Nous aimons bien Marlène Schiappa, notamment sur Boulevard Voltaire. À l’instar du regretté Georges Marchais, elle raconte de telles énormités qu’elle apporte une touche d’humour, bien involontaire, à la morosité politique quotidienne. Son vocabulaire, son œuvre littéraire, tout est fait pour nous plaire. Jusqu’à sa manière ingénue de sortir de son chapeau des sujets sans rapport avec l’actualité pour détourner l’attention de vrais problèmes. Marlène Schiappa est l’héritière du fou du roi.

Sa dernière idée est encore plus lumineuse. Puisqu’elle a consacré sa vie à l’égalité-entre-les-femmes-et-les-hommes, et qu’un de ses combats l’oppose au féminicide, elle veut criminaliser le suicide causé par les violences conjugales. Selon elle, un homme dont la femme attente à sa vie à cause de telles violences devrait être traduit en cour d’assises. Le concept démontre le génie de la dame. Si, d’aventure, un poste ministériel se libérait Place Vendôme, le successeur de Dalida-Belloubet est tout trouvé.

Loin de nous l’idée de défendre la violence conjugale. Dans notre civilisation, l’homme respecte la femme, il la protège, se bat pour elle, se souvient qu’elle porte ses enfants. Il l’honore depuis au moins le XIIe siècle. Sans doute parce que, dans notre vieux monde chrétien, l’image de la femme est celle de la mère du Christ. Nul besoin des leçons d’une Schiappa pour s’en souvenir, n’en déplaise à la dame. Certes, il s’agit d’une vision horriblement sexiste et patriarcale, mais c’est la nôtre. La femme est l’égale de l’homme en dignité, en humanité ; seuls les imbéciles croient encore le contraire.

Les violences conjugales sont une réalité décrite de façon incomplète par nos égéries féministes. En premier lieu parce qu’elles ne sont pas l’apanage des hommes. La violence morale – et rarement physique - de femmes envers leurs compagnons est un fait. Les progrès de la psychologie et la meilleure connaissance des structures perverses mettent à parfaite égalité hommes et femmes sur le sujet. Combien d’hommes harcelés sournoisement par leurs compagnes ne s’en plaignent jamais, par fierté peut-être ?

En second lieu, parce que ces violences sont largement dues à la destruction de la famille traditionnelle. Lorsqu’à la fidélité pour la vie - en dépit des accidents - on substitue une union libre à durée incertaine, lorsque le nomadisme sentimental ou sexuel n’a d’autre explication que l’assouvissement du désir individuel, lorsque la présence de l’autre et des enfants est un obstacle au droit absolu de « refaire sa vie » à tout moment et avec n’importe qui, lorsque la loi facilite divorces et séparations au lieu de les réserver aux cas graves, faut-il s’étonner que la violence reprenne ses droits ?

Enfin, la rapide consultation des informations disponibles sur la Toile tend à démontrer le silence officiel qui règne au sujet de certains profils de ces hommes violents. Celui, par exemple, auquel tout le monde pense sans jamais le dire. Celui de l’homme qui, par culture ou fondamentalisme religieux, tient la femme pour un être inférieur et la corrige d’importance sous n’importe quel prétexte.

Cela, Marlène n’en parle pas. C’est tabou. Et pourtant… Pourrions-nous nous intéresser aux violences subies par les femmes immigrées sous un angle différent de celui adopté par les associations gavées d’argent public qui communiquent à ce sujet ? Puisque ces femmes sont recensées, et souvent françaises, elles entrent dans la macabre statistique des violences conjugales et homicides tant déplorés par celle qui en chérit les causes.

Mais cela, Marlène Schiappa ne le sait pas. C’est normal. Son rôle est de distraire le bon peuple, pas d’énoncer des vérités et de résoudre des questions complexes.

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23 novembre 2019 à 20:22

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