Princess Nut Nut, l’incontrôlable nouvelle Madame Boris Johnson
3 minutes de lecture
« Elle est complétement incontrôlable ! Elle a acheté du papier peint en or ! Pour des dizaines et des dizaines de milliers de livres ! Et je n’ai plus un rond pour le payer ! » Cri de désespoir de BoJo retrouvé à la une du Daily Mail qui tire à deux millions d’exemplaires (eh oui !). Un journal qui, d’habitude, soutient le Premier ministre, précise Anne-Élisabeth Moutet, journaliste française au conservateur Daily Telegraph, dans un article de Valeurs actuelles.
Elle, c’est Carrie Symonds, la troisième Mme Johnson, 33 ans, qui néanmoins continue d’être surnommé « Carrie-Antoinette » par la presse britannique. De son côté, Boris, qui a vu ses revenus d’éditorialiste et de conférencier divisés par trois, cumule les frais de son divorce avec l’excellent avocat Marina Wheeler dont il a eu quatre enfants ; une pension alimentaire pour une fille de douze ans ; et maintenant un deuxième enfant annoncé, avec Carrie, épousée discrètement en 2020 après la naissance du petit Wilfred.
Carrie Symonds, alias Princess Nut Nut (princesse fofolle), selon le journaliste anglais James Delingpole, victorieuse d’une lutte de pouvoir au cours de l’automne dernier qui a vu le conseiller en chef de Johnson, Dominic Cummings, licencié. Plus grave, « la princesse Nut Nut est à l’origine de la décision du gouvernement Johnson d’abandonner les électeurs de la classe ouvrière des Midlands et du Nord qui ont aidé à donner au gouvernement sa majorité de 80 sièges et de se concentrer plutôt sur les intérêts de l’élite métropolitaine woke ».
Même si la « bénie » Covid-19 et la peur durable qu’elle inspire tendent à remplacer l’argument de besoin de « durabilité » pour les « globalistes » qui ne veulent pas de retour à nos anciennes habitudes. Avec l’éviction de Cummings (le Patrick Buisson de Sarkozy), les Brexiteers qui contrôlent l’agenda politique depuis 2016 sont expulsés sans cérémonie de Downing Street. La stratégie qui a amené Boris à sa superbe majorité de 80 sièges est abandonnée. Bref, un coup d’État spectaculaire est monté au cœur du gouvernement, dirigé non pas par des ministres ou des députés, mais par la propre partenaire du Premier ministre. Lors d’un dîner à Chequers, à la fin de l’automne dernier, un plan avait été approuvé. Mais une fois les invités partis, Mme Symonds l’a déchiré. Et Boris a gentiment chamboulé le plan.
Un mois avant son entrée à Downing Street, Boris fait l’objet d’un rapport de la police appelée par des voisins de l’explosive Mlle Symonds, qui entendent des hurlements prolongés de l’autre côté du mur : « Carrie était folle de rage pour un verre de vin rouge renversé sur son canapé beige. » En pleine campagne pour la succession, la presse de gauche britannique en fait ses choux gras et la presse française spécule déjà sur l’échec du prétendant. Un mois plus tard, BoJo est Premier ministre. Néanmoins, « ce type d’altercation, raconte le personnel du Number Ten, se reproduit régulièrement dans les appartements officiels ».
La cote de BoJo commence à fléchir, même si les électeurs sont capables de se reconnaître dans ce mari mené par le bout du nez par une épouse ravissante de vingt-quatre ans sa cadette : « Aucun citoyen britannique n’aspire à une grandeur jupitérienne chez ses représentants », note finement Anne-Élisabeth Moutet. Seulement voilà, ce sont les choix woke que les Tories les plus traditionnels ne peuvent plus supporter.
Les limites ont été atteintes quand la porte-parole en matière de changements climatiques pour la COP26, ancienne attachée de presse jugée trop à gauche du Premier ministre, a mis son patron dans l’embarras en suggérant aux gens « d’adhérer au Parti vert ». Merci Carrie, femme de César irrépudiable.
Thématiques :
Boris Johnson