Alors que le château de cartes du pouvoir construit par Macron s'écroule, que, poussés par le vent mauvais des affaires et le courant d'air provoqué par l'effet boomerang de l'arrogance du pouvoir, ses rectangles de carton tombent dans l'abîme, atouts et valets dans un ordre dispersé, le tropisme idéologique du parti Les Républicains semble changer de pôle.

Après l'attraction de la forêt conservatrice, il amorce un virage vers les sables mouvants du centrisme qui, depuis des décennies, absorbent inexorablement toute velléité de retour à une politique qui corresponde à la pensée profonde du peuple de France.

Charles Pasqua, Philippe de Villiers, Charles Millon, entre autres, avaient lancé de grandes incursions dans la forêt conservatrice, mais les gardiens du temple progressiste (médias dominants, gauche et centre avec la morale en bandoulière, opportunistes de tout crin) ont vite stoppé ces croisades avec la recette magique de la reductio ad hithlerum et les mots choisis, tels "populistes", "extrémistes de droite", qui rabaissent la noblesse de l'action politique lorsqu'elle est proche du citoyen de base.

Plus un homme politique de droite se rapproche de l'orée du grand territoire sylvestre dans lequel se sont réfugiés les plus sages des druides de notre civilisation, plus il est taxé de populisme et accusé, comme le fait notre héraut du progressisme, Macron, de répandre la lèpre. Tout ceci est bien curieux, surtout lorsque l'on observe le camp progressiste qui veut être plus gaulliste que les gaullistes authentiques et se prosterne devant la figure de proue d'un nationalisme exacerbé qu'était le Général. Aujourd'hui, le père fondateur de notre Ve République, le guide de la résistance à Hitler et à Pétain durant la Seconde Guerre mondiale, serait, selon les critères des cerbères de la bien-pensance, un lépreux, un horrible populiste susceptible d'amener l'Europe vers la guerre et le chaos.

D'ailleurs, cette transgression stupide, commise par nos gardiens de la morale, aura sur eux le même effet que le manche du râteau que l'on se prend en pleine figure lorsque l'on y marche dessus. Il suffit de penser au Brexit, à l'arrivée de Trump, Orbán et Salvini au pouvoir pour comprendre que Les Républicains feraient une lourde erreur de se détourner de la forêt conservatrice pour se rediriger vers les sables mouvants du centrisme qui ont dévoré toutes les belles ambitions pour notre pays.

Certes, la forêt recèle des champignons mortels. Oui, le racisme et l'homophobie existent, mais ils sont à la forêt conservatrice ce que les amanites sont à la cueillette des champignons : un danger évitable. Éric Zemmour a raison lorsqu'il dit que de Gaulle et Pétain avaient les même idées. C'étaient deux nationalistes maurassiens. Ils sont allés tous les deux à la cueillette des champignons dans le même bois. Mais Zemmour oublie de souligner que le premier a eu le souci permanent de ne pas ramasser les amanites.

Tout l'enjeu du débat réside bien là. Et à tous ceux qui aiment la France, son histoire et sa culture, qui rêvent d'une Europe des nations enracinée dans son histoire gréco-romaine et chrétienne, qui ne veulent pas voir notre culture se dissoudre dans une invasion migratoire musulmane, qui sont attachés au modèle d'une filiation immémorielle, fruit de l'union d'un homme et d'une femme, et ne veulent pas que la formule de Marc Olivier Fogiel "Ce modèle de famille est dépassé" devienne une réalité, je dis : faites une prière pour que Les Républicains ne disparaissent pas dans les sables mouvants du centrisme. Ne vous laissez pas influencer par les résistants de la dernière heure qui se détachent de Macron uniquement parce que son pouvoir s'effondre. Et n'oubliez pas que les lumières artificielles ne remplaceront jamais la lumière du soleil.

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15 octobre 2018 à 8:08

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