[SATIRE A VUE] Discriminations capillaires : un député se lance dans le combat

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Combien de chignons, combien de crêtes rouges sur la tête furent massacrés en raison de la perspective d'un entretien d'embauche ? Pour en finir avec ces sacrifices capillaires, le député LIOT de Guadeloupe, Olivier Serva, s'en vient tenant sous son bras une proposition de loi. Il manquait aux 25 discriminations prohibées dans les critères de recrutement celle touchant à la coiffure. Il l'a.

Le candidat éconduit sait bien que sa mèche verte a fait l'objet de préjugés ancestraux, celle à la toison ne passant pas la porte du bureau a constaté le climat de ségrégation qui régnait dans l'entreprise. Par bonheur, un Robin des bois se lève et crie : « Assez ! » Au Code du travail, Code pénal et Code général de la fonction publique qui précise qu'« aucune distinction, directe ou indirecte, ne peut être faite en raison de l’apparence physique », le député souhaite faire adjoindre la mention : « notamment la coupe, la couleur, la longueur ou la texture de leurs cheveux ».

Changer de coiffure avant un entretien d'embauche

Outre-Atlantique, les statisticiens ont constaté que deux femmes afro-descendantes sur trois changent de coiffure avant un entretien d'embauche. La dictature du correctement coiffé sévirait également en nos contrées. Agencer les improvisations capillaires du sujet en une coupe conforme aux conceptions du recruteur est un service coûteux. Une mesure visant à laisser au DRH le soin de coiffer son candidat eût tout arrangé. La proposition d'Olivier Serva mérite d'être développée dans ce qu'elle contient de futuriste. Management et brushing. L'avenir est à la diversification des compétences.

Aux États-Unis, l'utilisation de produits défrisant dangereux vient alimenter la polémique. À cette pratique, le député guadeloupéen réagit vivement : « Quand on s'aplatit les cheveux, on aplatit symboliquement sa personnalité et alors, on n'est bien ni pour soi, ni pour les autres. » Sous l'effet du stress lié à l'enjeu, les cheveux se dressent sur la tête du postulant qui retrouve alors toute sa personnalité mais perd le job. Le phénomène sera examiné lors d'une session le 28 mars à l'Assemblée nationale.

Déjà, de nombreux élus se pressent auprès d'Oliver Serva pour un conseil beauté. Raie à gauche ou à droite ? Le verdict du député pourrait venir chambouler la configuration politique de l'institution. Au rayon des discriminations à l'embauche, un élu de gauche signale qu'il reste en stock les bijoux, les grains de beauté et les cors au pied. Premiers arrivés, premiers servis !

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Il n’y a décidément plus aucune limite au grotesque. Et nous payons 600 députés (ou approchant je n’ai pas de temps à perdre pour chercher le nombre exact) pour en trouver qui puissent débiter de pareilles stupidités ? Mais comme dit ci-dessous, pendant ce temps là notre pays part en lambeaux dans à peu près tous les domaines.

  2. Ce sujet tombe comme un cheveu dans la soupe. comme s’il n’y avait pas plus important à débattre en ce moment. Mais comme l’occasion se présente, j’ai envie de dire que si je devais embaucher un homme ou une femme, je regarderais en premier l’aspect vestimentaire et capillaire puis viendrait en suite la question subsidiaire pour évaluer son aptitude au poste qu’il devra tenir. Qui voudrait embaucher des personnes qui se négligent de la tête aux pieds ?

  3. Pas d’autres problèmes que des problèmes de cheveux pour nos députés à croire qu’ils leur manque une case.

  4. Et dire que, pendant ce temps, la France est ruinée, les services médicaux souvent aux abonnés absents, l’industrie en capilotade, la recherche ne trouve plus rien, le nucléaire, voir l’EPR de Flamanville, l’agriculture à l’abandon, les retraites qui se dégradent mais… Hé, hé, on s’inquiète de la discrimination capillaire ! Ca c’est du sérieux et voilà qui va sûrement sauver la France !

  5. Encore une loi inspirée par quelqu’un qui vient d’ailleurs… Ce monsieur a le droit d’avoir ses préférences mais les employeurs devraient être exemptés de l’obligation de recruter un candidat s’ils jugent qu’il ne correspond pas à l’image de son enseigne. La jungle capillaire devrait rester une affaire privée ! La France se ressemble de moins en moins par la faute de ces élus qui ont le pouvoir de nous imposer leurs visions. Et les Français devraient pouvoir continuer à ne pas être confrontés à trop d’exotisme !

  6. On se vautre dans le ridicule et la bêtise crasse ! Voilà qu’on ne peut plus faire de commentaires négatifs sur une coupe de cheveux ! Mais ou va t’on bon dieu !

  7. Pour certains emplois, la présentation compte… Des candidates, voire des candidats ayant l’air de sortir de la brousse peuvent être malvenus.

  8. Et si nous interdisions les barbes qui ne sont en fait que le signe de reconnaissance des djihadistes !

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