L’UE vue par Macron : insultes et promesses de sanctions contre deux alliés traditionnels

Si les électeurs de François Fillon s’apprêtent à voter contre Marine Le Pen dimanche pour ne pas prendre le risque d’un Frexit, ils risquent en réalité d’engager l’Union européenne vers toujours plus de conflits entre États membres. Car pour un partisan d’une coopération étroite à l’échelle européenne, Emmanuel Macron a déjà fait très fort en insultant et en menaçant deux proches alliés de la France, membres comme elle de l’Union européenne : la Pologne et la Hongrie.

Pour se rattraper après son flop à l’usine Whirlpool, le candidat libéral et mondialiste de François Hollande, qui n’a pas peur des contradictions, a promis dans un entretien paru le 27 avril dans La Voix du Nord qu’il demanderait des sanctions au niveau européen contre la Pologne, où l’activité de Whirlpool doit être délocalisée. Néanmoins, cette délocalisation ne pouvant être sanctionnée au regard des règles du marché unique européen, M. Macron voudrait que l’on invoque la violation, par la Pologne, des « valeurs » européennes. Car on ne peut, paraît-il, accepter un pays "qui joue des écarts fiscaux sociaux au sein de l’Union européenne et qui est en infraction de tous les principes de l’Union". Ainsi, donc, les écarts fiscaux sociaux seraient acceptables, mais uniquement de la part de pays libéraux-libertaires avec immigration de masse, mariage homo, PMA-GPA pour tous et autres solutions auxquelles le candidat Macron adhère ?

Le 1er mai, Macron en remettait une couche et étendait ses attaques à la Hongrie et à la Russie, parlant des régimes autoritaires "d’Orbán, Kaczyński, Poutine, où nombre de libertés sont bafouées chaque jour". Plutôt culotté, pour un type qui est passé au deuxième tour grâce aux machinations du pouvoir socialiste et qui est soutenu par tous les grands médias français à l'image de l'absence de pluralisme médiatique dans notre pays !

Si Emmanuel Macron est élu Président dimanche, il va y a avoir de l’ambiance à Bruxelles, où le commissaire Timmermans - socialiste hollandais comme Macron, même s’il s’agit, pour lui, de la Hollande et non de Hollande - s’est déjà engagé dans la brèche en affirmant, dans le journal allemand Die Zeit, qu’il pourrait demander lui aussi l’application de l’article 7 du traité de l’Union européenne contre la Pologne et la Hongrie. L’article 7 du traité de l’Union européenne prévoit la possibilité de suspendre un pays dans ses droits d’État membre en cas de violation de la démocratie et de l’État de droit. Il nécessite, toutefois, l’unanimité des États membres, hormis le pays incriminé, et il ne sera donc jamais appliqué contre Varsovie ou Budapest. Mais avec les déclarations de Macron, Timmermans, fédéraliste convaincu et même partisan de l’imposition du "mariage gay" à tous les États membres, reprend espoir.

Grand admirateur d’Angela Merkel, Emmanuel Macron ferait pourtant mieux de s’inspirer du pragmatisme de cette dernière, car elle n’a jamais, elle-même, tenu de tels propos sur la Pologne et la Hongrie ni sur aucun autre pays de l’Union européenne, ce qui permet à Berlin d’avoir, malgré l’attitude de ses médias, de bonnes relations avec ses voisins orientaux où les entreprises allemandes prospèrent. Cela permet aussi à Angela Merkel de discuter avec Viktor Orbán et avec Jarosław Kaczyński pour développer les coopérations et éviter la dislocation de l’Union européenne. Pour Emmanuel Macron, s’il est élu président de la République française, ce sera désormais plus difficile puisqu’il a déjà choisi la confrontation et que ce n’est pas passé inaperçu dans les pays attaqués !

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Olivier Bault
Directeur de la communication de l'Institut Ordo Iuris

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