Progressisme : ça ira mieux demain
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Depuis la vidéo d’Éric Zemmour et ses images en noir et blanc d’une France insouciante et paisible, les critiques se sont multipliées dans la presse pour dénoncer les « charlatans du “c’était mieux avant” » (Le Monde du 18 décembre) et un « déclinisme français » relevant d’une « tradition réactionnaire » (Le Point du 4 décembre). Philippe Bernard, dans Le Monde, s’en prenait ainsi à ceux qui « pensent pouvoir exploiter le “déclinisme” affiché par deux Français sur trois dans les sondages » en suivant l’exemple de « l’élection de Donald Trump ou le choix du Brexit par les Britanniques » qui « résultent largement de discours promettant le retour à un prétendu âge d’or ». Zemmour, « avec ses archives en carton-pâte » (Le Point), ne serait alors qu’un nostalgique fasciné par un âge d'or mythique, une France des années 50 totalement idéalisée.
On rétorquera qu’à cette époque, on ne décapitait pas les instituteurs. On ignorait les meurtres de masse comme celui du Bataclan. Et, s’il y avait bien de la pauvreté en banlieue, celle-ci n’était pas gangrenée par les « territoires perdus », zones de guérilla urbaine et de revendications communautaristes. La vidéo d'Éric Zemmour nous confronte, par effet de contraste, non à un passé mythifié, mais à un processus de décivilisation. Processus dont l’extension remet en question nos fondements culturels, historiques et mêmes anthropologiques. C’est ce que refusent de voir les tenants d’un mythe progressiste qui s’est pourtant brisé sur le mur du réel d’une mondialisation malheureuse et destructrice.
Mythe de la prospérité qui s’effondre devant la réalité du chômage de masse et du décrochage économique et technologique de l’Europe face à l’Asie. Mythe du « village mondial » et de la diversité heureuse qui s’effondre devant la multiplication des tensions géopolitiques et, en interne, devant l’explosion des fractures sécuritaires et identitaires. Mythe de la souveraineté populaire qui s’effondre devant la réalité de l’abstention de masse et de la neutralisation du vote dit « populiste » au profit d’une oligarchie déracinée et déconnectée du quotidien des Français.
En 2020, Le Figaro évoquait un sondage dans lequel 70 % des Français estimaient que le terme « ensauvagement » était justifié pour décrire l’évolution des violences dans la société. François Kraus, le directeur du pôle Politique et actualités de l’IFOP, voyait dans ce résultat la preuve d‘un décalage entre « une majorité de Français indifférents à l’égard des querelles sémantiques agitant le “microcosme” pour qualifier ces problèmes, et une grande part des acteurs de la vie politique et intellectuelle ». Ce décrochage qui témoigne de la désaffection d'une majorité de Français à l’égard du discours des élites et du dogme progressiste qu’elles tentent d’imposer par médias interposés. La France des « occupeurs de ronds-points » qui refuse de disparaître en cédant aux charlatans du « c’est mieux maintenant » et « ce sera encore mieux demain ».
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