Réouverture des églises : la confusion de Jean-Frédéric Poisson

Le_cœur_de_l'Eglise

Jean-Frédéric Poisson aurait-il crié victoire trop tôt ? Sur le site du Parti chrétien-démocrate, une publication attirait l’attention, le 12 mai 2020. Son président s’y félicitait du recul du gouvernement au sujet de la reprise des cultes, au terme d’une lecture qui n’emporte pas la conviction.

À la décharge de M. Poisson, le texte est si confus qu’on s’y perd immédiatement. Difficile d’y voir clair.

L’article 10 du décret 2020-548 dispose : « Les établissements de culte, relevant du type V, sont autorisés à rester ouverts. Tout rassemblement ou réunion en leur sein est interdit.
Les cérémonies funéraires sont autorisées dans la limite de vingt personnes, y compris dans les lieux mentionnés à l'alinéa précédent. »

On en déduit que les églises peuvent ouvrir (elles le sont en partie depuis le 16 mars) mais qu’aucune autre cérémonie que des obsèques ne peut y être célébrée.

Mais l’article 27 sème la confusion ! « Par dérogations aux dispositions des articles 3 et 7 à 15, le préfet de département peut, lorsque l'évolution de la situation sanitaire le justifie et aux seules fins de lutter contre la propagation du virus, prendre les mesures définies par les dispositions suivantes. […] C. - Interdire tout rassemblement ou réunion au sein des établissements de culte à l'exception des cérémonies funéraires dans la limite de vingt personnes. »

Dès lors, si le préfet peut interdire, c’est que c’est, par principe, autorisé. C’est la lecture qu’en a faite le PCD. Mais l’article 10 pose le principe de l’interdiction de tout rassemblement à l’exception des funérailles limitées à 20 personnes !

On comprend que la confusion soit possible. Ce texte est rédigé n’importe comment et porte la marque de la précipitation avec laquelle les fonctionnaires l’ont rédigé.

Pour résumer, les cérémonies religieuses sont interdites, et le préfet peut les interdire…

Quoi qu’il en soit, les évêques, dont certains ont vigoureusement protesté contre ces mesures, n’ont pas l’intention d’aller plus loin. Ils savent que la population, qui ne comprend pas leur préoccupation, désapprouverait une telle initiative.

Reste à savoir si le Conseil d’État, saisi en référé par diverses associations - mais pas par la Conférence des évêques de France - fera droit aux arguments soulevés par les requérants. C’est peu probable. La juridiction n’est pas réputée pour son indépendance vis-à-vis du gouvernement, et sa jurisprudence, elle le sait, provoquerait un appel d’air dans de nombreux lieux de rassemblement actuellement fermés, dont certains ne présentent, par nature ou par le comportement des personnes qui les fréquentent, aucune garantie de sécurité sanitaire.

La politique de psychose continue ! Alors qu’avec le recul, chacun s’aperçoit que ce méchant virus, très contagieux, a surtout tué les personnes très âgées et les porteurs de pathologies fragilisantes, le consensus subsiste largement. Les Français, bien disciplinés par la propagande, s’affolent et se plient aux injonctions officielles.

Jusqu’à quand ?

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