Présidentielle : la France en trois blocs. Qui, alors ?

Pécresse

Depuis le début de l’année 2021, les instituts de sondage s’efforcent de dégager les intentions de vote des Français pour les élections présidentielles d’avril 2022. Le sondage réalisé par un nouvel institut, Cluster 17 (voir Le HuffPost du 23 décembre), réalisé entre le 19 et le 22 décembre 2021, indique que nos compatriotes sont divisés en trois blocs difficilement conciliables et confirme des constantes favorables au système en place.

La gauche et l’extrême gauche affaiblies et divisées

L’extrême gauche totalise 15,5 % des intentions de vote (Arthaud 0,5 %, Poutou 1,5 %, Roussel 1,5 %, Mélenchon 12 %). Sa figure la plus charismatique, Jean-Luc Mélenchon, ne peut espérer se hisser au second tour.

Divisée et affaiblie, la gauche atteint péniblement 15,5 % (Montebourg 1,5 %, Hidalgo 2 %, Taubira 7 %, Jadot 5 %). Le départ en ordre dispersé interdit tout espoir à l’un des candidats de se qualifier pour le second tour.

Totalisant 31 % des intentions de vote, gauche et extrême gauche ne peuvent espérer remporter l’élection présidentielle. Tout au plus peuvent-elles peser sur le résultat en opposant un vote barrage au candidat qu’elles trouveront le plus déplaisant.

Les eurosceptiques toujours confrontés au plafond de verre et divisés par surcroît

Les partis eurosceptiques regroupant des formations plus ou moins de droite, plus ou moins conservatrices et nationales, plus ou moins antisystème, rassemblent 32 % des intentions de vote (Philippot 1 %, Dupont-Aignan 2 %, Le Pen 13 %, Zemmour 14 %, Lassalle 1 %, Asselineau 1 %).

On retrouve ici le plafond de verre dont la stabilité entre 30 et 35 % ne laisse que bien peu d’espoir à la droite « nationale » de remporter l’élection. Surtout, la concurrence faite à Marine Le Pen par Éric Zemmour compromet l’accession de la présidente du RN au second tour sans pour autant assurer la moindre garantie à son challenger. En réalité, les deux candidatures devraient se neutraliser l’une l’autre.

Le centre droit minoritaire dans le pays, mais favori pour l’élection

Centre gauche et centre droit s’opposent assez artificiellement, avec Emmanuel Macron donné à 20 % et Valérie Pécresse à 16 %. Avec 36 % des intentions de vote, le centre est donc lui aussi minoritaire dans le pays, mais il bénéficie d’un avantage non négligeable : chacun des deux candidats est en mesure de se qualifier et l’un comme l’autre disposeront de reports de voix, à la différence des gauches et des eurosceptiques.

Même si bien des choses peuvent évoluer entre aujourd'hui et avril 2022, les intentions de vote révélées par ce sondage montrent une France divisée en trois blocs dont le plus pesant, favorable à la continuité, est d’autant plus en mesure de faire élire un candidat que les deux autres sont incapables de s’entendre. Compte tenu de l’impopularité d’Emmanuel Macron et de l’usure du pouvoir, l'évolution de la candidature de Valérie Pécresse devrait être observée avec attention.

André Murawski
André Murawski
Conseiller régional (Hauts-de-France)

Vos commentaires

114 commentaires

  1. La fenêtre d’Overton des français a tellement dérivé que je vous propose un nouveau classement plus réaliste.
    Pecresse, Macron, LePen et les autres sont des socialistes, contre la liberté d’entreprendre et pour l’étatisme. Les détails changent un peu mais ils ne feront absolument rien contre l’énorme état soviétoïde qui tue le pays.
    Les autres plus à gauche sont de bon gros marxistes tueurs de pays.
    Zemmour est de droite conservatrice, c’est le seul remède à l’infection rouge.

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