Quand la gauche s’attaque aux bons vivants 

gueuleton
Cet article vous avait peut-être échappé. Nous vous proposons de le lire ou de le relire.
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« Vieille France, c'est pas péjoratif. C'est nos racines, c'est notre patrimoine ! » Il aura suffi d’une apparition dans le magazine « Sept à huit » pour soupeser la fracture nationale.

Le natif de Lot-et-Garonne Vincent Bernard-Comparat et son homologue gersois Arthur Edange sont les heureux créateurs de la marque « Gueuleton », mère de plusieurs restaurants et d’une chaîne de traiteurs. Sur leur chaîne YouTube « Gueuleton des Bons Vivants », ils multiplient les vidéos de banquets, de chasse traditionnelle et surtout de viande. Charcuterie, abats, côtes, filets, entrecôtes... De la viande souvent arrosée de vin de toutes les couleurs et de tous les cépages. Cette France des marchés gourmands de Dordogne, des férias basques et du terroir corrézien. Cette France qui fleure bon la transmission. Cette France des clochers et des pâturages. Cette France grande perdante de la mondialisation qui voit son tissu social se déliter et les décideurs se désintéresser.

Il n’en fallait pas plus pour faire enrager la gauche. Ainsi, la collaboratrice du député LFI Antoine Léaument a fustigé nos compères sur Twitter : « Certainement pas la représentation de la ruralité », persifle Claire Jacquin, qui dénonce les relents de « bourgeoisie » et, pire, « d’islamophobie » ! Pourquoi ? Parce que dans le reportage, on voit nos compères dévorer un plat de porc en chantant « Il est des nôtres, il a mangé du cochon comme les autres ». Pour le député LFI Christophe Bex, on assiste à un « cliché du paysan qui n’existe que dans l’idéologie de quelques bourgeois. Vous ne comprenez rien à la ruralité. Fichez-nous la paix ! » Une avalanche de haine et de propos aigris que nous ne pourrons recenser ici, car le fiel est une bien mauvaise sauce. Citons, encore, l’eurodéputé écologiste David Cormand : « Vous essayez de faire passer votre modèle de consommation de viande d’occidental urbain mondialisé pour une tradition… La réalité : la consommation de viande a doublé en France depuis 1950. Vous êtes à la « vielle (sic) France » ce que le Puy du Fou est à l’Histoire… une mascarade. » Un florilège de malédictions qui ne serait pas complet sans celle de Brigitte Gothière, la cofondatrice de L214 : « Reportage scandaleux sur un business top marketing qui prend pour des nouilles des gens aisés qui se la racontent sur la ruralité et le passé dans les campagnes. Le mariage de l'industrie de la connerie et de celle de la viande... »

Le gras contre l’aigreur

Puisqu’il faut sauvegarder le terroir. Puisque manger de la viande est un blasphème. Puisqu’il faut politiser le taux de sulfite dans un verre de vin et le Nutri-score de nos rillettes. Puisqu’un jambon est à la fois un tract islamophobe et une arme d’exclusion, alors allons-y. Car, de manière curieuse - mais qui cela surprendra-t-il ? -, les personnalités politiques ayant défendu nos deux compères sont de droite. À l’image du député RN Grégoire de Fournas : « Personne ne réagit quand les McDo et les kebabs envahissent nos villes, mais la gauche ne supporte pas quand ces génies défendent si bien la gastronomie française », a tweeté le député de Gironde. Ou de Bastien Joint, conseiller municipal (LR) de Villecaluire, qui déclare :

Dans la twittosphère, il faut noter aussi les réactions positives de nos agriculteurs, comme celle de Cédric, qui répond à Claire Jacquin : « Mais vous vous prenez pour qui, a la fin ? Ça vous pose un problème, qu'on mange du cochon ? À ce point-là, faut se faire soigner. » À ce cri de colère de l'agriculteur auvergnat s’est ajouté celui du paysan creusois et ancien député LREM Jean-Baptiste Moreau : « Je reprends cette publication suite à toutes les idioties que je lis en relais ou en commentaire. Les ruralités sont multiples et ces entrepreneurs font parti de ces ruralités et en sont représentatifs comme d'autres. »

Oui, la vision du terroir inspirée par Gueuleton obéit à une logique commerciale et marketing. Oui, la surconsommation de viande est un phénomène récent et ne doit pas faire croire que les repas mis en avant par nos trublions sont une norme. Mais quand le marketing s’inspire du beau, du bon et du vrai, quand il met en avant la transmission, l’amour des bonnes choses et la convivialité, autant de valeurs qui manquent singulièrement à nos société individualistes, il faudrait être le dernier des peine-à-jouir pour ne voir que cela.

Au fond, ces seaux de bile inaugurent une variante de la fracture sociale : la France des sociologues contre la France incarnée. Et la fortune d’une franchise Gueuleton sera toujours plus réjouissante que l’implantation d’un Starbucks™ à Perpignan.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/08/2023 à 11:23.
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Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

99 commentaires

  1. A tous mes repas le porc est présent . Je ne nie pas que mon goût pour le bon-goût ait des relents phobes, grossophobes par ex. Mais délices et religion, amour du prochain pourvu qu’il me soit proche, boissons riches sur viandes non hallal font viscéralement partie de ma Franchise . Tout juste si je ne cuisine pas celles-ci sur grill, au jardin des hommes plutôt qu’en celui d’Allah. Cochon qui s’en dédit , je pars en Croisade !

  2. « et, pire, « d’islamophobie » »
    Et si cela était le cas, n’a t on pas quelques raisons d’avoir peur de l’Islam et de certains musulmans ?
    Manger du porc n’est pas synonyme d’une volonté de violence, ou d’exclusion mais simplement de conservation de nos tradition.

  3. Et oui GUEULETON défend une certaine idée de notre France, celle de la Gascogne, celle du parler fort, de la bonne bouffe de l’honneur, des valeurs qui ont fait et qui font encore notre pays. On a célébré en juin le 350 ème anniversaire de la mort de notre plus célébre Gascon qu’était d’Artagnan. Il représentait la fierté, et les valeurs de notre terre. Oui dans le Sud Ouest en Gascogne, en Béarn, (vous remarquerez que je n’emploie pas ce vilain mot de TERRITOIRE ! ) on mange du canard, du cochon, on pêche on chasse on boit et pour certains on va aux arènes. En résumé c’est tout ce que détestent nos bobos écolos qui préfèrent manger des graines

  4. Que la vie semble plus agréable après une bonne « bouffe » bien arrosée !!! Les joie simples de la vie !! Et pour faire bien : « avec modération »

  5. Ces seules réflexions venant de Personnes Prétendues De Gauche (PDG), à LFI ou autres NUPES, nous donnent une idée assez « croquante » ( sinon « savoureuse ») de la vie quotidienne qui nous attend si jamais, par malheur, elles arrivaient au pouvoir.

    • Ouvrez les yeux, elles y sont déjà : écologie triomphante, LBGT en parades, rééducation des scolaires, destruction programmée de notre industrie et de notre agriculture, en même remps que de notre religion commune, wokisme à toutes les sauces, publicités télévisuelles destinées à Ouagadougou, j’en passe. Leur but n’est pas le pouvoir, qu’ils détiennent déjà, mais le pouvoir absolu, qu’ils n’auront jamais entièrement (par définition).

  6. La viande NON, le caviar OUI ! Tuer les oeufs d’esturgeon n’est pas un crime pour la « bien-pensance ! »
    Lamentables pantins.

  7. Il est normal que les simples mots  » bon vivant  » chagrine la gauche car c’est sans doute le mot « vivant » qui l’embète car la gauche est morte et rares sont ceux qui aiment parler des morts .

  8. C’est amusant de relire cet article 2 mois plus tard et quelques jours après  » l’université d’été  » du PS : passé le périph , la France des beaufs ; comme quoi certains ont de la suite dans les idées mais Ségolène ( ou Olivier ) qui roule n’amasse pas mousse .

  9. Ces bons vivants ! une belle leçon de vie ! Une convivialité qui fait de plus en pus défaut dans notre société où l’on préfère se gaver d’antidépresseurs et de drogues immondes, plutôt que de profiter des bons produits offerts par nos terroirs extraordinaires. Cette bonne bouffe, cette convivialité, devraient faire partie de l’éducation et s’imposer dans nos cantines : cela fait partie de la vraie culture française (n’en déplaise à macron machiavel, elle existe !), du savoir vivre et a toujours contribué au bien vivre ensemble. Et tant pis pour les écolos, les wookistes et autres sectes destructrices de notre culture !

  10. Et si certains médias arrêtaient leurs bêtises et se mettaient à traiter de sujets sérieux. Je sais bien que ce sont les vacances et que les journalistes de service sont des sortes de sous-stagiaires de Science-Po mais tout de même un peu de sérieux serait le bienvenu.

  11. Hello les gens,

    Entre un restaurant « Gueuleton » et un Mcdo (ou un kebab) mon choix est vite fait pour le premier.

    Aimer manger du jambon serait islamophobe ? C’est ahurissant de voir ces réactions totalement hors sols de certains élus de gauche. Ils pronent la tolérance mais n’en n’ont aucune pour ceux qui ont d’autres goûts.
    Bref, bonjour tristesse !

    • 72ans et des poussières au compteur : Je n’ai jamais mangé (bouffé avalé,engouffré ? ) de ma vie dans un mactruc ni un  » kebab »: Rien que les appellations me donnent la gerbe à ras de l’estomac. Vive un bon sauciflard de terroir ou un pot de rillettes de cochon dégustés avec du pain de campagne, assise sur un tronc de sapin à l’orée du bois..

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