Ruth Elkrief chez Marine Le Pen : interview ou interrogatoire ?
C'est vrai, ça, depuis des lustres, ni Marine Le Pen ni ses représentants ne se sont jamais expliqués sur « la question de l'euro ». Ce qui rend le programme du Front national pour la présidentielle « inquiétant » ou « pas assez clair ». On imagine que Ruth Elkrief devait, tout ce temps-là, se prélasser à l'ombre d'un cocotier.
Que Marine Le Pen ait répété maintes fois que la première chose qu'elle mettrait en route, si elle était élue, serait d'aller au plus vite négocier avec Bruxelles.
Que depuis au moins un an - un article de L'Express du 8 février 2016 faisant foi -, sa position reste inchangée.
Que les Français aient pu prendre connaissance des intentions fermes des négociations qui porteraient sur la souveraineté économique, la souveraineté bancaire, la souveraineté territoriale avec la suppression de l'espace Schengen.
Qu'ils aient entendu que les lois votées par eux-mêmes se devraient être supérieures aux lois votées par l'Union européenne et que le FN préconise la souveraineté monétaire... Mais pour Ruth Elkrief, ce programme pourtant précis et net n'est toujours pas clair ! C'est, en tout cas, ce qu'elle a laissé entendre vendredi soir sur BFM TV, alors qu'elle était reçue au QG de campagne de Marine Le Pen.
Sourire contraint et regard fuyant, à la demande malicieuse de Marine Le Pen, Ruth Elkrief, sourire niais aux lèvres, se montre pourtant incapable, en miroir, de citer « trois idées fortes » émanant de monsieur Macron. Ah, mais, attention ! C'est la « journaliste et commentatrice » Ruth Elkrief qui « interroge » - pardon, "interviewe", reprend la candidate -, tentant, en vain, de reprendre la main !
Eh bien, justement, a-t-elle jamais commenté le programme truffé de contradictions et creux à pleurer dudit Macron ?
Alors qu'Alain Madelin, mais en off - il ne faudrait quand même pas le crier sur les toits -, balance un "Macron sans aucune épaisseur"...
Au fond, l'essentiel est ailleurs. Et c'est le producteur de Nicolas Canteloup qui le révèle au grand jour. Ben oui, le parti pris de la quasi-totalité des médias à l'encontre du Front national crevant l'écran, autant, dorénavant, jouer franc-jeu. Façon de parler. Comment, Marine Le Pen a ri de bon cœur en écoutant les blagues de Nicolas Canteloup ? Jean-Marc Dumontet, regard dépité et ton collet monté, est « gêné ». Parce que "Marine Le Pen porte des valeurs auxquelles je n'adhère pas", dit-il, docte. Et comme les « valeurs » de Marine Le Pen sentiraient le soufre et nous ramèneraient aux heures de notre histoire – on ne se demande plus lesquelles -, Marine Le Pen n'a pas le droit de rire ! Pour tout dire, le rire, chez un électeur ou un sympathisant FN, est devenu hautement suspect ! Derrière se cachent Belzébuth ou même... Hitler, comme le vénéré Guy Bedos (la gentillesse et l'intelligence incarnées) vient de l'affirmer.
On se demande vraiment pourquoi la clique politique s'apprête à prendre le risque de voir élire sa présidente et de faire subir aux Français camps de concentration, rafles, exécutions, alors qu'il serait si simple d'interdire le Front national...
Ruth Elkrief ? En bonne petite et très zélée commissaire politique préposée à la propagande, elle met en pratique les ordres auxquels elle se soumet, semble-t-il, volontiers.
"Dans le traitement de Marine Le Pen, soit on part sur dix minutes où on va bétonner une position et être désagréable, soit on la fait rire et on la dédiabolise. C'est assez compliqué à gérer", dixit le producteur de Canteloup que l'humanité rieuse de Marine Le Pen offusque.
Ruth Elkrief a bien essayé de bétonner : raté !
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