Manifestations : violences dès l’après-midi, inertie du pouvoir et impuissance du service d’ordre…

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Il n’y a pas si longtemps, il fallait au moins attendre que la nuit commence à tomber pour voir les projectiles voler en fin de manifestation. Aujourd’hui, tout va plus vite et les premières échauffourées entre forces de l’ordre et casseurs sont survenues en plein milieu d’après-midi.

Ainsi, dès 3 h 49, ça commence à chauffer un peu partout, à Paris.

La province n’est pas en reste. Lyon a même pris de l’avance, sachant qu’à 2 h 18, des antifas tentent de mettre le feu au drapeau français, en haut d’un bâtiment officiel.


Entre les manifestants et les émeutiers, le dialogue tourne court. Les premiers affirment leur fierté d’être français ; les seconds affirment que « Lyon est antifa ». Rien sur le site de TF1, pourtant censé suivre la chose en direct, et à peine plus sur celui de 20 Minutes. Heureusement que Fdsouche existe. Gageons que la situation ne devrait pas s’améliorer en début de soirée.

Certes, les trublions ne sont pas nombreux, mais ils savent qu’une minorité agissante peut faire ou défaire les événements. Voilà qui pose au moins deux questions.

La première, c’est que lorsque les forces de l’ordre ont des ordres précis, ils peuvent faire leur travail. Même s’il s’agit parfois d’un sale boulot, à en juger de certaines violences perpétrées à l’égard des gilets jaunes. Pourtant, quand les autonomes, les fameux « totos », sévissaient en France, à la fin des années 70 du siècle dernier, Alain Peyrefitte, alors ministre de l’Intérieur, sut prendre les mesures qui s’imposaient, avec sa loi « Sécurité et liberté » promulguée le 2 février 1981. Quoi qu’on puisse penser de ce texte, passablement liberticide dans la forme comme dans le fond, il était un peu tard, François Mitterrand s’installant à l’Élysée quelques mois plus tard, avec les conséquences qu’on sait en matière d’ordre public.

Depuis, il est un fait avéré que les forces de l’ordre ne sont guère motivées par leur hiérarchie pour lutter contre la violence d’extrême gauche. Pourtant, cette galaxie informelle ne compte tout au plus que quelques centaines d’individus en France, tous fichés et tous identifiés.

C’est d’ailleurs peut-être là qu’est le problème. Ils sont plus gosses de riches que fils de pauvres. La preuve par Antonin Bernanos, arrière-petit-fils du célèbre écrivain catholique, figure de proue de cet activisme mondain. Vu leur passé estudiantin parfois agité, les papas et les mamans ne peuvent que regarder avec bienveillance les agissements délictueux de leurs progénitures respectives : on a fait pareil au même âge, il faut bien que jeunesse se passe. Et puis, surtout, c’est pour la bonne cause…

De tels débordements nous disent encore autre chose sur l’incapacité de plus en plus voyante des syndicats à faire régner l’ordre dans leurs propres manifestations. Car autrefois, avec le service d’ordre de la CGT, on ne rigolait pas. Il y avait certes des drapeaux rouges dans les cortèges, mais celui qui se serait avisé de brûler celui aux trois couleurs aurait été rossé d’importance sous les applaudissements de la foule. Mais ce temps-là n’est plus et il n’est pas loin celui où la CGT devra faire appel à des sociétés de sécurité privée pour assurer celle de leurs défilés.

Il est tout aussi vrai qu’il y a belle lurette que ces cocos que certains voulaient jadis renvoyer à Moscou ont plutôt choisi Montretout, tandis que les derniers historiques du service d’ordre du PCF et de la CGT ralliaient celui du Front national, le fameux DPS.

Plus sérieusement, Sandrine Rousseau défilait aujourd’hui sous une pancarte arborant ce très viril slogan : « Sardou, ta gueule ! » Il est vrai que le chanteur en question avait risqué le blasphème suprême – à côté, Les Versets sataniques de Salman Rushdie ont tout d’une blague Carambar –, affirmant à propose de Marine Tondelier, nouvelle cheffesse de EELV : « Elle est con. »

Et les mêmes qui se prosternent devant « l’art dérangeant » de s’insurger comme si leur vie en dépendait. Comme quoi, même si Michel Sardou quitte sa retraite pour une nouvelle tournée, les cuistres et les fâcheux, eux, ne prennent jamais de vacances.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Cher Nicolas Gauthier, j’ai pu constater hier après-midi, en suivant en direct la manif sur CNews, que, hier du moins à Paris, les forces de l’ordre semblaient très motivées et très professionnelles pour lutter contre la violence d’extrême gauche, violence réelle certes mais seulement d’une poignée de Black Blocs qui n’ont pas réussi, grâce à ces forces de l’ordre, à pourrir cette belle manifestation (je ne me prononce que sur la forme…). Je regrette le procès d’intention que vous semblez faire aux forces de l’ordre, les commentateurs de CNews (que je juge crédible) nous ayant expliqué la réelle difficulté de contrôler ces black blocks préventivement et de les ex-filtrer ensuite quand ils passent à l’action.

  2. On a une armée il faut l’employer pour casser ces casseurs .
    Ces individus cassent et bien il faut les casser .

  3. Il faut arrêter de taper sur les FDO, ils obéissent aux ordres qui leurs sont donnés. Ils sont légitimistes et c’est heureux, sinon nous serions sous régime dictatorial policier… quand aux GJ, ceux qui ont été blessés par des tirs de LBD ok, bavure. Ceux qui ont perdu une main, ben faut être con pour ramasser une grenade au sol, et plus encore pour appeler à voter Macron à la télé ensuite… Donc blâmer ce gouvernement pour son inaction, pas les FDO, qui, eux, ne demanderaient que ça… defoncer ces BB.

    • Je me demande pourquoi des gens « normaux » vont encore dans ces manifs, vu comme elles finissent toutes : baston!

    • Évidemment. Les BB sont là pour exaspérer la population, les commerçants, pour faire peur aux femmes et à pas mal d’hommes ( ce qui diminue le nombre de manifestants ). Les BB ne sont jamais pris, jamais condamnés. Ils n’apparaissent pas aux manifestations de football mais uniquement aux manifestations qui déplaisent au pouvoir.

  4. Tant que l’on aura pas compris que l’on en est arrivé à un point ou la police devrait tirer à vue sur ce genre de personnage, cela continuera et prendra de l’ampleur.

  5. Gauche du capital, casseurs du capital, Syndicats du capital. Une organisation bien huilée pour une réforme injuste qui pénalisera toute une partie de la population. Les derniers mots de Bruxelles lorsque le gauleiter quitte les bureaux :  » tenez bon, ne lâchez rien »

  6. Impuissance du service d’ordre ? Et si les Black Blocks qui apparaissent aux manifestations désapprouvées par le gouvernement et qui ne sont jamais interpellés ni condamnés, étaient eux-mêmes un service de désordre du gouvernement .

  7.  » Même s’il s’agit parfois d’un sale boulot, à en juger de certaines violences perpétrées à l’égard des gilets jaunes.  »
    Effectivement, ce ne pouvait être que sur ordre que ces violences étaient perpétrées.

  8. Les sapeurs pompiers qui gueulent parce que le drapeau français est salit non rien compris, ils sont dans la même manifestation que ces ordures de gauchistes, ils disent être français, mais non Messieurs cette appellation est surannée, vous vivez en dystopie, société imaginaire régie par un pouvoir totalitaire ou l’idéologie néfaste est conçue par un auteur donné, aujourd’hui Macron.

  9. Les violences sont devenues le passage obligé des Black Blocs , idiots utiles de la macronie ; le pouvoir est parti se planquer au soleil , au frais de la princesse , quant au service d ‘ ordre , c ‘est 2 poids 2 mesures en fonction de l ‘ adversaire …
    Bienvenue dans la France d ‘ aujourd’hui , un pauvre pays laminé

  10. Gosses de riches connus , fichés mais protégés par le pouvoir comme les racailles en fait . Oui il est bien dommage que les services d’ordre de certains syndicats ne règlent pas ces problèmes immédiatemment pour calmer ces fauteurs de troubles .

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