Pendant le débat sur la réforme des retraites, Olivier Dussopt… fait des mots croisés !

dussopt

Avez-vous regardé certaines des séances de débat à l'Assemblée nationale sur le projet de réforme des retraites ? Non ? Vous devriez ! Ces débats sont instructifs à plus d'un titre : ils nous renseignent à la fois sur le sérieux des différents partis et sur le degré d'investissement des ministres. Et c'est peu dire qu'on n'est pas déçu.

La France insoumise a déposé des milliers d'amendements inutiles et répétitifs pour faire obstruction au débat. Ses députés, indignes, débraillés, vociférants, ne cessent d'offrir un pitoyable spectacle. On traite les ministres d'assassins, on fait des moulinets, on se refuse à utiliser « chers » devant « collègues » pour bien montrer qu'on n'est pas des amis des capitalistes. Les socialistes et les républicains essaient de jouer le rôle qu'ils eurent jadis, mais personne ne les écoute plus. Les Républicains, de toutes façons, voteront la réforme.

Le Rassemblement national, lui, tire bien son épingle du jeu. Il a proposé un projet qui valait ce qu'il valait, mais qui avait le mérite d'être clair et chiffré - tandis que les Insoumis se bornent à exiger la parole pour dire toujours la même chose : il faut taxer, toujours davantage, les méchants riches. Le député LFI Hadrien Clouet avait, on s'en souvient, laissé entendre qu'en piquant toute la fortune de Bernard Arnault, on financerait notre fameux « modèle social » - celui que le monde entier, évidemment, nous envie. Marine Le Pen, de son côté, sait très bien que personne ne votera ses motions de censure ou ses propositions : le RN est « un parti fascisant », comme l'a dit Sandrine Rousseau qui, elle, demande qu'on ne parle pas de natalité dans ce débat. Il n'y a plus assez d'enfants pour cotiser, mais il faut « laisser [les] utérus » des femmes tranquilles. À ce stade d'aveuglement, il n'y a plus rien à dire.

Face à ce triste spectacle, il serait facile aux ministres de jouer la carte de la dignité silencieuse, de la « pédagogie », comme les macronistes aiment à le dire. Avec ce mépris qui les caractérise, les responsables gouvernementaux n'auraient qu'à être à l'heure aux séances, à répondre courtoisement aux attaques basses et éructantes de la NUPES, et ils passeraient pour des patriciens romains. C'est un peu ce qu'a tenté Olivier Dussopt, défenseur de sa réforme, en prenant le micro d'une voix toujours égale. Malheureusement, son air coincé et son ton geignard ne le font guère passer pour Cincinnatus. On dirait plutôt une mauvaise imitation de Pierre Richard par un secrétaire de mairie d'antan.

Pour comble de son malheur, Olivier Dussopt s'est fait gauler en train de faire des mots croisés pendant les débats. Aurélien Pradié, candidat malheureux à la présidence des LR, jamais en retard d'un petit coup d'éclat, le lui a fait observer sans complaisance. Dans la même semaine, Olivier Dussopt avait déplacé sa silhouette terne, son sourire contrit et sa voix doucereuse sur le plateau de la flamboyante Apolline de Malherbe, à qui on peut reprocher tout ce qu'on veut, sauf de manquer d'agressivité. Notre Pierre Richard gouvernemental s'est immédiatement roulé en boule face à la mitraille : il a avoué s'être fait « rattraper par la patrouille » et a confessé qu'effectivement, il avait ouvert son cahier de mots croisés pendant les débats. Afin d'être encore plus infantile et lamentable, il a piteusement promis à la sévère journaliste que ce serait la dernière fois.

Voilà où nous en sommes, dans un pays qui est, pour quelque temps encore, la septième puissance mondiale, mais qui semble tout de même se donner beaucoup de mal pour ressembler au tiers-monde, avec sa saleté, sa misère, ses députés prétentieux et mal élevés… et ses ministres, complètement détachés, qui préfèrent faire des grilles de mots croisés en écoutant pérorer l'opposition.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

40 commentaires

  1. Ca montre le niveau et l’intérêt de ce type de personnage. il défend un projet qu’il a combattu. Contrairement au vulgum pecus, on lui a donné la fin : un passage en force. une application par la contrainte. cela montre que Macron est un patin et qu’il veut emmerder tous les français, vacciné comme non vacciné, de gauche comme de droite en passant par le centre. Espérons que cela vaccine les français contre ces gens là

  2. Vu son retard scolaire, il essaye d’acquérir du vocabulaire en faisant des mots croisés pendant ses heures creuses ; n’accablons donc pas un petit qui essaie de faire des progrès.

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