Si généreuse avec l’Ukraine, la Pologne reste sous le coup des sanctions de l’Union européenne
Dès les premières heures de l’offensive sur l’Ukraine, c'est vers la Pologne que, tout naturellement, les populations fuyant les bombardements se tournent. L'Ukraine et la Pologne sont intimement liées. Par leur histoire : en 1362, la Pologne-Lituanie annexait Kiev, point de départ de la conversion au catholicisme pour une part de la population. Par leur proximité : les Ukrainiens espèrent revenir rapidement dans leur pays. Enfin, par leur hantise commune des appétits de l'ogre russe. Avant même le déclenchement des hostilités, les Ukrainiens étaient déjà nombreux à choisir la Pologne comme lieu d'immigration. En 2019, les Ukrainiens étaient la première nationalité étrangère présente sur le territoire polonais, avec 1,3 million de ressortissants. À ce jour, sur les 1,2 million de réfugiés comptabilisés, ils seraient 450.000 Ukrainiens à faire ce choix polonais. Le peuple polonais ne ménage pas ses efforts pour les accueillir : « Une fois la frontière traversée, des milliers de Polonais attendent avec leurs voitures, prêts à emmener leurs voisins de l’est en sécurité », rapporte le journal La Croix. Une solidarité bienvenue pour tous, et en particulier pour l'Union européenne qui, encore la veille, ne cessait de crucifier et d'humilier la Pologne, considérée comme le mauvais élève de l'Europe.
Faut-il le rappeler, le généreux pays d'aujourd'hui est encore sous le coup de sanctions exorbitantes décidées par la Commission et la Cour de justice de l'Union européenne : condamné à 15 millions d'euros d'amende pour avoir refusé de fermer sa mine de charbon de Turów, considérée comme nocive pour son voisin la République tchèque, et ce, malgré un accord conclu entre les deux pays. Depuis début février 2022, il a même été décidé que cette somme serait directement prélevée dans les fonds européens. Mais le chemin de croix ne s'arrête pas là : la Pologne doit aussi verser un million d'euros par jour sous astreinte pour avoir décidé d'une réforme de sa propre Justice, qualifiée par l'Union européenne d'« attaque sans précédent à la primauté du droit de l'Union européenne ». Et le versement des 36 milliards d'aide à la crise Covid prévu par la même Union européenne est tout simplement gelé.
Les orientations conservatrices anti-propagande LGBT, anti-avortement, anti-migration du PiS, le parti au pouvoir, ne sont bien évidemment pas pour rien dans la détestation et la mise au ban opérées par Bruxelles. On se souvient des gesticulations ridicules de notre Clément Beaune national hurlant à l'existence de zones anti-LGBT dans des villages polonais qui, en réalité, avaient décidé démocratiquement de ne plus attribuer de subventions à des associations orientées... De telles crises d'autoritarisme sont-elles encore bien raisonnables par les temps qui courent ?
D'autant que s'ajoute à cela une honteuse campagne médiatique attisée par le média AJ+ du groupe Al Jazeera, relayée par d'autres, selon laquelle la Pologne opérerait une sélection raciste des réfugiés à la frontière. Faux, selon Erik Tegnér, présent sur place, qui a pu le vérifier : les ressortissants ukrainiens sont admis en Pologne quelle que soit leur couleur de peau, à l'exclusion, il est vrai, des autres nationalités.
AJ+ affirme que la #Pologne refuse les noirs et les arabes. C’est un mensonge calculé pour forcer l’UE à ouvrir une nouveau couloir migratoire au monde. Ce sont les citoyens ukrainiens qui sont acceptés, et certains sont noirs et arabes. Nous étions sur place👇#UkraineRussiaWar pic.twitter.com/7iGxwdAKjz
— Erik Tegnér (@tegnererik) February 28, 2022
Une prudence bienvenue quand on apprend que le « flot de réfugiés venu d’Ukraine, des milliers de migrants syriens, irakiens, afghans ou kurdes pris en otage l’été dernier par le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko se retrouvent désormais mêlés au flux » (Le Progrès). Faut-il rappeler qu'il y a encore quelques jours, la Pologne était bien seule pour mener bataille contre ce qu'il est convenu d'appeler une « attaque migratoire », « instrumentalisation orchestrée d'être humains » par la Biélorussie à ses frontières ? Pourtant, cette « attaque » est unanimement reconnue comme entreprise de« déstabilisation de la frontière extérieure de l'Union européenne » par ces mêmes membres européens et américains du Conseil de sécurité de l'ONU qui n'ont rien fait pour résoudre la crise. Paralysée par son carcan idéologique, l'Europe, avec à sa tête Ursula von der Leyen, n'a pas levé le petit doigt.
Ponce Pilate en ces heures troublées, l'Union européenne gagnerait un semblant d'honneur à dire merci aux Polonais et, tant que nous y sommes, pardon.
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Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris
37 commentaires
Le lavage de cerveau en permanence!!!la petite kapo a annoncé une aide de 500 millions d’euros a l’Ukraine, qui ne ne fait pas partie de l’Union!!!et restriction pour des pays comme la Pologne ,Hongrie et autres.Bravo ,à ces menteurs, non élus par les peuples d’Europe.
Honneur aux polonais qui eux sont solidaires. L’Europe et ses privations de subventions montrent bien sa nocivité, et sa pensée unique.
Cette tribune rappelle avec cruauté qu’il y à encore quelques semaines les autorités bruxelloises n’avaient pour préoccupation que de condamner la pologne et la hongrie coupables (quelle ironie) de vouloir conserver leur intégrité.Ces autorités bruxelloises sont à la lumière des derniers événements déconsidérées ce ne sont pas elles qui seront capables de s’opposer au nouveau conquérant.Le parapluie américain c’est terminé et l’Europe n’a pas su organiser sa défense.
Tout mon soutien moral au gouvernement polonais. Le wokisme fait déjà des ravages en UE, et je pense que le Peuple Russe Orthodoxe non encore inflitrée le craint encore plus que les ogives US de Biden mania auxquels il (le Russe) peut mieux s’opposer…
je ne pense pas que la Pologne fait cela par générosité. Mais plutôt pour flatter Bruxelles, montrer qu’elle est, elle aussi et malgré les apparences, dans le camp du bien, et débloquer les subventions.
l’ennemi de mon ennemi …
dans le dilemme d’être comme Poutine anti LGBT, la Pologne choisi le plus riche.
merci pour votre article Madame , l’U.E. est lamentable avec ses idées qui n’ont aucun sens .et qui est sont suivies par des dirigeants qui se préoccupe davantage de leur « petite » personne que du bien être de leur peuple !
Assez drôle : Madame Von der Leyen Présidente de l’Europe fustige Poutine qui enferme ses opposants et censure tous les médias étrangers… que fait l’Europe ? Elle interdit tous les médias Russes qui ne portent pas la « Bonne parole », punit la Pologne qui veut faire passer son droit national avant le droit d’une Europe qui n’existe que sur le papier et met la Hongrie au ban des nations parce qu’elle n’obeit pas. Bref elle utilise les mêmes méthodes que Poutine, les armes en moins…
Des bus partent de Finlande vers la Pologne pour aller y chercher des réfugiés Ukrainiens bien identifiés et les ramener en Finlande ou les attendent hébergement et même … offres d’emploi !!!
Chère Sabine, comme toujours c’est le bon sens qui est roi avec vous.
quand donc les français vont-ils comprendre que cette Europe qui ne respecte pas les nations qui la composent est inutile: ridiculisée, sans armée, sans âme avec des présidents girouettes qui tournent tous les 6 mois, déconnectée des réalités économiques et soumise aux américains et aux allemands, notre Europe s’enfonce et nos français s’apprêtent à réélire leur président ridicule , pauvre France !
contrairement aux « réfugiés »d’Afrique et du proche Orient les Ukrainiens mettent leurs femmes et leurs enfants en sécurité a l’étranger mais restent sur place pour se battre pour leur pays
L’UE n’est qu’une illusion, et la Pologne comme la Hongrie, ou les dictats du président ukrainiens pour imposer son point de vu à l’UE le prouvent. Du vent et du néant.
le président Ukrainiens a suffisamment de problemes avec le président Russe pour ne pas avoir de diktat a imposer a ses soutiens
C’est pas avec des personnes du style de Mme Van der « Layette » que ça risque de changer. Mais notre président ne vaut guère mieux. Pour ces deux petits personnages , les vilains comme la Pologne ou la Hongrie , qui pensent à défendre leur identité et qui ne veulent pas que la loi des bisounours européens vienne supplanter les lois de leur pays.
Hélas les Français ,ont peur et sont prêts à revoter pour Macron. Désespérant .
oui j’ai peur que les Francais soit assez betes pour réelire le nul qu’on s’est « farcis » déja 5ans avec les résultats qu’on connait (les masques inutiles parce qu’introuvables puis obligatoires tout comme les vaccins que l’institut pasteur n’a pas ete capable de produire puisque quasiment toute notre industrie pharmaceutique a ete bradée a l’étranger et les désinformations des croque morts subies a chaque journaux télévisés