Qui est essentiel et qui ne l’est pas ?

bruno le maire

Depuis plusieurs jours, le gouvernement nous assène des sentences sur les « commerces essentiels » et ceux qui ne le seraient pas. C'est Macron et sa clique qui décident donc, dans ce pays, de ce qui est essentiel ou non. Et qui investissent en force les plateaux télé : ce dimanche de la Toussaint, nous avons eu droit, à la même heure, à Le Maire sur BFM TV, Borne sur LCI et Attal sur France Info... Même Kim n'en serait pas revenu. Il ne manquait plus qu'à coller Tiphaine Auzière, devenue chroniqueuse politique sur Europe 1, parmi les intervieweurs et c'eût été parfait ! Et à tous ceux qui trouvent à redire sur la fille de Brigitte M. au micro, on répondra sans rire qu'elle est une excellente professionnelle, reconnue pour son indépendance, et que les mauvaises langues que nous sommes sont des malades complotistes compulsifs !

Qu'a donc dit Bruno Le Maire, assailli de questions par des journalistes pour une fois incisifs ? Que les commerces « non essentiels » resteraient fermés, sacrifiés sur l'autel de la crise sanitaire. Alors même qu'ils ont consenti à tous les efforts, toutes les contraintes pour assurer la santé des clients. Mais Le Maire a décidé, ils ne sont pas essentiels : on peut donc les envoyer à la mort, sans trop de peine, juste quelques larmes de crocodile pour accompagner les sacrifiés à leur bûcher. Le Maire a même osé demander aux Français de soutenir leurs commerces de proximité, ceux-là mêmes qu'il empêche de travailler : mais de qui se moque-t-on ? Et il a vivement condamné les maires qui prennent des arrêtés autorisant les ouvertures des commerces dans leurs villes, au premier rang desquels Louis Aliot, à Perpignan. Dont l'initiative commence à faire florès chez nombre de ses collègues, y compris même de gauche...

De mon point de vue, et je suis sûr que beaucoup le partageront, les commerçants et artisans sont essentiels à nos emplois, notre économie, à la vie de nos centres-villes, à notre art de vivre. Voilà des années qu'ils résistent, seuls, aux taxes, charges, règlements, contraintes qu'on leur impose. À l'insécurité, aux braquages, cambriolages que le gouvernement est incapable d'endiguer. Les maires, élus de terrain, qui sont confrontés directement au désespoir de leurs administrés, le sont aussi. Ce qui n'est pas du tout essentiel, et même nuisible, c'est un gouvernement incapable de gérer la crise sanitaire, la crise sécuritaire et la crise identitaire, qui n'anticipe rien, ne prévoit rien et fait payer aux Français le prix de son inconséquence et de son incompétence. Eux ne sont pas du tout essentiels, et je pense même qu'il faudrait s'en débarrasser au plus vite, pour préserver ce qui est vraiment essentiel : la France, son peuple, ses travailleurs et employeurs.

Olivier Piacentini
Olivier Piacentini
Ecrivain, politologue

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