Quand Macron préparait sa campagne : retour sur « les dîners de Bercy »… 120.000 euros aux frais du contribuable

BERCY

Officiellement, Emmanuel Macron n’est toujours pas candidat. Qu’importe, personne n’est dupe et les boules puantes commencent à sortir. Savoir si elles vont réussir à l’atteindre est une autre histoire…

Ainsi le scandale des maisons de retraite qui occupe l’actualité. On feint la surprise : le livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs, serait pour le gouvernement une révélation. Les ministres et le Président s’indignent : « Comment, quelle horreur, on ne savait pas ! » Pourtant, « Envoyé spécial » du 20 septembre 2018 levait déjà le voile sur ce scandale. ORPEA avait tenté d’en interdire la diffusion et il avait fallu une décision du tribunal de Nanterre, saisi en référé, pour que le reportage passe à l’antenne.

Jeudi soir, le 3 février, c’est une autre vieille histoire qui resurgit : « Complément d’enquête » s’est, cette fois, intéressé aux dîners luxueux du couple Macron du temps de Bercy. Des fêtes à la Boris Johnson, aux frais du contribuable. Précisons qu’il n’y avait là rien d’illégal. Les ministres de la République peuvent se goberger sur notre dos, c’est couvert par « les frais de représentation ».

On est en 2014. Nommé ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron entre dans ses appartements de Bercy : un somptueux duplex qui surplombe la Seine. On y accède en bateau pour éviter les embouteillages et un ascenseur qui descend jusqu’au quai vous conduit directement dans les appartements. C’est là que vont avoir lieu, pendant deux ans, des dîners mondains où se presse le Tout-Paris culturalo-intello-bobo.

« Discrètement, pendant deux ans, Bercy devient une fête, dit la journaliste. Des apéros, des dîners, parfois deux dans la même soirée. Combien d’invités ont-ils été ainsi reçus ? » La presse qui parle déjà des « dîners de Bercy » laisse circuler les noms de Fabrice Luchini, Pierre Arditi, Guillaume Galliene… Interrogé, Stéphane Bern, qui y a lui aussi été convié, répond : « J’avais le sentiment, en tout cas, que c’était des gens qu’ils avaient l’habitude de fréquenter. Moi, j’étais un peu le petit nouveau. »

Le journaliste Marc Endeweld, qui avait couvert pour Marianne la campagne, explique : à cette époque, « Emmanuel Macron n'est pas du tout un mondain, à la base. Ce n'est pas quelqu'un qui sort… ça, c'est plutôt le registre de Brigitte Macron […] Il est encore très peu connu du grand public, en réalité. Donc, il faut qu’il acquière en très peu de mois une notoriété. Ça fait partie d’une stratégie d’influence, tout simplement. Et c’est relativement réfléchi du côté du couple Macron comme des communicants de l’époque. »

Voilà au passage qui bat en brèche la petite histoire d’une Brigitte Macron emportée malgré elle par l’ambition de son jeune époux…

C’est l'ex-secrétaire d'État au Budget Christian Eckert qui va faire les comptes : il n’a rien vu, et rien vu venir non plus. C’est seulement quand Emmanuel Macron démissionne, le 31 août 2016, qu’il découvre le coût et le but de la subtile manœuvre. « L’ensemble des crédits de l’année était consommé, dit-il. Quand il est parti en août, il n’y avait plus d’argent pour le fonctionnement du ministère, en tout cas de sa partie du ministère. » Le coût ? 120.000 euros en huit mois.

Emmanuel Macron a totalement siphonné les frais de représe ntation, cette enveloppe attribuée aux ministres et destinée aux « invitations professionnelles », donc en rapport avec sa fonction. Or, il apparaît que « Bercy et les moyens logistiques d’un ministre de Bercy ont, à l’évidence, en partie servi de piste d’envol pour le candidat Macron », conclut Christian Eckert.

Interrogé lors de la sortie du livre de Marc Endeweld Dans l’enfer de Bercy, Emmanuel Macron a répondu avoir utilisé « 80 % des crédits qui [lui] étaient alloués [...] qui permettent de recevoir des entrepreneurs, des femmes et des hommes de la vie française ». Rien d’illégal. Immoral, peut-être ?

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

52 commentaires

  1. C’est bien pour ça et pour tout ce que nous ne savons pas encore de vices cachés, qu’il ne faut pas qu’il soit ré élu, donc qu’il perde son immunité concernant ce qui s’est passé d’illégal avant son élection. En espérant que l’U E ne lui en accorde pas une d’immunité après juin 2022. Un Président qui dit et répète qu’il veut emmerd.. 5 millions de ses citoyen(ne)s devrait pouvoir comparaître devant un Jury Populaire….

  2. Tout est permis à cet individu fossoyeur de notre pays ,français ne voter plus pour lui ou notre pays sera au fond du trou .

  3. Projet ; augmentation de budget de Brigitte Macron.
    Le passer de 440.000 à 538.000 € / an
    Elle a à disposition un directeur de cabinet, un chef de cabinet, une secrétaire pour un coût de 278000€ et sans mandat. Pour mémoire la femme du président n’ est que la femme du président en aucun cas première dame. J’ éviterai de parler du coût des soins de beauté. Serrez- vous la ceinture valetaille

  4. Oh que si, c’est illégal. Le cas Macron est compliqué, parce que chacun fait semblant de croire ses explications.
    Mais il suffit de regarder si il y a un lien entre les personnes qui étaient présentes à ces fastueux dîners et ses soutiens de campagne et le détournement de fonds serait avéré.
    Idem pour les réceptions lyonnaises et, bien entendu, la vente d’Alstom.

  5. Et ce n’est qu’une toute petite partie de l’iceberg ; il serait intéressant de mettre en lumière le fait que tous ces hauts fonctionnaires confondent sans état d’âme ( mais en ont-ils une ? ) les deniers publics et leurs dépenses privées. Au fait , pourquoi y a-t-il eu la révolution ? selon la doxa officielle pour abolir les privilèges !!!!!!!!!

  6. Et c’était bien parti pour continuer à l’Elysée (nombreuses réceptions en début de quinquennat) si le covid n’était venu mettre un frein.

  7. Mais ces scélérats sans vergogne, sans conscience se prennent-ils pour des dieux? Parasites improductifs, ils se permettent de vivre à la manière des patriciens romains, des nababs des Indes ou des dirigeants des pétromonarchies de la péninsule arabe.
    Et ils osent venir nous faire la morale à tout propos, ces mafieux qui se vautrent dans le stupre éhonté et le luxe tapageur. Je crois que notre vocabulaire n’a pas de terme assez fort pour désigner ces êtres.

  8. Hélas! Mais ses électeurs lisent Match, Voici, Point de Vue, Closer… la presse bobo faible d’esprit m’as-tu-vu ! Avec Mimi Marchand comme racoleuse des prêts à tout, même au pas très joli…
    On ne valide pas! Mais on comprend le schéma !
    La macronie c’est ça : le paraître individualiste plus que « border line » en terme de respect de la France ! Surtout en gestion financière…
    Bref, la vulgarité la plus bête et abjecte qui soit au plan culturel et sociétal.

  9. N’ont-il pas prouvé leur insouciance à cramer l’argent public spolié au con-tribuable : pourquoi changer la vaisselle de l’Elysée ? Et le coût de la rénovation de la salle des fêtes ? Et la piscine à Brégançon : alors que la mer est juste là en bas ? Pour accueillir la famille de Brigitte ? Quel coût d’esthétique ?Vivement qu’on impose à nos présidents roitelets les mêmes conditions de vie qu’ont les dirigeants en Allemagne ! Madame Merckel devrait se convertir en formatrice de nos sangsues ….

  10. Je pense que bcp sont en train de creuser pour sortir de grosses casseroles qu’ils dévoileront sur la place publique dès que not’bon président se sera déclaré candidat.

  11. Cela ne fait que 500 Eu/jour. Une broutille. Et les veaux ont les miettes, ça leur va très bien. Ils en redemandent.

  12. Pourquoi se generait il puisque c’est légal et n’est-ce pas nous qui elisons ceux qui font les lois,quand à la morale ces gens là n’en ont aucune.

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