Paris, Grenoble : l’une en perdition, l’autre à vau-l’eau…
Paris, la Ville lumière ? Cela doit bien faire rire, aujourd'hui, que l'expression soit prise au propre ou au figuré.
Paris, en réalité, n'est plus qu'une immense incommodité collective où nous tentons de vivre, de respirer, de circuler, d'éviter les dangers de l'insécurité, du désordre et de la saleté, des rats partout et des corneilles qui attaquent dans les squares et qu'on laisse faire au prétexte d'écologie, jouant ainsi avec la vie des enfants.
Voies rétrécies par de multiples travaux sur lesquels on ne travaille jamais et par la volonté de laisser le plus large espace possible aux piétons, vélos et autres trottinettes électriques, avec une portion infiniment congrue pour les voitures, ce qui multiplie les embouteillages, donc la pollution... Car Paris n'est pas qu'une ville de loisirs, on y travaille aussi ! La capitale, sous Anne Hidalgo, est devenue une agglomération ordinaire avec un rayonnement qui a disparu sous les assauts d'une quotidienneté construite pour nuire, salir, abîmer, amoindrir, entraver, enlaidir, et une politique d'autant plus angoissante que, déclarée catastrophique par un consensus quasiment général, elle risque d'être absurdement validée par la réélection de ce maire médiocre, si on s'obstine à lui laisser le champ libre en ne lui opposant que des seconds couteaux ou des candidats sans charisme.
Il y a urgence. Paris est en perdition.
À Grenoble, c'est aussi grave, mais dans un autre registre.
Éric Piolle a été, en 2014, le premier maire écologiste d'une cité de plus de 160.000 habitants et on peut dire que, dans sa gestion, il n'a pas lésiné sur les provocations, les incongruités, les complaisances et les lâchetés. Par exemple, il était favorable à la légalisation du cannabis et le trafic de drogue semble être, dans cette ville, un problème majeur. Le progressisme prétendu a l'habitude d'aller honteusement dans le sens de ce qu'il n'a pas le courage d'interdire.
Il a apporté son soutien à Nuit debout, il a eu le culot de remettre à Cédric Herrou la médaille de la ville de Grenoble. Qualifié de « délinquant solidaire », il bénéficie d'une sympathie politique et municipale qui devrait se pencher sur d'autres destinées plus méritantes.
Mais maintenant, il y a pire : « Un coup de force pour faire entrer le burkini à la piscine » de la part d'une soixantaine de militantes de l'association Rosa Parks musulmanes. Cette « Alliance citoyenne désobéit pour avoir le droit de se baigner couvertes » (Le Figaro).
C'est le même combat de désintégration républicaine, de dislocation nationale qui continue. On réintroduit dans l'espace public des pratiques relevant apparemment d'une conception religieuse, en réalité islamistes, idéologiques, clivantes, seulement destinées à créer des brèches de plus en plus préjudiciables à notre tissu démocratique, à notre vision de ce que doit être une humanité qui sait vivre dignement, librement ensemble. Celle-ci, riche, composite mais accordée sur l'irremplaçable, a un visage, un corps, une apparence et rien ne devrait les dissimuler sauf à prétendre dicter une loi qui n'est pas la nôtre.
Et qu'a dit Éric Piolle ?
Il a, bien sûr, laissé faire en affirmant « qu'on n'allait pas rajouter du choc au choc et exposer nos agents du service public ».
Donc courage, fuyons. C'est la doctrine grenobloise, en espérant que ce n'est pas déjà celle de l'État. Invoquer l'autorité est facile, mais l'exercer fait trembler.
Nous voilà bien lotis.
Paris en perdition. Grenoble à vau-l'eau.
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