Le programme éducatif de Marine Le Pen tient essentiellement en 13 engagements sur les 144 de l’ensemble de son projet présidentiel. Il s’agit d’un programme à la fois pragmatique et rénovateur, partant du principe que notre système éducatif doit et peut retrouver le rayonnement et l’excellence qu’il connut jadis. Sa présentation en est claire et concise, voire si simple que l’on pourrait lui reprocher parfois son manque de précision.

Il s’agit pourtant d’une vision à court, moyen et long terme qui se présente comme un véritable « choix de civilisation » et qui permet une certaine forme de souplesse tout en ciblant les points litigieux : c’est donc sa clarté et sa concision qui pourraient faire son efficacité. En substance, Marine Le Pen entend donc « garantir la liberté de scolariser ses enfants selon ses choix » (engagement 11 du chapitre I « Une France libre »), pour rendre leur responsabilité et leur liberté aux parents : mais concrètement, cela signifie-t-il la suppression ou l’aménagement de la carte scolaire, afin que les parents puissent choisir l’établissement dans lequel placer leurs enfants (public, privé sous contrat, privé hors contrat, correspondance) ?

On notera, en revanche, que l’engagement 81 (chapitre IV « Une France juste ») promet la « suppression progressive du collège unique » ainsi que l’« autorisation de l’apprentissage à partir de 14 ans », ce qui est cohérent avec l’engagement 107 (chapitre V « Une France fière ») qui vise à « développer massivement l’alternance (contrat d’apprentissage, contrat de professionnalisation) dans l’artisanat, le secteur public et privé […]. » Nous pouvons toutefois nous étonner que Mme Le Pen propose seulement de « revenir sur la réforme des rythmes scolaires » (engagement 104), alors que, globalement, les parents, les enseignants et les principaux intéressés (les enfants) s’accordent à dire que la semaine de 4 jours et demi est épuisante pour ces derniers et, in fine, contraignante pour les parents, sans oublier qu’elle est coûteuse pour les communes.

Il est cependant rassurant de lire que ce programme souhaite « défendre la langue française » (engagement 96) en proposant, par exemple, d’« abroger les dispositions de la loi Fioraso qui permettent de restreindre l’enseignement en français dans les universités ». Dans le même esprit, l’engagement 101 promet de renforcer l’enseignement du français au primaire en réservant « la moitié du temps d’enseignement […] à l’écrit comme à l’oral ». Quant à la suppression de l’enseignement des langues et cultures d’origine (ELCO), on ne sait pas bien si elle ne concerne que sa généralisation dans les écoles primaires ou si elle sera définitive et absolue.

Pour résumer, si, à l’instar d’autres candidats, ce programme ne cherche pas à nous éblouir par une débauche jargonnante de mesures aussi nombreuses qu’inefficaces à rétablir la qualité perdue de notre enseignement, il vise en revanche, malgré une brièveté peut-être parfois excessive, à l’essentiel et à l’efficience en attaquant les points névralgiques des défauts actuels de notre système tout en proposant une vision rayonnante de la francophonie.

Et gageons que Marine Le Pen n’omettra pas d’adapter et d’apporter également ces changements à nos DOM-TOM, puisqu’elle déclare vouloir « défendre l’unité et l’intégrité du territoire français en réaffirmant le lien indissoluble entre la métropole et l’Outre-mer » (engagement 100), qui ne sont pas tous des îles, mais qui sont tous français…

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21 avril 2017 à 0:15

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