« Le reportage courageux de La Villardière à Trappes a constitué un moment de résistance médiatique emblématique »

Après sa confrontation sur le voile islamique avec Rokhaya Diallo, la semaine dernière, dans l'émission "Touche pas à mon poste" sur C8, Bernard de La Villardière est revenu, dimanche soir, sur cette polémique dans l'émission de Thierry Ardisson "Les Terriens du Dimanche", toujours sur C8. Ce dernier a demandé à Bernard de La Villardière si, en France, en 2018, on avait le droit de dire que le voile islamique était "une régression". Et le reporter de lui répondre : "Bah, évidemment, puisque je l'ai dit."

Georges-William Goldnadel, qui était présent à l'émission, réagit au micro de Boulevard Voltaire.

Maître Goldnadel, après son échange vif avec Rokhaya Diallo dans « Touche pas à mon poste » sur le port du voile, Bernard de La Villardière s’exprimait en votre présence sur le plateau de salut les Terriens.
Qu’avez-vous pensé de cette polémique ?

C’est une polémique assez stupide. Les propos de Bernard de La Villardière me paraissent assez logiques et modérés. Il était d’une modération particulière, puisque comme il l’a très bien dit lui même, il n’est pas pour l’interdiction du voile. Il considère le voile comme une marque de soumission de la femme. C’est un point de vue tout à fait recevable et pas très original.
Que sur le plateau de Cyril Hanouna, La Villardière non seulement reçoive les imprécations de Rokhaya Diallo, et soit l’accusé, cela en dit long sur le monde virtuel. Il faut rappeler que Rokhaya Diallo est une compagne de route du parti des indigènes de la République. C’est une vitrine souriante, d’un commerce plutôt agréable, mais sur le fond, ses positions sont maximalistes, surtout sur les sujets concernant l’islam.
D’autre part, sur le fond, nous sommes dans une situation tout à fait scabreuse et particulièrement originale. On nous dit qu’en Tunisie et en Algérie, où on est chic, il est normal d’essayer de légiférer contre le voile. En revanche, en France, c’est tout à fait différent. Le voile est assimilé à la jeunesse un peu frondeuse. C’est le monde à l’envers !
Si je comprends bien, dans le monde islamique, les menées islamistes devraient être combattues avec vigueur. En revanche, en France, pays qui n’appartient pas, sauf erreur de ma part, au monde islamique, nous ne devrions pas résister aux menées de l’islam politique.
Je ne suis pas un combattant acharné qui milite pour l’interdiction de tous les foulards. Je suis un combattant acharné des menées de l’islam politique, à commencer par les Frères musulmans. Sur ce terrain-là, je me considère comme un camarade qui combat dans la même tranchée que Bernard de La Villardière.

On a l’impression que Bernard de la Villardière est la cible de ce militantisme antiraciste et pro-islam depuis ce fameux reportage dans les zones sensibles.
Y aurait-il un lien direct ?

Le reportage courageux de La Villardière à Trappes a constitué un moment de résistance médiatique emblématique. En général, jusqu’à cette période-là, le monde télévisé y allait évidemment avec une prudence de sioux sur la banlieue qu’il convenait constamment d’idéaliser ou de victimiser. Il n'était pas question d’aborder de front ces questions-là, comme il l’a fait à la fois avec efficacité et courage, compte tenu de l’importance de M6 et de ce journal-là. C’est à l’aune de cette importance qu’il constitue désormais une cible.
Vous aurez remarqué cependant que cela ne l’a pas fait bouger d’un pouce.

G.-W. Goldnadel
G.-W. Goldnadel
Avocat et essayiste - Président de Avocats sans frontières.

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