J’ai eu tort de croire que la 4e vague du Covid en France viendrait à l'automne : l’offensive virale a déjà commencé. Le virus est sans passeport et ne prend pas de vacances. Malgré les centaines de milliers de vaccinations quotidiennes, le retard pris risque de nous coûter cher. Pourtant, l'obligation vaccinale n'est pas une évidence pour tous : des patriotes de droite se joignent aux Insoumis pour défendre la liberté individuelle. Comment en est-on arrivé à cette coalition piquante ?

Côté France insoumise, la contestation va de soi. Ce parti porte en son nom même une invite permanente à la révolte. L’intérêt national y passe bien après le respect dû aux minorités opprimées et, en l’occurrence, aux anti-vaccins. C’est le ralliement de la droite dans cette lutte qui est surprenant. Elle prône habituellement la responsabilité et le travail et aurait pu, au contraire, être chantre de l’effort vaccinal individuel requis pour le bien collectif. Au lieu de cela, elle cède aux anti-vaccins et tombe dans le travers de Macron : se plier à une minorité, tel le lobby LGBT, au détriment de la majorité. Est-ce bien raisonnable de se vouloir plus libéral que Macron et de crier à la dictature ? Tout semble plutôt aller, au contraire, à vau-l’eau en France !

On n’a guère vu d’opposition pacifiste quand Macron a proclamé, en 2020, la guerre contre le Covid. Nous manifestions à 20 heures un soutien aux soignants qui partaient au front avec les rares masques disponibles, sans protection vaccinale. En même temps - faute présidentielle manifeste -, les frontières étaient ouvertes sous prétexte que le virus n’avait pas de passeport. Les masques puis les vaccins nous sont arrivés plus tard qu’ailleurs. La France est la risée des autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.

Quand Macron a déclaré que la vaccination ne serait jamais obligatoire, on aurait dû dénoncer encore ses contradictions. En effet, si nous étions vraiment en guerre « coûte que coûte », pourquoi exclure une mobilisation générale ? On ne peut pas en même temps se déclarer en guerre et tolérer les mutins. Était-il réaliste de croire que tous les Français résisteraient à la tentation de s’abstenir sous la pression des anti-vaccins radicaux ?

Face à la menace d’un nouvel assaut du virus, le Président a dû affronter la réalité du manque de volontaires. Il a admis le besoin du passeport sanitaire pour ne pas revivre les dégâts d’un reconfinement. Chacun voit bien que ce passe est, en fait, synonyme d’obligation vaccinale et que Macron a viré sa cuti.

Les opposants raillent notre girouette présidentielle, mais beaucoup sont aussi versatiles. Ils blâmaient l’inaction de Macron dans la guerre, et maintenant, ils lui reprochent d’en faire trop en instaurant une dictature. À de rares exceptions près, telle celle de Robert Ménard, ils sont dans l’opposition systématique. Si Macron dit une vérité (« le passe sanitaire est la solution pour juguler l’épidémie »), ils sont prêts à la contester illico par principe anti-macronien. Avec Macron et de tels opposants, jusqu’où tombera le pays de Pasteur et de Descartes ?

Contrer Macron sur sa gestion de la guerre aux islamistes serait plus utile à la patrie. Là aussi, les traitements manquent. Les centres de déradicalisation se sont révélés chimériques. Il faut renforcer nos moyens, multiplier les lits en prison comme ceux en réanimation contre le Covid, mais cela ne suffira pas. Pour vaincre, la prévention est obligée. En la matière, l’immigration à risque est-elle bien rejetée aux frontières ? Pour préserver la nation, ne faut-il pas, là aussi, porter atteinte à la liberté individuelle en organisant l’obligation du retrait de l’étendard ennemi, le voile islamique ? La France est immunodéprimée, en danger de mort, et doit renforcer ses défenses. Le temps n’est plus au choix pompeux de « la liberté ou la mort », mais à l'obligation urgente d’actions pratiques.

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25 juillet 2021 à 20:05

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