Le 24 avril, revenant de guerre contre le projet d'autoroute entre Toulouse et Castres, Sandrine Rousseau fustige, sur LCI, les grandes lignes de chemin de fer dont elle voit la France recouverte. Partant d'une réflexion éventuellement pertinente concernant cette A69, la militante se lance ensuite dans une improvisation des plus périlleuses. Sans ceinture de sécurité ni airbag, l'invitée de LCI roule à tombeau ouvert vers sa conception du transport sur le territoire. Le journaliste tente d'arrêter sa course folle en lui demandant comment il serait possible de désenclaver les régions autrement que par la route. À question claire, réponse limpide : « Par le train, et on fait surtout une économie locale. » À dos d'homme, il est possible de relier le bourg le plus proche. À défaut de père porteur, une gare par village et un train par famille. Assez de rails qui massacrent les champs, mais des voies souterraines avec des stations disséminées, mettons tous les trois kilomètres, des poinçonneurs avec une casquette, des couloirs... Le téléspectateur est contraint d'imaginer le vaste maillage de la France souhaité par Sandrine Rousseau. Un métro de grande ampleur. Ou bien s'agit-il d'une formule de train à la demande ? À la manière du taxi, le villageois appelle le chef de gare. Pour 13 h 11, une locomotive et trois voitures en partance pour Saint-Flour. Aux portes des villes moyennes, des bouchons de trains et Sandrine Rousseau réglant la circulation. Une page de pub permettrait d'examiner tranquillement le projet global.

Soyons juste, tout n'est pas délirant dans le discours de l'épouse du monsieur déconstruit. Quelques parcelles de sens affleurent ici et là. Le « tout voiture », des paysages bucoliques recouverts de bitume. Le cauchemar écolo rejoint les préoccupations du citoyen soucieux de son environnement. Au grand dam des fidèles de l'émission de LCI, les solutions proposées par dame Rousseau sont aussi fumeuses que les nuisances qu'elle déplore. Seule constante identifiable : la voiture est l'ennemie du genre humain. Sandrine le martèle : « L'essence va augmenter, c'est obligatoire, on peut pas se voiler la face : l'essence va augmenter. » La prédiction terrifiante est néanmoins annonciatrice d'une bonne nouvelle implicite : les tarifs de l'électricité nécessaire aux déplacements des tramways, TGV et Intercités resteront stables. Pour une somme modique, une botte de poireaux ou un saucisson, le villageois pourra se rendre dans le bourg le plus proche. L'économie locale évoquée en début d'entretien se dessine. Voyager en classe « bio » sera le privilège réservé aux agriculteurs réglant avec des produits cultivés sans pesticides. Une fois de plus, le téléspectateur tente d'entrevoir le monde selon Sandrine Rousseau. Quelques courgettes pour le Saint-Flour-Brive-la-Gaillarde, un lapin pour le Poitiers-Parthenay... Commençons à stocker en vue de nos pérégrinations futures.

11274 vues

4 mai 2023

Partager

VOS COMMENTAIRES

BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :

  • Pas de commentaires excessifs, inutiles ou hors-sujet (publicité ou autres).
  • Pas de commentaires insultants. La critique doit obéir aux règles de la courtoisie.
  • Pas de commentaires en majuscule.
  • Les liens sont interdits.
  • L’utilisation excessive de ponctuations comme les points d’exclamation ou les points de suspension rendent la lecture difficile pour les autres utilisateurs, merci de ne pas en abuser !

Pas encore de compte, inscrivez-vous gratuitement !

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.

48 commentaires

  1. Une parcelle d’autoroute intelligemment construite ; le cahier des charges est long ( + passages pour animaux et j’en passe _ respect des zones humides etc ) est infiniment moins coûteuse en carburant que des files de voitures qui roulent au pas. En faît, la dame des déconstruits raconte son truc à elle. Elle repésente combien de personnes ? Jadot ( un peu moins sectaire ) a obtenu moins de 5%… cependant, ils sont invités régulièrement comme s’ils représentaient presque tous les Français ( bons clients, audience pour rigoler etc ).

  2. Déjà Voltaire se méfiait de Rousseau. Sans doute y a t’il un lien de parenté entre le philosophe du siècle des lumières et ce Rantamplan écologique ! Avec elle on va l’avoir vite fait et pour pas cher le collier à cinq rangs de perles . Chaque fois qu’elle parle, elle en sort une ! Même les poules pondeuses sont jalouses . Le plus drôle c’est l’ahurissement du journaliste effaré par la bêtise de ses propos et qui tente désespérément de lui faire comprendre. Au final il y renonce comprenant que ce n’est pas la peine . Le plus triste c’est qu’elle soit députée.

  3. Je suis partiellement d’accord avec Sandrine Rousseau , il faut rétablir les petites lignes de chemin de fer pour désenclaver les campagnes,je vis en secteur rural et la suppression des petites lignes a réellement tué le désenclavement ,nous nous retrouvons totalement isolés.
    Bien entendu on ne peut supprimer totalement les routes ,mais le chemin de fer peut permettre de moins utiliser l’automobile, par exemple pour se rendre sur son lieu de travail lorsque l’on vit en plein secteur rural ,il suffirait de prendre sa voiture jusqu’à la gare la plus proche.
    D’autre part le transport de marchandises gagnerait à être acheminé par voies ferrées ,moins d’encombrement sur routes et autoroutes,et un gain sur le plan de l’environnement ,moins de pollution ,sur ce point l’exemple est la Suisse .

  4. Encore, encore, encore! On a perdu Coluche mais gagné Rousseau. Dommage que ce soit plus bête et moins drôle, on s’en contentera en attendant plus fin et intelligent.

  5. Le tout électrique peut s’entendre. Allez, soyons fou, la suppression pure et simple de la voiture peut s’entendre. Mais, dans ce cas, quelles solutions de substitution proposent ces gens de pouvoir et idéalistes militants? Aucune. Ou, du moins, aucune qui ne ressemble à revenir au cheval et au char à boeufs. Quand aurons-nous une écologie responsable? Quand aurons-nous des gens qui cesseront de lancer des anathème et des interdictions sans queues ni têtes ? Quand rencontrerons-nous des gens responsables qui effectueront des études d’impact qui guideront une réflexion structurée éloignée des contingences politiciennes et orientée vers le bien commun et dans le bon sens?

  6. Rigolez, rigolez…. n’empêche qu’il y a des gens pour voter pour elle et l’élire députée, aussi ridicule soit-elle. En 1933, Hitler n’en avait pas autant. En France, ce sont les minorités agissantes, pour peu qu’elles se disent de gauche, qui font la loi, et l’immense majorité de ceux qui regardent passivement ne bougera pas un cil.

  7. Elle est quand même vice Présidente de l’Université de Lille ! Heureusement que les universités sont le must de l’intelligence.

  8. Si la « boute-en-train » Sandrine Rousseau pouvait « botter en touche », ça nous ferait des vacances, et rire moins vert !

  9. L’universitaire Sandrine Rousseau est pareille au doyen du sketch de Coluche : Elle veut vendre de l’intelligence, mais elle n’a même pas un échantillon sur elle.

  10. Je conseille si toutefois l’épouse du deconstruit le permet de méditer « l’effet DUNNING- KRUGER  » cela va lui permettre si toutefois elle comprend de réfléchir à sa cretinerie

  11. Une chose est certaine avec Rousseau on se marre on se gondole les formules pleines d’humour m’ont mis en joie ce matin. C’est cela le communisme en complet décalage sur fond d’écologie . Cela me rappelle un débat avec Georges Marchais : Elkabbach taisez-vous ! c’est votre question mais moi c’est ma réponse !! Cette image d’Épinal nous démontre que le temps passe vite et que notre élite gauchiste vit dans en 1917 avec la fameuse lutte des classes !…

  12. Finalement, Sandrine Rousseau nous rafraîchit lorsqu’elle aère ses chevaux de bataille. L’ère des grands humoristes français, Devos, Fernand Raynaud, Desproges, Coluche, et j’en passe, est loin derrière nous. Ce qui reste est pour le moins indigent. Le rire aujourd’hui, surtout à la télé, nous reste dans la gorge. Mais il y a Sandrine Rousseau, rebaptisée naguère Sardine Ruisseau (belle trouvaille au demeurant pour un nom de scène). Et à chaque nouveau sketch, elle nous fait rire. Que c’est rafraîchissant ! Continuez Madame Rousseau, nous avions bien besoin d’une nouvelle humoriste sur nos écrans. Merci mille fois.

  13. Nous ne l’entendions beaucoup moins ces derniers temps , voilà qu’elle nous gratifie d’une de ces inepties dont elle a le secret. Ah ! si comme les « César » ou les « Molière » , on avait droit au prix de l’ idiotie , à coup sûr elle serait nominée à chaque saison , et certainement récompensée.

Les commentaires sont fermés.

  Commenter via mon compte Facebook

  Commenter via mon compte Twitter