Ils se sont longuement préparés, entraînés, ils ont révisé leurs notes, peaufiné leur stratégie : les trois candidats à la présidence de LR croisent le fer, ce lundi 21 novembre, sur LCI. À la clef, des enjeux lourds. Lourds pour LR, tout bonnement menacé de disparition pour avoir si longtemps oublié le peuple français à un moment si crucial de son existence. Lourds pour chacun des trois candidats LR qui jouent une partie importante de leur avenir politique. Lourds, encore, pour les 91.000 militants encartés de LR, chiffre officiel. Le débat sera aussi suivi de près par les deux partis qui ont volé la vedette à cette vieille institution de la droite française, soit le Rassemblement national, désormais bien plus puissant à l’Assemblée que le parti héritier de Chirac et de Sarkozy, et Reconquête, qui a bien failli bousculer la donne à droite durant la campagne présidentielle.

Ce sera le seul débat avant le vote des militants prévu les 3 et 4 décembre prochains. Les candidats n’ont pas souhaité jouer les prolongations. La chaîne ne les a sans doute pas beaucoup poussés, car on n’aura pas l’audience d’une finale de Coupe du monde de football, loin s’en faut : LR est devenu un parti d’appoint à droite. Mais toutes les voix comptent et les candidats misent sur un rebond, peut-être derrière le Sphynx auvergnat Laurent Wauquiez qui attend sa revanche en silence.

Bataille navale dans un verre d'eau ? Les téléspectateurs assistent aux luttes d’influence et à l’exposition des clivages au sein de LR. Parmi les militants LR votants, l’Occitanie est pour Ciotti, l'Est et l’Ouest pour Retailleau, Paris et les grandes villes votent davantage qu'ailleurs pour Pradié. Ciotti ? « Les gens modestes lui sont attachés », assure l’un de ses partisans, ancien député maire LR qui ne souhaite pas être cité mais connaît le sérail LR par cœur. Les soutiens de Retailleau ? « Un électorat bourgeois qui veut bien s’encanailler avec Le Pen ou Zemmour, mais à condition qu’on ne dise rien à leur concierge », balance notre LR. Pradié ? Le député du Lot, catapulté en troisième position dans la hiérarchie du parti par Christian Jacob, s’est fait de solides ennemis. Du genre coriace, comme Rachida Dati ou Nadine Morano. Soutenu par Michèle Alliot-Marie, Charles-Henri Dumont ou Julien Dive, Aurélien Pradié, peu connu, a tout à gagner de cette exposition médiatique. De là à l’emporter… Dans le parti, on attaque un candidat jeuniste, bobo, centriste, cassant, « un homme qui fait l’éloge du travail mais n’a jamais travaillé » ailleurs que dans la politique. Ambiance western...

Les militants-téléspectateurs auront en tête le parcours récent des trois candidats et leurs soutiens. Soutenu par Julien Aubert ou François-Xavier Bellamy, Retailleau a fait jusqu’ici une bonne campagne, clairement à droite, en évitant tout déraillement. Le député des Alpes-Maritimes a des fidèles, des fanas mêmes. Alain Joyandet, Philippe Marini, le patron des jeunes LR Guilhem Carayon ont pris parti pour lui. Mais Ciotti a hérissé beaucoup de monde lors de l’affaire Fournas avec ce tweet envoyé le jour même : « Je condamne avec fermeté les propos d’une extrême gravité tenus aujourd’hui par un député au sein de l’Hémicycle de notre Assemblée. Scandaleux de la part d’un représentant de la République. »

Il a eu beau tenter de rectifier, une partie des électeurs ne le lui a pas pardonné. Pas plus que certains lecteurs de BV qui le considèrent comme « un traître ». Le débat est donc ouvert mais qui se passionnera pour ce combat des chefs d’un parti déchiré ? D’un parti miné par sa longue cécité sur l’immigration, ses flottements idéologiques et ses échecs électoraux. Un parti démonétisé par les moulinets de Valérie Pécresse et son appel à voter en faveur d’Emmanuel Macron, vingt minutes après le résultat du premier tour ? Pour l'instant, l’étau Macron-Le Pen laisse bien peu de place à LR.

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21 novembre 2022

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39 commentaires

  1. Ciotti a continué à se discréditer en se prononçant pour l’inscription de la loi Veil dans la constitution. Pourquoi ? pour complaire à la gauche comme il l’a fait avec son tweet scandaleux. Il ne faut pas oublier, non plus, qu’il a été le soutien le plus indéfectible à la dictature sanitaire et à la surveillance généralisée. Ce type n’a rien d’un homme de droite. Il n’a rigoureusement aucune vision de la France, de son histoire, de sa civilisation. Mettre des flics partout et ânonner qu’il faut foutre les immigrés dehors ne suffisent pas à faire un programme de redressement du pays.

    1. Ciotti porte également une très lourde casserole : Celle d’avoir revendiqué haut et fort (lors de la primaire pour la présidentielle) l’héritage de Chirac et de Sarkozy. Le premier est fortement critiquable le second carrément détestable et responsable de bien des malheurs actuels du Pays.

  2. Le « rebond » suivant comment la balle est renvoyée, peut partir vers la droite ou vers la macronie. à votre avis de quel côté le rebond va pencher ? Traite un jour traite toujours !

  3. Valérie Pécresse appelant à soutenir EM 20 minutes après les résultats, peut-être, mais je vous rappelle que François Fillon en à fait de même moins de 2 minutes apres connaissance de son échec. Retailleau veut changer le nom de ce parti, je lui suggère Les Renégats avec l’avantage de ne pas changer les initiales.

  4. Je ne pense pas que les « LR » puissent à nouveau compter dans le paysage politique.
    Tant que ce parti hurlera avec les loups, il n’aura aucune crédibilité.
    Aux prochaines élections il nous sera abreuvé ce que nous souhaitons entendre, ensuite, ce sera du Chiracquisme ou du Sarkosysme !!
    AUCUNE confiance.

  5. Inutile de s’infliger un sacrifice supplémentaire en regardant un débat entre traîtres qui a la première occasion crieront haut et fort leur soutien à Macron.

  6. Partisan de Retailleau , et j’ose l’avouer partisan du dialogue avec le RN ! Figurez vous que ma concierge vote elle même pour le RN ! Alors pas de complexe !

  7. Pas un pour racheter l’autre dans ce gang LR …tous ces talentueux personnages évoqués dans l’article n’ont pas été sollicité par macron pour un strapontin dans son gouvernement, alors ils essayent d’exister quand même
    J’ai voté Sarko en 2007 …j’en suis honteux mais je n’ai pas oublié le slogan caractérisant le mieux LR : «  il nous avez promis le Karcher et on a eu Kouchner «  Tout est dit

  8. Ayez pitié, ne tirez pas sur les ambulances. Ils sont assez grands pour se suicider tout seuls qu’on peut même qualifier de suicide collectif.

  9. Cela me rappelle un certain Sarkozy qui voulait « karcherisé » la France ! Au final, ça fait pschitt ! Ce parti ne représente aucun intérêt !

  10. Même wauqiez ne peut plus rien. Moins de5% pour un parti au pouvoir il y a peu. Ils ont trahi à répétitions. Pourquoi s’arretraient ils?

  11. Les LR, la politique qui dégoûte les français au plus haut point, le parti des carriéristes prêts à toutes les forfaitures à partir du moment où ça leur amène de la promotion, ils sont tellement prêts à tout que souvent ils prennent des risques inconsidérés de trahison et ils se retrouvent grillés comme c est pas permis

    1. Entièrement d’accord, il ne reste plus que le RN ou Reconquête , ce dernier appliquera vraiment son programme !

    2. Cinquante de laxismes et de compromissions avec cette gauche caviar. Quel beau résultat. Un pays en décrépitude, vendu de tous les côtés. Plus d’industries, nos technologies cédés que reste-t-il ? Un nucléaire qui bas de l’aile, des fous furieux aux pouvoirs? Un pays complètement paupérisé, Pauvre France, il est loin, très loin ton passé.

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