Petite Casbah : une nouvelle pépite de pédagogie antifrançaise sur France 4

Capture d'écran ©France4
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La remise du prix Goncourt à Kamel Daoud nous donnait ici quelques espoirs de montrer une autre réalité de l’Algérie, mais ceux-ci ont été malheureusement bien vite balayés par le vent du politiquement correct. Au lendemain des soixante-dix ans de la Toussaint rouge, voilà que, sous prétexte de pédagogie, une nouvelle pépite de propagande anti-France destinée aux enfants était visible du lundi 28 octobre au jeudi 31 octobre sur France 4, à 18h45. On la retrouve sur la plate-forme Okoo et en replay sur France TV : Petite Casbah.

Esprit de repentance

Destiné aux enfants à partir de six ans, le dessin animé vise à inculquer l'esprit de repentance et convaincre de l’indignité de la colonisation dès le cours préparatoire. Il n'y a pas d'âge pour l'endoctrinement.

Ainsi, dans l’Algérie française de 1955, le dessin animé aux couleurs joyeuses et aux traits léchés vous invite à suivre les aventures de Khadija qui, entourée de ses amis Lyes, Ahmed et Philippe, arrive tout juste de Kabylie pour aller à l’école à Alger. La petite fille est séparée de son grand frère, Malek, arrêté injustement par un gendarme français autoritariste et raciste. La scène en est sincèrement choquante d’injustice : d’abord parce que cette arrestation est vraiment injuste et que n’importe quel enfant en serait sincèrement choqué, mais elle est injuste surtout parce que cette caricature de gendarme représente ce qu’aurait été la présence française en Algérie à cette époque. Le récit, selon france.tvpro, « [...] est une histoire d'amitié entre des enfants de milieux et communautés différents (Espagnols, Français, Juifs, Arabes, Chaouis...) au cœur d'Alger à l'été 55 » : une vision bien utopique d'un vivre ensemble dont on oublie qu'il s'est terminé dans le sang et dont le gendarme français semble être le méchant désigné...

Moraline bien-pensante

Certes, il est plus facile d’aller dans le sens de la morale bien-pensante que de chercher à donner une vision véritablement honnête de l’Algérie quand elle était française. « Être dans le sens du vent, une ambition de feuille morte », disait Gustave Thibon. Ça tombe bien, c’est la saison !

« […] Cette série animée offre une perspective unique sur le racisme et la colonisation à hauteur d’enfant. […] », se réjouit, sur X, Salim Djellab. Pour commencer, on doute un peu de la « perspective unique », mais on ne doute pas, en revanche, de la franche impartialité de ladite « perspective » sur le « racisme et la colonisation ». Peut-être aurait-on pu demander leurs avis aux pieds-noirs, pour une fois… Mais eux ne sont pas dans le vent de l’Histoire !

Capture d'écran ©France 4

« Éveiller les consciences »

Il est vrai que cette série animée était réellement importante et nécessaire : on ne parle pas assez de racisme et de colonisation, on ne s’excuse jamais assez, on ne bat pas assez notre coulpe… Heureusement que d’aucuns ont commis cette série « pédagogique » qui cherche à « […] éveiller les consciences » - comme l’explique un responsable de France Télévisions, selon le JDD. Celui-ci ajoute que « cette série ne prétend pas détenir la vérité historique, mais [qu']elle offre un regard, celui d’une génération en quête de sens et de dialogue » et, on le confirme, pour la vérité historique, on repassera… Quant au dialogue, il est à sens unique.

Donc, pour couronner le tout, le programme est diffusé par France Télévisions. L’argent de vos impôts est ainsi utilisé avec parcimonie et à bon escient pour glorifier et faire grandir la France puisque, non contente de donner une image calamiteuse des forces de l’ordre françaises et de la France en Algérie, l’innocente série « qui ne prétend pas détenir la vérité historique », on le rappelle, mais qui devrait permettre le « dialogue », semble exalter les indépendantistes algériens dont le FLN fut le bras armé. Et si, pour une fois, on avait donné la parole à tous les Français d’Algérie qui ont connu, au mieux, l’exode et, au pire, la mort ? Et si, pour une fois, on avait mis en scène une petite fille pied-noir dont le père aurait été enlevé par le FLN, sans espoir de le revoir jamais ? Mais pour cela, il aurait fallu avoir plus d’ambition qu’une feuille morte !

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/11/2024 à 14:35.

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Hélas, dans la tradition française le coupable est toujours l’argousin et le truand est la victime de l’ordre (voir guignol ).

  2. Mais oui, rendre responsables les enfants de ceux qui ont faillis. Jusqu’à quelle génération comptent-ils aller ?

  3. En 1976 /1977, à ma grande surprise, jeune lieutenant, arrivant de la Légion Etrangère, j’ai été envoyé, avec mon accord, comme instructeur militaire « technique génie » dans l’Armée Nationale Populaire Algérienne à Bejaïa (Bougie, Saldae). J’y ai rejoint 5 collègues qui comme moi travaillaient en uniforme français et logions en milieu civil dans une cité où un immeuble avait été réservé aux familles de militaires algériennes et françaises. Nous n’avons jamais, à cette époque, ressenti la moindre haine de part nos amis algériens, cadres ou appelés du contingent et pas plus de la population civile (j’allais parfois faire des courses en ville en uniforme et j’encadrais bénévolement les « scouts » laïques locaux), ayant pu circuler en toute liberté en Kabylie et dans les Aurès… Au mess il s’est même avéré que deux de nos camarades officiers, algérien et français, avaient combattu dans le même secteur lors de la « Guerre d’Indépendance » ou Guerre d’Algérie: ils passaient leur repas à refaire leurs combats réciproques sans aucune animosité. Les temps étaient passés et la paix installée. Alors que c’est-il passé depuis pourquoi continuer d’entretenir cette haine anti-française ??? Est-ce la vision générale du peuple algérien que j’ai su apprécier à ce moment-là, je me refuse à le croire!

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