L’épidémie de coronavirus qui sévit en Chine va-t-elle arriver en Europe et quand ?
Le 10 février, on comptait officiellement 1.016 morts en Chine continentale pour 42.000 cas officiellement confirmés, ce qui correspond à un taux de mortalité de 2,5 %.
Toujours selon les autorités chinoises, le nombre de cas relevés journellement est en baisse.
Cependant, bien que la plupart des compagnies aériennes aient cessé leurs vols vers la Chine continentale et que plusieurs pays aient fermé leurs frontières aux voyageurs qui en reviennent, l'épidémie pourrait s'accélérer à travers la planète, comme le redoute l'Organisation mondiale de la santé qui, par la voix de son directeur Tedros Adhanom Ghebreyesus, annonce que « tous les pays doivent utiliser la fenêtre d'opportunité créée par la stratégie de confinement en Chine pour se préparer à l'arrivée éventuelle du virus », et il ajoute « la détection d'un petit nombre de cas peut indiquer une transmission plus répandue dans d'autres pays ; nous ne voyons peut-être que la partie émergée de l'iceberg. »
Gabriel Leung, un chercheur de l'université de Hong Kong, affirme que des centaines de cas ont également été enregistrés dans d'autres grandes villes du pays comme Pékin, Shanghai ou Shenzhen, et que ces villes étant de véritables carrefours régionaux et internationaux pour le transport, il est très probable que le virus se propage davantage à partir de ces nouveaux foyers. Pour ce chercheur, le nombre de cas relevés pourrait continuer à doubler tous les 6 jours et atteindre un pic en avril, et il préconise que soient prises le plus tôt possible des mesures draconiennes pour limiter les mouvements de population.
Certains chercheurs, comme le docteur Isabelle Humbert, du CNRS, sont plus optimistes ; pour elle, ce nouveau virus suit le même schéma que celui du SRAS. Le pic de l’épidémie de SRAS a été atteint en janvier 2003 avant de se stabiliser en février, puis de baisser et de disparaître entre les mois de mars et avril. Cette chercheuse pense donc que l’épidémie de coronavirus ne va pas remonter et qu'il n'y aura plus de nouveaux cas dans un mois ou un mois et demi.
À l'inverse, d'autres scientifiques mettent en garde contre un excès d'optimisme. Ils suspectent que la baisse des nouveaux cas ne soit liée qu'à une diminution du nombre de tests effectués, car certaines sources évoquent une pénurie de ces derniers. De plus, les Chinois ne pourront pas être confinés indéfiniment et la fin des vacances du Nouvel An chinois pourrait correspondre à une reprise de l'épidémie.
En France, le week-end dernier, cinq nouveaux cas ont été relevés dans la station de ski de Contamines-Montjoie.
Mais la progression de l'épidémie n'est pas la seule question que se posent les scientifiques. Une étude publiée le 24 janvier par la revue The Lancet, qui fait autorité dans le monde scientifique, remet en cause la version officielle quant à l'origine de l'épidémie. Selon cette étude basée sur l'examen des dossiers cliniques des 41 premiers patients reconnus porteurs du virus, plus d'un tiers n'auraient pas fréquenté le marché de fruits de mer de la ville de Wuhan, considéré jusque-là comme le départ de l'épidémie. Le premier cas recensé l'aurait été le 1er décembre 2019 et les premiers cas liés à une propagation interhumaine se sont manifestés près de 15 jours avant que les autorités chinoises ne les confirment officiellement, fin janvier. Alors, comment avoir foi dans les chiffres avancés qui sont sûrement minorés par le gouvernement chinois ?
Cette épidémie fait actuellement la une des journaux parce qu'elle sévit dans un monde interpénétré de commerce international où les échanges en hommes et en marchandises sont très importants, mais il faut se souvenir que les épidémies de rougeole dans le monde, et particulièrement en Afrique, ont tué, l'an dernier, environ 150.000 enfants sans que cela fasse la une des quotidiens.
Il nous reste à espérer que la remontée des températures avec l'arrivée du printemps mette fin à la propagation virale.
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