguesque a été révélée par Vincent Bolloré lui-même, lors de son intervention, mercredi 13 mars, à la commission d’enquête portant sur le contrôle et l’attribution des fréquences TNT. De son côté, Sophie Binet s’est abstenue de commenter. Nul doute que la malheureuse ignorait tout de l’identité du propriétaire de sa maison d’édition. Mais le ridicule ne tuant pas, elle s’en remettra… Reste que la mésaventure de la syndicaliste illustre l’hypocrisie d’une gauche aussi sectaire que malhonnête. Elle multiplie les anathèmes envers ses contradicteurs alors que ce sont ces derniers qui garantissent la liberté expression, désormais.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

48 commentaires

  1. Que peuvent faire, à une cégétiste rouge (pléonasme) qui exècre la religion chrétienne, « les catholiques intégristes qui prônent le retour de la messe en latin » ? A-t-elle déjà assisté à une messe ? Oui, peut-être lors de l’enterrement d’un cher disparu communiste et encore à l’extérieur du lieu Saint. Pour le reste, la patronne de la CGT (casseuse d’usines) en phase terminale peut bien ne pas hanter les studios de CNews qu’on n’en a rien à cirer, selon l’expression consacrée.

  2. Binet qui aime le pluralisme et la liberté d’expression sur les chaines publiques ou le stalinisme est de rigueur elle est inaudible et lorsqu on sait que l antisémitisme fait partie de sa panoplie ce n est pas avec elle que la cgt ça se redresser

  3.  » buzz »  » Bolloré-bashing » : pouvez-vous nous épargner ce  » français  » de basse-cour américaine ?
    Il devient de plus en plus difficile de lire un article qui ne soit pas pollué par ce sabir infect de plumitifs ayant perdu tout souci de s’exprimer dans un français de qualité. Hélas !

  4. Elle a raison de ne pas parler à C News : les téléspectateurs la remercient ! Ceci dit , pourquoi C News n’afficherait pas tous les jours les noms de ceux qui lui refusent une invitation à donner leur opinion ,au nom du pluralisme revendiqué par les sectaires eux-même ?

  5. A la cgt, ils nous ont régalé de monuments de mauvaise foi crasse, ils innovent dans la bêtise. La discrimination positive a ses défauts. Je crois que mme Cresson a montrée chemin.

  6. Quand un serpent se mord la queue, et ce n*est pas la première. Il semble que l*audace paye ! Mais dans la Macronie sa ne fonctionne plus. Le moment de s*en rendre compte après sept ans.

  7. La pauvre Sophie va se casser la binette parce que le nombre d’adhérents continuent à diminuer et la Cgt a une dette faramineuse .

  8. Cette gauche, pour aussi crasse qu’elle soit réussit pourtant une cohésion lui permettant d’arriver deuxième parti à l’Assemblée nationale. Il y a donc un grave problème de représentation au sein de nos institutions. Une question mérite d’être posée; pourquoi les électeurs choisissent des représentants dont l’idéologie démontre chaque jour la limite intellectuelle. La France ne serait donc plus peuplée que de rustres incapables de réfléchir, ou bien, toute parole sensée fait elle l’objet d’un discours ostracisant pour mieux la couvrir.

    • Nombre de français ont peur .
      Macron fait tout pour cela.
      Ils ne sont plus capable de réfléchir seul.

  9. Je ma marre. Si j’était Bolloré, il y a un bail que j’aurais tiré un bras d’honneur, que j’aurais tout vendu et que je me serais retiré dans un paradis exotique ou je dépenserais mon fric dans le luxe au lieu de me faire chier à tirer l’économie de la France vers le haut.

    • Mais il a déjà commencé, en vendant ses activités de fret en Afrique à des Chinois !!! En particulier au Gabon . Là bas aussi, il était considéré comme un ´ Monsieur ´ qui arrivait à articuler les activités entre la France, l’Afrique et le Monde. Comme Castel, sauf que lui réside en Suisse ! Je me souviens, dans les années 1970/76 que c’était très agréable de travailler avec eux .

  10. Je crains que Mme Binet comme M. Macron, d’une autre manière, n’aiment ni l’un ni l’autre la France ou plutôt les français. Notre pays y survivra-t-il ? Notre situation justifierait un consensus national mais les deux protagonistes ne le veulent que sur la base de leurs idéologies respectives. Français votre destin est encore entre vos mains.

  11. avec la bêtise que ces gens portent, je me demande comment ils arrivent encore à avoir des adeptes

  12. Si les Français n’étaient menacés que par « les catholiques intégristes qui prônent le retour de la messe en latin, combattent le droit à l’IVG ou l’homoparentalité », ils seraient tout guillerets et consommeraient moins de psychotropes…

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