Notre-Dame de Paris : une exposition au cœur du chantier

© Tomas van Houtryve
© Tomas van Houtryve

Réalisée par l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, en partenariat avec le magazine National Geographic, une nouvelle exposition propose, sur le parvis, une plongée au cœur de l’Histoire et de la restauration de la cathédrale, à travers deux regards singuliers : celui du photographe Tomas van Houtryve et celui du dessinateur Fernando Gomez Baptista.

Tomas van Houtryve, photographe belgo-américain, est collaborateur du National Geographic depuis 2012. Il a reçu le prix Bayeux des correspondants de guerre et le prix Roger Pic. Représenté par la galerie Baudoin Lebon, il est membre de l’agence VII depuis 2010.

Fernando Gomez Baptista, artiste espagnol, a été nommé l'« un des cinq graphistes les plus influents des vingt dernières années » par la Malofiej Conference, le « Pulitzer de l’infographie ». Il a remporté plus de 250 prix et deux nominations aux Emmy Awards pour ses animations.

Dans le cadre du partenariat du National Geographic avec l’établissement public, maître d’ouvrage du chantier, Tomas van Houtryve a bénéficié d’un accès privilégié au chantier de sécurisation de la cathédrale, qui a pris fin en août 2021. Les nombreux clichés pris au fil des mois ont conduit à la réalisation d’un numéro spécial du National Geographic intitulé « Notre-Dame: rebuilding an icon », en février 2022. Ce numéro est paru dans 27 éditions étrangères.

Pour l’exposition du parvis de la cathédrale, « ce sont 21 photos monumentales en couleur et en noir et blanc et 3 planches de dessins exclusifs illustrant de façon pédagogique l’évolution de la cathédrale à travers le temps, de sa construction, au Moyen Âge, au chantier actuel de restauration », indique l’établissement public, dans son communiqué de presse en date du 16 juin.

Cette exposition permet entre autres, par une série de photographies en noir et blanc, de revenir sur la précédente entreprise de restauration de Notre-Dame de Paris, au milieu du XIXe siècle, dirigée par l’architecte Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc. Le photographe Tomas van Houtryve a utilisé les premières techniques photographiques de prises de vue, en particulier « une chambre photographique en bois du XIXe siècle », ainsi que « le procédé au collodion humide pour photographier Notre-Dame après l’incendie », explique-t-il à l’établissement public Rebâtir Notre-Dame.

Les graphismes de Fernando G. Baptista fonctionnent comme un « voyage dans le temps : ils montrent d’abord Notre-Dame au XIVe siècle, puis une autre couche d’informations se superpose, présentant les éléments ajoutés lors de la restauration massive du XIXe siècle par l’architecte Viollet-le-Duc. Enfin, sont présentés les processus actuels de restauration, où nous nous sommes concentrés sur une coupe transversale de la flèche et du toit », explique l’artiste espagnol.

Clin d’œil de l’Histoire : Joseph Pulitzer, grand patron de presse qui donna son nom au célèbre prix, permit à la statue de la Liberté d’être financée aux États-Unis en mars 1885. Or, cette statue du sculpteur Auguste Bartholdi n’aurait pas pu voir le jour, non plus, sans Viollet-le-Duc, architecte de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui conçut la torche de l'œuvre. Elle ne serait pas faite non plus sans les ateliers de plomberie et de cuivrerie d’art Monduit, rue de Chazelle à Paris, qui réalisèrent également les statues monumentales des douze apôtres situées au pied de la flèche de la cathédrale Notre-Dame, aujourd’hui restaurées.

L’Histoire se fait ici à pas de géants.

L’exposition « Notre-Dame : la renaissance d’une icône », gratuite, est située sur les palissades du chantier, parvis Notre-Dame, place Jean-Paul-II, 75004 Paris.

Sabine Faivre
Sabine Faivre
Auteur, essayiste

Vos commentaires

3 commentaires

  1. Tout un symbole que cette exposition pilotée par Nationale Géografrique puisque, dans la même veine sans doute que celle du Louis XIV revisité elle nous prouvera enfin que nos bâtisseurs de cathédrales furent, de temps immémoriaux et à l’instar de Viollet-le-Duc, d’illustres immigrés africains sans lesquels notre civilisation ne serait jamais parvenue à son apogée. Et peut-être même que nous y apprendrons que parmi ces glorieux et talentueux anciens un cœur de cuir très inclusif et diversitaire battait déjà.

  2. Avec son aménagement progressiste et consensuel, la cathédrale ne sera de toutes façons qu’une coquille vide, certainement désertée par Notre Dame elle même.

    • National Geografique, d’inspiration manifestation de gauche me paraît mal placé pour intervenir sur une exposition concernant une cathédrale catholique.

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