Le traité de Versailles (6/7)

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Le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919 dans la galerie des Glaces du château de Versailles, met un terme définitif à la Première Guerre mondiale sur le front occidental.
Résultant d’un processus diplomatique de plus de six mois qui a connu quelques vicissitudes, il fixe les règles selon lesquelles la paix sera appliquée. Retour sur cet événement historique qui changea le cours du XXe siècle avec notre passionnant feuilleton.

Finalement c’est Hermann Müller (1876-1931), successeur du comte von Brockdorff-Rantzau, qui est désigné avec Johannes Bell (1869-1949), ministre des Transports, pour signer le traité de Versailles.

Le 28 juin à midi, les troupes chargées du service d’ordre prennent leurs emplacements. Un double cordon de cavaliers avec la lance à l’intérieur, des fantassins à l’extérieur, encadre la piste que suivront quelques heures plus tard les voitures de plénipotentiaires entre la préfecture de Versailles et la grille du château. D’autres troupes forment la haie le long de l’avenue de Saint-Cloud. Cavaliers et fantassins sont également déployés dans la ville, dans le parc.

À 12 h 30, les portes s’ouvrent pour les porteurs de cartons d’invitation.

À 13 heures, la Garde républicaine entre dans la cour du château, musique en tête.

À 14 heures, les délégations commencent à arriver. Elles défilent dans la vaste cour d’honneur où sont massées les troupes. La délégation italienne arrive la première, suivie du président américain Wilson. Ils sont accueillis par M. William Martin, chef du protocole et le préfet de Seine-et-Oise, M. Vitry.

Georges Clemenceau arrive au château à 14 h 10, accompagné du général Henri Mordacq (1868-1943) et Georges Mandel[ref]De son vrai nom, Louis Rothschild.[/ref] (1885-1944).
À 14 h 55, la délégation allemande se présente en automobile dans le parc. Elle descend devant le parterre d’eau et attend quelques instants afin que tous les plénipotentiaires soient en place pour pénétrer dans la galerie des Glaces. Ce qu’ils font vers 14 h 58.

La cérémonie officielle s’ouvre le samedi 28 juin 1919 à 15 heures précises. Mais peu avant, ayant croisé une délégation d’anciens combattants, Clemenceau invite cinq d’entre eux, cinq « gueules cassées », à prendre place au premier rang. Ainsi, chaque dirigeant peut voir le visage de ces hommes qui portent sur eux les cicatrices de la violence d’une guerre terriblement meurtrière. À ces cinq visages qui se tournaient vers lui, Clemenceau dit : « Vous avez souffert mais voici votre récompense. » Le protocole est sobre et solennel.

La délégation allemande est invitée, par William Martin, directeur du protocole, à entrer dans la galerie des Glaces. « Un silence profond s’établit aussitôt dans la salle », notent plusieurs journaux. Mais contrairement aux usages, cette délégation n’est pas annoncée. Assis à leur table (il est alors 15 h 08), les deux plénipotentiaires restent impassibles, nullement émus.

Georges Clemenceau, entouré à sa droite par Wilson et à sa gauche par Llyod George, prend la parole. Tous les délégués, assis autour de la table en fer à cheval, l’écoutent religieusement :

« La séance est ouverte. Sur les conditions du traité de paix entre les puissances alliées et associées et l’Empire allemand, l’accord a été fait, le texte est rédigé. Le président de la conférence a certifié par écrit que le texte qui allait être signé était conforme au texte des deux cents exemplaires qui ont été remis à MM. les délégués allemands. Les signatures vont être données. Elles vaudront un engagement irrévocable que seront accomplies et exécutées loyalement dans leur intégralité toutes les conditions qui ont été fixées.

Dans ces conditions, j’ai l’honneur d’inviter les plénipotentiaires allemands à vouloir bien venir donner leurs signatures. »

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