« La mairie et le maire de Paris rendent hommage à un assassin sanguinaire, c’est surréaliste ! »

L'AGRIF attaque l'exposition Che Guevara, promue par la mairie de Paris. Maître Jérôme Triomphe dénonce cet hommage à un assassin sanguinaire, l'exposition étant, selon lui, totalement hagiographique. Il a déposé un recours en annulation et un recours en référé.

Maître Jerôme Triomphe, l’AGRIF attaque l’exposition de Che Guevara promue par la mairie de Paris. Pourquoi vous attaquez-vous à cette exposition ?

Il est absolument surréaliste que, pour des raisons, à l'évidence, idéologiques, le maire de Paris fasse un tweet en expliquant que non seulement il y a une exposition sur Ernesto Guevara à Paris, mais qu’en plus la capitale rende hommage "à une figure de la révolution devenue une icône militante et romantique".
Je suis allé voir cette exposition. Elle est surréaliste. Ernesto Guevara, dit le Che, était un assassin sanguinaire qui a officié à la Cabaña à La Havane et a des centaines de morts sur la conscience. Il est décrit par une multitude de témoignages comme étant d’une cruauté sans nom.
Pourtant, la mairie de Paris et le maire de Paris viennent aujourd’hui rendre hommage à un assassin sanguinaire !
En tant qu’avocat, nous avons saisi le tribunal administratif d’une requête en annulation de la décision d’organiser cette exposition. Elle constitue d’abord une violation du droit pénal, puisqu’il est interdit de diffuser des messages pouvant porter atteinte à la dignité humaine et qui sont susceptibles d’être lus par des mineurs.
Or, rendre hommage à un criminel est une atteinte à la dignité humaine vis-à-vis de l’ensemble des victimes de cet individu.

Avez-vous déposé un référé ?

Nous avons déposé un recours en annulation et, parallèlement, un recours en référé aux fins de voir suspendre les effets de la décision. Concrètement, nous souhaitons faire interdire la décision d’organiser cette exposition à la mairie de Paris pour atteinte frontale à l’ordre public.
L’ordre public n’est pas simplement la sécurité, la tranquillité et la salubrité publiques, mais également la dignité humaine. Il y a une atteinte frontale à la dignité humaine lorsqu’on organise un hommage à un assassin sanguinaire à la mairie de Paris avec l’argent du contribuable.
Je suis allé voir cette exposition. J’ai vu à l’accueil un agent et, autour de l’exposition, trois agents qui sont là pour surveiller. Par qui sont-ils payés ? Cette exposition a été organisée par une association, mais ces agents ne me semblent pas être autre chose que des agents publics ou des agents privés qui ont été payés.
De tout bord, il y a une réprobation assez unanime et étonnante. Tant mieux !
Cela va de Mourad Boudjellal à Raphaël Enthoven en passant par Valérie Boyer ou Luc Ferry. Ils se disent, mais qu’est-ce que c’est que cette nouvelle idée hallucinante de notre maire de Paris ?
On n’est pas sur la question des voies sur berge. Je crois qu’elle a pris des chemins de traverse et il est temps que la Justice lui dise d’arrêter.

À quelle date sera connue la décision de justice ?

C’est déjà une première victoire. Le président du tribunal aurait très bien pu décider de rejeter le référé pour x motifs sans audience. Mais là, il a décidé de fixer une audience qui aura lieu "le 22 janvier 2018 à 10 h au tribunal administratif de Paris, 7 rue de Jouy".
L’audience sera publique. J’invite donc le maximum de personnes à être là pour manifester leur révolte et leur réprobation quant à la possibilité, pour le service public, de rendre un hommage à un assassin sanguinaire.
Je suis allé à l’exposition et je peux vous dire que l’hommage est totalement hagiographique, il n’y a pas l’ombre de la dénonciation des crimes de Che Guevara.

Me Jérôme Triomphe
Me Jérôme Triomphe
Avocat au barreau de Paris

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