Quand Zemmour, Pécresse, Dupont-Aignan ou Lassalle défendent la ruralité

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« Les bobos citadins n’ont vu des biches que dans Bambi », a ironisé Éric Zemmour. Comme Valérie Pécresse, Nicolas Dupont-Aignan ou encore Jean Lassalle, le président de Reconquête a échangé, ce 15 février, à Paris, avec des agriculteurs, des chasseurs ou encore des pêcheurs du Mouvement Ruralité (LMR), l’ex-Chasse Pêche Nature et Tradition. Tous les candidats à l'Élysée, grands ou petits, étaient invités mais les candidats de gauche ont décliné, sauf Fabien Roussel qui, comme Marine Le Pen, a proposé l'envoi d'un ambassadeur. Macron n'a pas répondu. Devant les personnalités politiques attentives qui se sont succédé auprès d’eux de 10 h à 19 h 30, une vingtaine de cadres et de militants du Mouvement Ruralité (LMR) ont fait part de leur épuisement face à l’activisme des militants écologistes. Sur le buffet, un aligot traditionnel chauffait dans une marmite en cuivre. Chaque candidat « filait » ce plat traditionnel auvergnat et signait le livre d'or.

L’Ambassade d’Auvergne, installée dans une vieille auberge parisienne du XVIIe siècle surnommée la Cantine du Bougnat, était tout indiquée pour accueillir ce grand oral de la ruralité. « On impose aux ruraux des éoliennes mortifères, a déploré Eddy Puyjalon, président de LMR. C’est un non-sens économique et social. » Il a tenu à dénoncer l’impact gravement néfaste de l’idéologie écologiste sur le monde rural. Premier à s’exprimer devant l’aréopage rural, le matin, Éric Zemmour est arrivé entouré de Philippe de Villiers, Guillaume Peltier, Laurence Trochu et le député européen transfuge du RN Jérome Rivière.

« J'arrêterai toute construction d'éolienne, a promis un Éric Zemmour réceptif. Elles sont laides, elles détruisent nos paysages, la faune et la flore. » Il a évoqué ses mesures natalistes : « Plus de cercueils et moins de berceaux, voilà comment meurt un pays », a-t-il martelé, non sans stigmatiser la délinquance en zone rurale : « Les gens dans les campagnes commencent à vivre les ravages de l’immigration qui s’étend », estime Éric Zemmour.

Autres inquiétudes exprimées par les ruraux : les discours et actions écologiques contre la chasse ou la pêche. Arrivée à midi, Valérie Pécresse a rappelé que « la chasse est un droit acquis de la Révolution française, c'était une demande des cahiers de doléances ». Pour la candidate des Républicains, « chacun est libre d'avoir les pratiques alimentaires, mais personne n'a à imposer ses habitudes ». La présidente de la région Île-de-France visait les lobbies vegans qui veulent généraliser l'interdiction de la consommation de viande et de produits d'origine animale. Des mots qui ont été droit au cœur de l’assistance traumatisée par les boucheries vandalisées par des activistes animalistes. Le libéral Gaspard Koenig et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) ont aussi fait une visite. « Je considère que la chasse des ruraux qui connaissent leur environnement n’est pas incompatible avec la protection des animaux », estime le patron de Debout la France.

Pour se faire pardonner une heure trente de retard, le député Jean Lassalle a salué d'une poignée de main vigoureuse, à son arrivée, l'ensemble des ruraux réjouis par sa présence. Le candidat s'est mué en ambassadeur du pastoralisme, un milieu aux enjeux méconnus, et, là encore, menacé par l'activisme animaliste. « Au milieu du Mouvement de la Ruralité, je suis dans mon biotope », a-t-il lancé, parodiant ce terme de l'écologie urbaine.

Dans le viseur du Béarnais, président de Résistons !, les réintroductions hasardeuses d'animaux comme les loups ou les ours. Elles imposent aux bergers des pertes graves. « Quand un ours a faim, il bouffe ! Je me souviens des nuits d'angoisse où mon père sortait à cause d'une attaque d'ours », s'est souvenu le parlementaire, avant de conclure : « La cohabitation entre les loups ou les ours et les bergers est impossible ! » Jean Lassalle ne semble pas près de basculer vers la cause végétarienne : « J'ai tué mon premier cochon à quinze ans », rappelle-t-il fièrement.

À ceux qui seraient tentés de remettre en cause sa légitimité de porte-parole de la ruralité, Jean Lassalle a rappelé un élément personnel marquant : « J'ai été conçu au bord d'un lac du Béarn », assure-t-il. Sous-entendu : le député n’a rien à apprendre d’écologistes citadins déconnectés de la réalité. Les oreilles des animalistes ont dû siffler.

Jean Bexon
Jean Bexon
Journaliste

Vos commentaires

48 commentaires

  1. Ce gouvernement aura été que honte et décadence depuis 5 ans.A chaque gouvernement la France se détériore encore un peu plus ;les Français deviennent invivables sous l’influence des contraintes et punitions imposées par ces dirigeants.

  2. Si les vegans étaient logiques, ils reconnaîtraient qu’il est aussi stupide de transformer un omnivore comme l’homme en végétalien que de transformer un carnivore en herbivore ou l’inverse. La vache folle a montré le résultat.

  3. Je sais que l’ours n’est pas aimé des éleveurs pyrénéens, mais on a vécu plus 2000 ans avec lui. Les troupeaux étaient alors gardés par des chiens et des bergers. Il a fallu les années 2000 pour faire disparaître le dernier ours des Pyrénées remplacé par une autre espèce plus agressive. Ils sont localisés par GPS. Il est facile de les éviter.

  4. « Les bobos citadins n’ont vu des biches que dans Bambi », a ironisé Éric Zemmour.
    Il aurait pu rajouter : car ils vivent dans le monde de Walt Disney.

  5. Quand j’étais en garnison à Paris à la fin des années 80, j’ai dîné 2 fois à l’Ambassade d’Auvergne.
    2 ans avant j’étais en garnison à Clermont-Ferrand où, pendant 6 ans, j’avais eu le temps de découvrir l’Auvergne en profondeur.
    L’Ambassade d’Auvergne est un établissement qui mérite de s’y arrêter quand toutes ces mesures tyranniques auront été abolies.
    (Publicité gratuite et non rémunérée)

  6. Bla-bla-bla….une fois élus nos champions de la ruralité s’accommoderont très bien des actions de terroristes écolo qui agressent , blessent , injurient , menacent continuellement le monde agricole et l’industrie alimentaire . Ils promettent donc beaucoup de « terroir » mais s’empresseront de mettre leurs promesses au fond de leurs tiroirs car l’écologie terroriste est européenne, alors pensez bien que les petits français tendront l’autre joue dès que Bruxelles nous en mettra une ..

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