[REPORTAGE] La Nuit du bien commun lève 400.000 euros à Nantes

Sur la baie vitrée d’entrée de la Cité des Congrès de Nantes, des impacts rouge sang. Il y a deux jours, des militants de gauche anti-Stérin ont tiré au fusil paintball, ces armes de sport qui jettent des billes de peinture. Une action menée au mépris de l’intégrité physique des travailleurs des lieux. « Un truc comme ça, ça peut blesser », constate amèrement un agent de sécurité que nous croisons sur place, avant de poursuivre : « On reconnaît que ce sont des munitions, parce qu’il y a des points blancs au milieu. »
Depuis quelques jours, l’écosystème politique d’extrême gauche a fait preuve d’inventivité et d’énergie pour faire annuler un événement. La Nuit du Bien Commun, plus précisément son édition régionale Nantes pour le Bien Commun, a été l’objet de vives critiques de la part de détracteurs pour son ancienne affiliation avec le milliardaire Pierre-Édouard Stérin. Cela n’a pas empêché les huit associations lauréates de récolter 413.500 euros, et ce, malgré l’adversité.

La Cité des Congrès de Nantes visée par des tirs de paintball
La CGT, la LDH et la FSU ont considéré, dans un communiqué, que « le fonds du bien commun est une façade du véritable projet de Pierre-Édouard Stérin qui s'appelle Périclès », un projet dont le but, selon les syndicats, est de « faire gagner les idées de l'extrême droite » dans les « têtes et dans les urnes », toujours selon le communiqué. Des accusations que le milliardaire a toujours récusées. Ainsi, dans une tribune chez nos confrères du Figaro, le fondateur de Smartbox explique vouloir « lever une élite politique qui poursuivra le même objectif que partagent déjà tant de personnes : le souci du bien commun et de la grandeur de la France ».
Même si Stérin s’est retiré de la Nuit du Bien commun, force est de constater que le gala de charité est toujours dans le viseur de l'extrême gauche.
Un des « pitcheurs » - entendez orateur qui présente son association en vue d’obtenir des fonds au cours de ladite Nuit - a reçu un courriel de menace. « Je ne sais pas comment, non seulement ils ont trouvé mon adresse, mais ils ont envoyé un mail à mes salariés », témoigne ainsi notre interlocuteur, qui préfère rester anonyme. Dans le message que nous nous sommes procuré, un corbeau 2.0 explique : « À partir du moment où vous maintiendrez votre participation à cette soirée, il n'y aura plus aucun doute sur vos intentions politiques. » Ce bon missionnaire de la Terreur ajoute : « Par conséquent, plus aucune complaisance à votre égard . » L’auteur, qui signe « le citoyen », finit par conclure : « Votre réputation sera à jamais associée à la montée de l'extrême droite. »
Dans la rue, l’extrême gauche entendait faire pression, ce jeudi 5 juin
Malgré l’interdiction de la préfecture de la Loire-Atlantique de manifester, 1.100 manifestants sont partis en cortège. Un des activistes portait une bouteille d’acide chlorhydrique. D'autres étaient munis de couteaux, comme l’indiquent les autorités dans un communiqué.
Des éléments à ne pas prendre à la légère puisque, selon nos informations, lors de l’édition dernière à Lyon, un universitaire avait jeté des boules puantes dans le public. De quoi choquer des bienfaiteurs qui étaient venus soutenir des associations reconnues d’utilité publique. Par ailleurs, sur des banderoles et pancartes, on pouvait lire un message peu amène, ce jeudi 5 juin : « Pas de Nuit pour les fachos ».
Au-delà des mots, la mobilisation a fait deux blessés, chez les forces de l’ordre, dont la mission était d'empêcher les contrevenants de rejoindre le centre des congrès. Une policière a ainsi reçu des éclats de verre et un CRS a été frappé au sol, toujours selon le même communiqué.
Loin d’être une mobilisation marginale, la manifestation sauvage a reçu, en amont, le soutien de plusieurs élus, dont le parlementaire LFI Andy Kerbrat. Malgré son congé maladie pour soigner son addiction à la drogue et son absence de l’Assemblée nationale, le député La France insoumise a trouvé l'énergie pour motiver les troupes de ses réseaux sociaux. Dans une publication datée de la veille de l’événement, l’élu de la 2e circonscription de Loire-Atlantique encourage à battre le pavé. Qu’importe l’arrêté interdisant toute manifestation aux abords du complexe qui accueillait le gala caritatif !
« La Nuit du Bien Commun, c’est une soirée de levée de don » explique le directeur de la communication de @La_NBC. « L’objectif est que chacun puisse donner à la mesure de ses moyens, pour les projets qui toucheront son cœur. » pic.twitter.com/rdrjNXrtb2
— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) June 5, 2025
Parmi les associations dont le projet est promu par la Nuit du Bien Commun et qui pourrait intéresser Andy Kerbrat, Seuil. Une association qui œuvre pour sortir des personnes de milieux toxiques par la marche sur les chemins de Saint-Jacques. Nous avons pu la rencontrer sur place, l’occasion de voir quels sont réellement les types de projets promus par la Nuit du Bien Commun. « Nous faisons marcher ces jeunes 1.600 kilomètres pendant trois mois dans le cadre d’un séjour de rupture », nous explique le directeur Yves Rontard, avant de poursuivre : « Qui s’occupe des jeunes qui sortent de prison ou de réseaux de prostitution ? Avec l’association Seuil, nous avons un taux de récidive inférieur à 20 %. » En 2024, le JT de France 2 posa ses caméras dans les Pyrénées et suivit cette équipe. « Au début, c’était censé être un sujet de deux minutes, puis Laurent Delahousse a demandé à ses équipes de consacrer huit minutes », nous confie Yves.
Les fruits de l’association, qui a accompagné 400 jeunes depuis sa création, ont même suscité l’intérêt du septième art.
L’actrice Alexandra Lamy a posé ses valises au Puy-en-Velay dans le cadre de la réalisation du film Compostelle, qui raconte une histoire vécue chez Seuil. À retrouver au cinéma en 2026, bien loin des clichés !

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29 commentaires
La guerre civile approche !
C’est intelligent , voilà le « travail » de mélanchon et de sa bande ….
En fait,ce qu’on nomme « les idées de l’extrême-droite » devraient par leur simple bon sens être seulement la norme évidente de la vie en société dans un pays. C’est comme si quelqu’un circulant à contresens sur la route et arrivant face à vous vous invectivait en affirmant haut et fort que c’est vous qui roulez à contresens.Tout est inversé dans ce pays,et bien sûr,pour ces intimidations et agressions par armes,non létales certes, mais quand-même,pas d’interpellations ni de passages devant les tribunaux, remarquez,avec la justice gauchiste les auteurs ne risquaient rien.
Si la gauche a tellement confiance en son idéologie , elle ne devrait pas s’inquieter que des gens puissent faire la promotion de l’extrême droite ,mais est ce que tout ceci est extreme et est ce que la gauche est encore crédible , ou dans l’imposture . Parce que le remplacement et l’exploitation de ce grand remplacement à des fins politiques et électoraliste ce n’est pas particulièrement de gauche . C’est autre ! Cela reste en tout cas à définir !
plus que marre de ces gauchistes !!!!
D’après Mélenchon, les groupuscules d’extrême gauche n’usent jamais de violence !
La preuve !
Cidcampeador…
QUELS GROUPUSCULES D’EXTRÊME GAUCHE…??
QUELLES VIOLENCES ???
Ce ne sont que des impressions ….
Ras le bol de toutes ces « Assossss ».
Nantes ville anti fasciste, ah bon ils vont se débarrasser de l’extrême gauche ?
CGT et FSU sont sensés être des syndicats dont la vocation est la défense des travailleurs… pas d’être les godillots de LFI
Cela fait bien longtemps que la CGT ne défend plus les intérêts des salariés, sauf leurs représentants qui obtiennent des avantages hors normes que les autres salariés n’obtiennent pas. La CGT financée par l’URSS jusqu’à sa chute est bien un mouvement politique, pas syndical.
La CGT des cocos a été remplacée par les Trotskystes de Sud .
ET…POURTANT…
La différence entre le bien et le mal est maintenant facile a trouver.