Sanctions économiques contre la Russie : Ursula les bons tuyaux

ursula von der leyen

On a coutume de protester contre la haute administration européenne : non élus, omnipotents, nantis de pouvoirs obscurs et tentaculaires, les hauts fonctionnaires de l'Union européenne seraient également incompétents. On ne les choisirait que sur des critères de mondialisme idéologique et de libertarisme sociétal. Il y aurait une porosité malsaine entre les grands groupes bancaires et les têtes d'affiche de Bruxelles : Barroso chez Goldman Sachs après avoir présidé aux destinées des 27, par exemple. Allons donc !

Preuve, s'il en était besoin, que la supposée incapacité des dirigeants européens à prodiguer autre chose que des avis sur le calibrage des tomates, à commémorer autre chose que des absurdités, à répéter autre chose que la soupe bruxelloise politiquement correcte n'est qu'une fausse information : Ursula von der Leyen. Cette femme brillante, docteur en médecine, diplômée en économie, mère de sept enfants, ancien ministre, est aujourd'hui présidente de la Commission européenne. On ne peut pas lui reprocher grand-chose d'un point de vue intellectuel, même si, évidemment, elle coche toutes les cases de la bien-pensance libérale-libertaire.

Or, donc, voici que Mme von der Leyen s'est exprimée sur la question de l'achat de pétrole russe. On sait que l'Europe peine à se mettre d'accord sur le sujet des sanctions à l'encontre de Vladimir Poutine. La Hongrie, par exemple, est contre la fin de l'achat du pétrole russe : c'est un pays enclavé, très soumis à l'approvisionnement en hydrocarbures venus de Moscou. Ursula von der Leyen se devait d'intervenir. C'est ce qu'elle a fait sur la chaîne MSNBC, à qui elle a accordé, avant les annonces qui ne devraient plus tarder, un entretien surréaliste.

En effet, avec une logique qui semble imparable, Ursula von der Leyen livre les clés de sa stratégie. C'est à écouter à partir de 4'36" : en synthèse, si l'Europe n'achète pas le pétrole russe, Poutine va vendre son pétrole ailleurs dans le monde. Jusque-là, on suit. Si le pétrole russe, ajoute-t-elle, se retrouve sur d'autres marchés, et s'il est soumis à un embargo en Europe, son prix va augmenter. Or, si les prix augmentent, le pétrole russe, se vendant mieux, fera gagner plus d'argent à Poutine. Conclusion de cet irréfutable syllogisme : le meilleur moyen d'appauvrir Poutine est... de lui acheter son pétrole.

Dira-t-on encore que l'Europe est mal gouvernée ! Vous voyez bien qu'un tel niveau de compétence économique est hors de la portée du commun des mortels. Donner de l'argent à Poutine pour qu'il en perde. On est sauvés.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

51 commentaires

  1. Elle n’ a aucun pouvoir constitutionnel pour prendre des décisions ,cette femme!
    Elle n’ est pas élue démocratiquement mais ,à l’instar de son grand copain ,se prend pour maîtres d’ un monde robotisé!

  2. Les Européens sont fous. C’est Zelensky qui devrait aller se présenter devant le TPI suivi par son mentor le cacochyme. Poutine a raison ne de pas accepter un blocus maritime contre la Russie du fait de la volonté de l’Ukraine de rentrer dans l’UE et l’OTAN. Comme à l’habitude les USA espèrent tirer les marrons du feux venant de ce conflit qu’ils ont souhaité et organisé. Je suppose que l’on va aussi acheter d’avantage de pétrole au Nigéria pays idéal voire au Venezuela (tout est possible)

  3. En somme, non content de la crise Covid, de la crise migratoire, de la crise économique, l’occident et surtout la commission de Bruxelles en rajoute sur la crise Ukrainienne, le temps de bien digérer le Wokisme et de relancer après la crise hongroise et de nouveau la crise migratoire à venir.

  4. Depuis 1973 certains pays nous font payer leur pétrole au prix fort. Nos dirigeants n’ont pas voulu leur vendre au prix fort notre blé, nos produits laitiers, nos médicaments, au nom du libre échange. On s’étonne que l’Union Européenne ressemble à l’URSS. Il suffit pourtant de lire Karl Marx « Manifeste du Parti communiste » : « La libre concurrence abat toutes les frontières ». Ou Karl Popper, « La société ouverte et ses ennemis », la référence des penseurs libéraux et de Soros.

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