Pays basque : par là aussi, les migrants passent

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En France, on a tendance à penser que certains pays, qui ont une identité culturelle forte, résistent encore et toujours à l'envahisseur, plutôt mieux que les villes neurasthéniques ou les campagnes rouges. Ainsi de la Corse, de la Bretagne ou... du Pays basque. Les Basques ont des traditions solides, des deux côtés des Pyrénées, une langue mystérieuse et difficile, un passé indépendantiste ou tout du moins autonomiste. Ils semblent vivre en France sans vraiment y être. Etre Basque, comme dit Ernst von Salomon dans Le Questionnaire, n’est pas une nationalité, c’est un honneur. Et ça fait des siècles que ça dure. Ils ne semblent pas avoir envie de mourir par submersion. Et pourtant...

La police dans les Pyrénées-Atlantiques fait difficilement face, en ce moment, à l'arrivée de migrants clandestins venus de pays d'Afrique subsaharienne ou du Maghreb. CNews parle de pays en guerre. On est bien d'accord que cela ne concerne par le Maghreb. Ces migrants ne sont pas plus nombreux que d'habitude, mais il faut bien reconnaître qu’il y a quelques tensions autour de la réforme des retraites au même moment et que les policiers ne peuvent pas tout faire. La police de l’air et des frontières se compose, dans ce département jadis préservé, de trois équipes de quatre. On peut convenir du fait que c’est peu... Par ailleurs, nos nouveaux hôtes sont aidés, dans leurs tentatives, par des associations locales qui connaissent parfaitement la région et savent les aiguiller dans la bonne direction. Il faut dire qu'en guise de frontière, il n'y a guère que quelques ponts, tenus par des CRS, mais que les clandestins arrivent à franchir sans difficulté et, apparemment, sans se faire arrêter.

La France exerce, sans que cette tendance ne s’inverse jamais, un inexplicable attrait sur les migrants. Du côté espagnol, les bénévoles des « assoces » eux-mêmes n'en reviennent pas. Ils ont beau s'échiner à leur expliquer qu'on peut avoir des papiers espagnols beaucoup plus facilement que des papiers français, rien n'y fait. Qu'est-ce qui peut bien leur donner envie de venir chez nous ? Les allocs, le logement gratuit, la compréhension du gouvernement, le regroupement familial ? Peut-être. En réalité, si l’on écoute ce qu’ils disent, nos nouveaux amis, par un curieux paradoxe, viennent chercher en France une douceur de vivre que, pourtant, leur présence peut remettre en cause.

Courage aux Basques et aux policiers. Il leur en faudra, car ils doivent se sentir terriblement seuls.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

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