PS-LFI : un accord historique, vraiment ?

mélenchon

La nouvelle a été connue au petit matin. Après des jours de négociations, de calculs, de combinaisons et d'empoignades, ce qui reste du Parti socialiste a adopté, dans la nuit du 5 au 6 mai, à 62 %, l'accord par lequel il rejoint la liste Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES). C'est une véritable victoire pour La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon qui, après des mois passés à clamer son hégémonie sur la gauche, vient enfin de la démontrer en actes. Yannick Jadot fait de ce ralliement l'un des éléments qui peuvent déclencher la victoire du camp progressiste aux élections législatives. A-t-il raison d'être à ce point optimiste? On espère que non.

Mais force est de constater que la gauche sait, depuis bien longtemps, faire ce que la droite, souvent par stupidité, parfois par vanité, a toujours échoué à faire : l'union sacrée. En 1936, déjà, le Front populaire remporta les élections d'avril-mai. C'étaient déjà les mêmes slogans utopiques, dont la niaiserie cachait mal le danger (« Pain, Paix, Liberté »). C'était déjà la même classe politique, usée par les trahisons, ridée par les renoncements et se croyant pourtant toujours en état de donner des leçons de jeunesse et de modernité. C'était la même volonté de tout dynamiter, de faire voler en éclats la société jugée trop traditionnelle. C'était le même assemblage, la même incantation contre la « menace fasciste ». En 1934, la menace fasciste existait, mais ne concernait pas la France. La menace nationale-socialiste existait, elle, mais les communistes français allaient très rapidement s'aplatir, dès 1940, devant les vainqueurs des Ardennes.

En 1972, le Programme commun de la gauche fut signé à l'hôtel Continental par les différents partis (PS, PC et une partie des radicaux). Même niaiserie lyrique (« Changer la vie »). Mêmes chevaux de retour (Mitterrand le tourne-veste, Marchais l'ouvrier de Messerschmitt). Mêmes propositions iconoclastes (sortie de l'OTAN, soutien des indépendantistes, privatisations en série, etc.), dont plusieurs seront finalement mises en œuvre (abolition de la peine de mort, quinquennat présidentiel, etc.). La gauche dite réformiste ne laisse pas d'étonner par sa capacité à ne pas se réformer. Un nouveau nom, un nouveau programme et quelques manifestations festives lui suffisent. La droite, elle, étonne par sa soumission perpétuelle aux idées de gauche : en 1974, c'est Giscard qui mettra en œuvre plusieurs mesures du programme commun de 1972 (avortement, majorité à 18 ans, par exemple), tout comme c'est Sarkozy qui recycla, en 2007, les vieux monstres de la gauche déconfite.

Cet accord est donc historique, certes, en ce sens qu'il répète une nouvelle fois la même histoire : celle de la gauche et de la droite françaises. Une droite incapable de s'entendre, parce qu'elle est, en effet, la plus bête du monde. Rongée par le cancer de la pensée de gauche, elle ostracise ceux qui défendent des idées jugées intolérantes, donc intolérables. Son parti traditionnel, LR, est moribond. Ses cadres se déchirent entre idéalistes, tentés par Reconquête, et opportunistes, hypnotisés par Renaissance, la nouvelle alliance hybride de la Macronie. Son parti le plus solide, le RN, est en proie aux dissensions, comme depuis toujours, en somme. Hier, Mégret, aujourd'hui les zemmouristes. Hier comme aujourd'hui, l'ombre du clan Le Pen, conseillé par une cour perfide. À gauche, on se fanatise sous couvert de grands idéaux humanistes. On joue la comédie de la générosité alors que l'on s'apprête, une fois de plus, à détruire tout ce qui fonctionne et à saigner ceux qui ont encore un peu d'argent. Comme en URSS, comme en Chine, comme partout dans les paradis de la gauche.

Cet accord n'est donc une première que pour les courtes mémoires. Jean-Luc Mélenchon n'est pas de ceux-là, mais il pense que le vote musulman lui offrira le pouvoir. Rien n'est moins sûr : les élections législatives ne mobilisent guère, en général. Au fond, le seul échec de sa vie serait peut-être de mourir avant le point de bascule du Grand Remplacement. Ce que c'est, que l'orgueil, tout de même.

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

38 commentaires

  1. Je ne comprends toujours pas pourquoi les ‘gensses’ s’évertuent à appeler humanistes ceux qui menottent leurs concitoyens et les livrent à l’islam populaire , nous sommes les Harkis de la France, rebellons nous contre le le LFI-FLN.

  2. Après le Ramadan c’est la fête de l’aïd , le troupeau de mouton s’approche du précipice .

  3. Suite
    Et qu’il aille s’agenouiller devant ces élites incomprises et implorer leur pardon.

  4. « Hier comme aujourd’hui, l’ombre du clan Le Pen, conseillé par une cour perfide. » Excellent A. Floirac. Avec des patriotes de cette trempe , comme Zemmour et ses 7%, les LR et leur 4,7% avec la nation chevillée au corps, malgré la diablesse et ses malheureux 42%, et cette masse de français abêtis qui n’ont rien compris en lui faisant confiance, comment se fait-il que la droite s’enlise. C’est un mystère que je ne comprends pas. Il va falloir que le peuple se repente .

  5. Un peuple qui élit des corrompus , des renégats , des imposteurs , des voleurs , et des traîtres n’est pas victime ; il est complice …… Mélenchon en est l’archétype .

  6. La longue « Marche » des premiers cinq ans de Macron conduisit à l’Avortement de la Vraie France…. Loupé !
    Voilà venu le temps de la Re-Naissance ! Une forme de PMA/GPA qui conduira au pire !

  7. Francis Cabrel. Tu comptes les chances qu’il te reste
    Un peu de son parfum sur ta veste
    Tu avais dû confondre les lumières
    D’une étoile et d’un réverbère
    Ça continue (encore et encore!)
    C’est que le début (d’accord, d’accord!)
    Mais, ça continue (encore et encore!)
    C’est que le début (d’accord, d’accord!)
    Cette chanson et un peu notre malheureuse histoire moderne. A chaque élection nous croyons à un sursaut. Et chaque fois nous sommes trahis.

  8. Triste enterrement pour le parti socialiste qui, n’en doutons pas, renaîtra autrement et ailleurs.

  9. cette coalition électorale ressemble à l’UMP puis LR, un conglomérat d’individus aux idées parfois opposées mais davantage attachés à leur réélection ; le mariage de la carpe et du lapin

  10. NUPES, prononcé à l’américaine, ça fait « new PS »!
    Espérons que ce soit vraiment le dernier Post Scriptum !

  11. La détestation de Macron est telle que beaucoup, dans un duel Macron Mélenchon, seront tentés de voter Mélenchon. Cela promet pour les législatives une chambre rouge et verte (vert islamique, bien sûr).

  12. Lamentables ces politiques qui sont prêts à vendre leur âme (si ils en ont une) pour pouvoir exister à n’importe quel prix !!

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