Alors que partout ailleurs, en Europe, les élections se tiennent malgré tout, le gouvernement avance l'hypothèse d'un report des élections régionales et départementales prévues au mois de juin. La crise sanitaire ne serait-elle qu'un prétexte ?

Réaction de Sébastien Meurant au micro de Boulevard Voltaire.

 

Devant l’épidémie de Covid-19, le gouvernement songe à reculer, décaler, ajourner les élections régionales. Cette volonté ne fait pas du tout l’unanimité. Comprenez-vous la position du gouvernement ?

 C’est une tentative politicienne. Les échecs répétés de ce pouvoir en place depuis maintenant quatre ans, dans tous les domaines et dans le domaine sanitaire actuellement, montrent qu’ils n’ont rien appris et rien compris en un an d’épidémie. Ce sont de vrais amateurs. Le fait que le Président Macron envisageait de décaler les élections avait été évoqué et même confirmé par la presse, mais je n’y croyais pas. Il avait essayé de faire un deal avec les présidents de régions. Je crois qu’ils ont beaucoup de mal à trouver des candidats et ils s’attendent à prendre une volée électorale. Cela n’est pas bon signe à quelques mois des élections présidentielles. Jouer avec la démocratie est très grave.

 

Selon vous, la raison sanitaire est-elle un prétexte politique ?

On essaie de faire peur aux Français. Ils vont essayer jusqu’au bout de jouer ce décalage du calendrier en disant que les Français n’ont pas la tête dans les élections. Dans une démocratie et une République, il y a des principes. Ces derniers ont pour but de respecter la démocratie. La légitimité passe par les urnes et par la confiance ou non des citoyens. On peut voir que, partout en Europe, les élections se tiennent. Il serait quand même très antidémocratique, pour ce pouvoir qui se voulait jupitérien, d’essayer de repousser les élections. J’espère que les signaux envoyés notamment par les présidents de régions et au Sénat seront suffisamment clairs pour rapidement abandonner. On ne peut pas confiner la démocratie, sinon, pourquoi ne pas repousser les élections présidentielles. Allons jusqu’au bout des choses et votons lorsque cette pandémie aura disparu. Un Président a été sanctionné pour une intentionnalité. L’intentionnalité de ce pouvoir de jouer avec le calendrier est, selon moi, hautement condamnable et dangereuse pour la démocratie française.

 

Selon votre famille politique, l’enjeu pour les régionales est-il de trouver un candidat pour les présidentielles ou, simplement, de garder les régions que vous avez déjà ?

L’enjeu est double. Il est de garder les régions que nous avons déjà et d’en gagner. J’espère que nous allons récupérer la Bourgogne-Franche-Comté. Chez nous, certains candidats à la présidence des régions sont des candidats potentiels à la présidentielle. Ils sont plusieurs à être déclarés et d’autres pourraient avoir envie, après un vote de légitimité populaire, de se lancer dans la course à l’élection présidentielle. Un écrasement de la Macronie avec ses alliances contre-nature mettrait le Président à mal pour se préserver. Je sais qu’ils ont beaucoup de mal à trouver des candidats.

 

Habituellement, les ministres se prêtent au jeu. Mais là, on trouve le gouvernement assez discret sur cette question.

Les députés avaient des instructions pour aller se confronter à la réalité de la démocratie et il semblerait qu’il y ait peu de chevaliers macronistes à vouloir défier nos candidats dans les urnes. Depuis quatre ans, ce pouvoir va d’échec en échec sur tous les sujets. Les Français commencent à s’en rendre compte et j’espère que, dans les élections à venir, quelles qu’elles soient, ce pouvoir sera sanctionné, car il le mérite. La France mérite bien mieux que ce pouvoir-là et la France mérite de vraiment repartir de l’avant. Ils sont là depuis des années et sont responsables. Dans mon département, je vois encore la fermeture d’hôpitaux. Je trouve cela dramatique et j’estime que les Français doivent s’en rendre compte.

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23 mars 2021 à 20:09

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