LR ruinés : pourquoi le Pécressethon a peu de chances de réussir

pécresse

LR vit peut-être ses dernières heures. Comment le parti représentant la « droite parlementaire », la seule légitime, la seule fréquentable, pourrait-il survivre à un tel échec, qui le place techniquement en état de cessation de paiement ?

Ce n’est ni une claque ni une gifle, mais une grosse, très grosse, énorme fessée. Le mépris, voire le dégoût affichés par Valérie Pécresse pour tout ce qui constitue l’ADN de la droite lui a coûté très cher, et à double titre.

Réussir à faire descendre un parti de gouvernement plus bas encore (4,79 %) que ce que le très médiocre Benoît Hamon avait fait pour le PS (6,37 %) est une véritable prouesse. Cela deviendra sans aucun doute un cas d’école dans tous les instituts de sciences politiques de France et du monde occidental. Même à Versailles, où habite discrètement Valérie Pécresse, la candidate a obtenu 14,04 %, derrière Éric Zemmour (18,48 %).

Combien de députés LR sortants vont désormais accepter de porter la marque absolue de la lose, alors même que l'étiquette LR est la condition sine qua non pour obtenir un financement public (1,50 € par voix obtenue au premier tour des législatives et par an) pour les cinq ans à venir ?

S’afficher LR aux législatives, la marque de l’infamie ?

Non seulement Valérie Pécresse est parvenue à dissoudre la droite, mais elle a aussi réussi à la ruiner définitivement. LR, endetté à hauteur de 19 millions d’euros avant la campagne (selon le dernier bilan connu, celui de 2020), s'ajoute un minimum de 7 millions d’euros de dettes supplémentaires, pour le résultat calamiteux que l’on connaît !

Or, soyons sérieux : l’appel à l’aide improvisé de Valérie Pécresse devant le siège de LR, lundi 11 avril au matin, les yeux rougis, un bout de papier froissé dans la main, ne donnera rien. N’est pas Sarkozy qui veut.

En 2013, le « Sarkothon » avait permis de collecter plus de 11 millions d’euros en deux mois afin de renflouer l’UMP, après l'invalidation des comptes de campagne du candidat Sarkozy. Le succès de cet appel aux dons, qui n’était pourtant pas gagné d’avance, était au moins rationnel : Nicolas Sarkozy, c’était tout de même 16,8 millions d’électeurs au second tour. L’UMP incarnait le premier parti d’opposition de France, loin devant le FN d’alors.

Valérie Pécresse, elle, lance un appel à l’aide à dix fois moins d’électeurs. Elle ne propose rien en échange des dons, et surtout pas de s’opposer à Macron, puisqu’elle a dit qu’elle voterait pour lui au second tour ! Pas un seul de ses adversaires de la primaire ne lui proposera de partager le fardeau de la dette personnelle qui pèse désormais sur ses épaules : 5 millions d’euros.

LR n’a plus rien à vendre, même pas son âme, il n’y en a plus

La suite est écrite : si LR ne disparaît pas du fait de son indiscernable positionnement politique, c’est sa dette qui l’emportera dans la tombe. Le parti ne peut même pas sauver les meubles en vendant son siège, comme le PS lors du naufrage de 2017 (les socialistes ont récupéré un magot de 45,5 millions d’euros en larguant Solférino). Le siège de LR, rue de Vaugirard, a en effet déjà été vendu en 2019 à un fonds d’investissement allemand ! Déjà pour éponger des dettes… LR n’est plus qu’un locataire qui risque l’expulsion.

Les huissiers sonnent déjà à la porte du QG de campagne de Valérie, rue Torricelli, dans le 17e, avec des monceaux de factures impayées sur les bras.

Jean-Baptiste Giraud
Jean-Baptiste Giraud
Journaliste, directeur de la rédaction d’Economie Matin et Politique Matin. Il médiatraine chefs d’entreprises et personnalités politiques depuis plus de vingt ans.

Vos commentaires

54 commentaires

  1. Je suis heureuse d’avoir quitté les Républicains il y a quelques années, j’aurais trop honte. Je suis membre de Reconquête, dont l’aventure continue !

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