Les contradictions d’Emmanuel Macron

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Une fois de trop, Emmanuel Macron s'est mis en scène dans un rôle en habit pour nous jouer une comédie dramatique. Que faut-il retenir de cette prestation commise devant un aréopage de citoyens héroïques, atterrés par le manque des moyens et la lenteur à agir de l'État ?

La France va se mettre à fabriquer des masques : 15 millions d'ici fin avril. Bien, mais un peu tard !

La France va fabriquer des respirateurs : 10.000 dès la fin mai. Bien, mais trop tard pour un grand nombre de patients !

Les Français payent les conséquences de choix faits dans le passé. Entre 2014 et 2017, 22.000 postes ont été supprimés dans les hôpitaux sur l'action du ministre de l'Économie, soucieux, à l'époque, de l'équilibre des comptes. Tout ceci au détriment de la santé des Français. Il faut reconstruire l'industrie qui fait défaut ; on le voit dans le domaine médical, mais ailleurs également. La France, jadis maîtresse de sa production intérieure, est mise à mal par sa dépendance dans des secteurs économiques essentiels comme l'énergie, l'agriculture, la défense ou encore par la détention des deux tiers de sa dette par des investisseurs étrangers.

Depuis son apparition en politique, Macron a contribué à l'émergence de cette situation. L'entendre, aujourd'hui, revendiquer la souveraineté est indécent et probablement insincère. De Gaulle a menti aux pieds-noirs, mais en réalité, depuis 1945, il avait choisi l'indépendance. Mitterrand a menti au Français sur son statut d'homme de gauche, mais ce positionnement était stratégique. Tous savaient bien qu'il était un homme de droite.

Pour Macron, c'est tout autre chose.

Souveraineté nationale et souveraineté européenne ! Tous ces mots sortis de sa bouche résonnent en mode burlesque pour qui n'a pas oublié le contenu de ce qui fait son idéologie. Lui, le chantre de la mondialisation heureuse qu'Alain Minc, l'un de ses influents mentors, lui inculqua, procède à un retournement à 180° ! On croit rêver ! Il y a trois ans, une large partie de son argumentation contre Marine Le Pen fut de moquer l'attachement de celle-ci au patriotisme économique. Va-t-il prendre une carte au RN ?

Quant à la souveraineté européenne, c'est une farce qu'il tente de nous faire gober ? Chacun sait bien que la souveraineté ne se décline que dans le cadre de la nation, ce que n'est pas l'Europe. Si l'Europe est une réalité géographique et anthropologique indéniable, l'Union européenne est une blague dont certains ont perçu le vide et l'incohérence dès l'origine. Son échec est aujourd'hui plus que jamais flagrant.

L'indécence et la naïveté sont les deux mamelles de l'action de ce Président. L'indécence est de pratiquer, depuis le début de la crise, l'autosatisfaction relative à sa politique qui n'est que le fruit de l'incompétence et de l'arrogance. La naïveté est de vouloir faire croire que les États de l'Union agissent par égoïsme alors qu'ils ne sont préoccupés que de l'intérêt de leur nation.

Macron paraît déterminé mais la crainte de devoir rendre des comptes le moment venu trotte dans un coin de son esprit, si elle ne le phagocyte pas complètement.

Jean-Jacques Fifre
Jean-Jacques Fifre
Retraité - Ancien directeur administratif et financier dans le privé

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