Ce mercredi 29 juin, à 21 h 30, à l'issue de dix mois de tribulations judiciaires et d'un procès fleuve, Salah Abdeslam, complice des attentats du 13 novembre 2015, a été condamné à la perpétuité incompressible. La version qu’il défendait, selon laquelle il avait, au dernier moment, refusé de se faire exploser aux abords d’un café parisien, n’a pas été retenue par la Justice.

Dans la foule à l'extérieur, place Dauphine, qui accueille avec soulagement le verdict, certains étaient présents au concert du groupe de rock Eagles of Death Metal au Bataclan. Deux quinquagénaires, Gérard et Thierry, dont l'amitié s'est forgée au fil des nombreuses audiences au tribunal, attendent ce jour depuis sept ans et racontent à Boulevard Voltaire ce qu'ils ont vécu ce soir-là, comme si c'était hier, comme s'il était vital que rien de tout cela ne s'estompe malgré les années.

Thierry se souvient avoir « tout de suite reconnu l'odeur de la poudre car [il avait] fait son service militaire » et « rampé parmi les corps qui commençaient à s’amasser au sol » puis être parvenu jusqu’à une loge dans laquelle, avec une trentaine de personnes, il s'était enfermé.

Gérard, un habitué du Bataclan, connaissait la salle par cœur. Il avait tout de suite couru vers le local le plus proche : « Nous étions plusieurs à nous y réfugier, l’un d’entre nous s’était armé d’un extincteur, au cas où un terroriste découvre notre cachette… »

Ils se souviennent tous deux des coups de feu, des cris d’horreur qui se raréfient puis laissent la place aux gémissement. Gerard et Thierry étaient séparés par un étage. Les hommes du RAID et de la BRI lancent enfin l’assaut. Salle par salle, mètre après mètre, les forces de l’ordre viennent chercher les survivants.

« On entendait distinctement les terroristes négocier avec la police. Ils menaçaient de se faire exploser dans un français étonnamment compréhensible », raconte Thierry. « On entendait les bruits de pas devant la porte, on était pétrifié. Imaginez-vous échoués sur un radeau au milieu de l’océan avec la vision d’un aileron de requin qui tourne autour de vous. À tout moment, les terroristes entraient et nous mourions tous… »

Gérard, lui, s’est su sauvé au moment où les lasers des policiers l’ont aveuglé. « Les gars du RAID sont arrivés, nous ont sortis, avec beaucoup de respect. Puis nous ont demandé de ne pas regarder… mais c’était impossible. À peine avais-je franchi le pas de la porte que je marchais dans une bouillie d’humains. L’un des terroristes s’était fait exploser juste devant notre cachette. Par miracle, la détonation de sa ceinture s’était faite vers le ciel et non vers les côtés. Ce dysfonctionnement est inexplicable, mais a sûrement sauvé ma vie. »

Thierry et Gérard n'ont rien oublié des trois heures d’horreur et d’angoisse, reclus dans de minuscules pièces, condamnés au silence et à la prière. Ils n'ont pas non plus oublié - comment serait-ce possible ? - les cadavres croisés en sortant : « Avec le RAID, alors que nous quittions les lieux, mes yeux, dirigés vers le sol, sont tombés sur une jeune fille aux cheveux roux. Elle était belle et portait un t-shirt de rock. Son corps était intact. » Quant à Thierry, il se rappelle un « jeune garçon blond aux yeux clairs encore ouverts, témoignant de l’effet de surprise de son assassinat… »

Pour Gérard et Thierry, il était important de rappeler ces scènes au moment où se termine ce procès. Ces sept années ont été sept années de reconstruction, mais aussi d’espoir. L’espoir de voir une Justice française faire son travail, là où l’État avait failli. Car si ni Gérard ni Thierry ne cherchent à politiser leurs propos, l’un comme l’autre ne le cachent pas : pour eux, tout aurait pu être évité. « Ces gens n’auraient jamais dû être en France. Nos frontières sont des passoires », assume Thierry. « Une responsabilité évidente incombe à François Hollande et sa politique laxiste vis-à-vis de l’immigration et de l’islamisme. »

 

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30 juin 2022 à 0:45

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30 commentaires

  1. Il sera nourri et logé et chauffé gratuitement aux frais du contribuable !
    Selon la Bible, (Genèse chapitre 9 verset 6 ) les assassins doivent être mis à mort !

  2. Ce procés a été une véritable pantalonnade ; en effet ce fu le procés d’un individu et jamais celui de l’islam ; CAR c’est bien l’islam le « moteur » de ces terroristes assassins . Les grands esprits discutent des idées ; les esprits moyens discutent des évenements ; les petits esprits dicutent des gens . (Socrate)

  3. Le Politiques, sauf Hollande, sont passés entre dans les mailles du filet. Et pourtant !
    Des militaires armés étaient présent aux abords, prêts à intervenir. Pas d’ordres !
    Deux heures avant de lancer l’assaut, un immense Cafouillage.
    Certain a dit « Je n’ai pas la Haine » ! Moi, SI !

  4. Nourrir et entretenir un tel individu me répugne. Pensée à ces familles détruites par ces fanatiques.

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