Les Grésilles à Dijon : tout sauf un faubourg abandonné, on y a investi des centaines de millions !

Médiathèque du quartier des Grésilles
Médiathèque du quartier des Grésilles

Le week-end du 13 juin 2020 risque de rester dans les annales de l’Histoire de notre pays à l’instar des émeutes du 6 février 1934, comme le prélude d’une crise dramatique. Ces jours-ci, la faiblesse et l’impuissance du gouvernement français sont apparues au grand jour. Rappelons les faits : suite à l’agression d’un jeune Tchétchène de 16 ans, a priori par des trafiquants de drogue maghrébins (mais ceci est la version tchétchène), plus d’une centaine de ressortissants de cet État caucasien vassal de la Russie sont arrivés en voiture à Dijon. Place de la République, dans les quartiers chics de la capitale des ducs, ces prétendus justiciers ont attaqué un bar à chicha et s’en sont pris à des jeunes d’origine maghrébine. Ces derniers ont été bien contents que la police, pourtant qualifiée par leurs soins de raciste, les protège.

Les affrontements ont continué aux Grésilles, un quartier devenu un ghetto. On a brûlé des voitures, des jeunes excités (maghrébins) ont paradé le visage recouvert de cagoules et ont exhibé des armes de guerre (réelles ou factices, difficile de le dire). En tout cas, des coups de feu ont été tiré en l’air. C’est un miracle si on ne déplore que quelques blessés.

Les Grésilles sont tout sauf un faubourg abandonné. On y a investi des centaines de millions d’euros. On a abattu d’immenses barres d’immeubles (jusqu’à 14 étages, 1.000 appartements !) pour les remplacer par de petits logements coquets avec balcons et espaces verts. On a offert à ce quartier une magnifique médiathèque. La France a fait le maximum pour ses citoyens habitant les Grésilles et ceux-ci n’ont pas à se victimiser.

La réaction de l’État à ces émeutes a été pratiquement inexistante. On a procédé à six arrestations seulement ! On s’est contenté d’envoyer le RAID et une centaine de CRS pour maintenir le calme, pas pour appréhender les fauteurs de troubles. Il est inconcevable que cent sauvages puissent s’attaquer à un bar sans être autrement inquiétés. Il est inconcevable qu’on puisse brandir une kalachnikov devant les forces de l’ordre en toute impunité. L’accepter revient à entériner la partition, à concéder que les Grésilles sont désormais un territoire séparé de notre pays avec ses lois propres, que les Grésilles, ce n’est plus la France. Le pouvoir a peur. Devant le contexte (mort de George Floyd, les manifestations pro-Adama), il ne bouge pas, fait le minimum, prie pour qu’il n’y ait aucun mort.

Depuis toujours, les pouvoirs qui sont paralysés par la crainte font les mauvais choix. En 1936, la France a refusé d’envoyer deux divisions sur la rive gauche du Rhin, action qui aurait provoqué l’arrestation d'Hitler par les généraux de la Reichswehr ; en 1938, alors que l’Union soviétique était notre alliée, nous avons capitulé devant le Führer.

Il aurait fallu envoyer des centaines, voire un millier, de policiers, encercler les Grésilles, fouiller cave après cave pour démanteler caches d’armes et de drogues, c’est-à-dire non pas faire la guerre mais appliquer la loi et uniquement la loi, restaurer la crédibilité de l’État.

Comme à Munich, nos dirigeants ont choisi le déshonneur pour obtenir une illusoire paix et ils risquent d’avoir, dans un, deux, dix ans, le déshonneur et une inexpiable guerre civile.

Christian de Moliner
Christian de Moliner
Professeur agrégé et écrivain

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