Nicolas Bay : « Face à cette crise sanitaire majeure, l’Union européenne se révèle absente et incapable d’apporter une protection »

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Il y a 25 ans, les accords de Schengen instauraient la libre circulation des personnes au sein des pays européens de « l'espace Schengen ». Cet anniversaire a été annulé en raison de la crise sanitaire qui sévit en Europe et dans le monde.

Nicolas Bay, député européen, revient sur la suppression  des frontières, constituant « l'un des éléments de protection », face à une pandémie.

Au micro de Boulevard Voltaire, il dénonce par ailleurs la défaillance et les incohérences du gouvernement français dans la gestion de la crise du Covid-19.

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=ZDyK4A6k2f4&feature=youtu.be

La commémoration des 25 ans de la création de l’espace Schengen n’aura pas lieu en raison de la crise de Covid-19. Y a-t-il un symbole ?

C’est à la fois un triste anniversaire et l’anniversaire d’un échec total. Les accords de Schengen reposent sur un grand dogme de l’Union européenne. Ce dernier a pour but de circuler librement sans aucun contrôle. Ce concept peut paraître bon en apparence. Circuler librement est une idée séduisante, mais elle pose un certain nombre de problèmes absolument majeurs.
Cela aboutit non seulement à la libre circulation des touristes ou des hommes d’affaires, mais aussi à la libre circulation des délinquants, des criminels, des armes, des terroristes, des trafiquants en tout genre et de l’immigration clandestine. À l’heure où la crise sanitaire est majeure, les frontières devraient être un des éléments de protection, mais elles ont été supprimées.

Depuis le début de cette crise, l’Union européenne est sous les feux des critiques.
Dans un premier temps, Ursula Von der Leyen nous apprend comment nous laver les mains.
Dans un deuxième temps, elle se félicite de rouvrir les négociations pour l’entrée dans l’Union européenne de l’Albanie et de la Macédoine du Nord. Cette communication n’est pas passée pour une partie de l’opinion…

Ursula Von der Leyen prend ses ordres auprès d’Angela Merkel. Elle n’est là que pour donner des leçons. Elle donne des leçons de lavage de mains. Ce n’est pas exactement ce qu’on attend de l’exécutif européen. Ils nous avaient quand même dit en toute circonstance et depuis des années que l’Union européenne était le bon format et le bon échelon pour agir en cas de crise majeure à l’échelle européenne ou mondiale. On a aujourd’hui une crise majeure et l’Union européenne se révèle totalement absente et incapable. Elle est incapable de coordonner l’action des États, incapable d’anticiper cette crise et incapable d’apporter une réponse satisfaisante. Elle profite même de cette crise sanitaire pour passer en catimini une avancée supplémentaire dans une future adhésion de l’Albanie, qui est un pays mafieux et un État islamisé au sein de l’Union européenne.
Toutes les défaillances de l’Union européenne apparaissent au grand jour. L’Union européenne aurait pu jouer un rôle utile, qu’elle n’a pas voulu jouer, pour mettre en avant un certain nombre de protections à l’échelle continentale pour coordonner l’action des États. Rien de tout cela n’a été fait et aujourd’hui, on en paie le prix fort. La désindustrialisation totale du continent européen a été voulue et accélérée par les accords de libre-échange et par les délocalisations que cela a générées avec la concurrence déloyale.
Aujourd’hui, nous n’avons plus d’industrie. Par conséquent, nous n’avons plus de médicaments, plus de matériels médicaux, plus de masques, plus de lunettes de protection ou de blouses fabriqués en Europe. L’Union européenne a abouti dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres à l’impuissance collective et à la vulnérabilité de nos nations.

Comment jugez-vous l’action du gouvernement dans la gestion de cette crise ?

On voit bien qu’Emmanuel Macron a essayé de rassurer, alors que de manière évidente, nous étions face à une crise absolument majeure. Il fallait dire la vérité aux Français. Toutes les mesures prises l’ont été avec beaucoup de retard et sous la pression de l’opinion publique. Les soignants, qui se trouvent en première ligne, ont sonné le tocsin puisqu’ils ne sont pas équipés de masques. Tous les pays du monde ou presque avaient déjà mis en place des protections aux frontières avant qu’enfin le gouvernement conçoive qu’il faille mettre des contrôles aux frontières. Ils ne l’ont fait qu’autour de l’espace Schengen et non à l’intérieur de l’espace Schengen. Le professeur Raoult, relayé par beaucoup de voix, y compris du corps médical, a évoqué la possibilité d’utiliser la chloroquine. Là aussi, le gouvernement s’est fait prier et supplier avant d’accepter laborieusement une des solutions, même si ce n’est peut-être pas le remède idéal. Par toutes ces actions, on voit que ce gouvernement est dans l’impréparation, dans la réaction et jamais dans l’anticipation. Or la vertu cardinale en politique, c’est d’être capable d’anticiper et de prévoir. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’Emmanuel Macron s’est montré totalement défaillant.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 30/03/2020 à 14:04.
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Nicolas Bay
Homme politique - Député européen, vice-président du groupe Identité et Démocratie, président du groupe Rassemblement National au Conseil régional de Normandie

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