Le sexisme « coûte un pognon de dingue ». Mais à quoi est-il dû ?

égalité homme femme

Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) vient de publier son rapport sur l’état du sexisme en France. Sa présidente, Sylvie Pierre-Brossolette, ancienne du CSA, était, lundi, au micro de Léa Salamé sur France Inter pour le présenter. Elle était accompagnée d’Anne-Cécile Mailfert, ancienne porte-parole d’Osez le féminisme ! Si on a été gratifié de quelques « perles » à la Sandrine Rousseau, on a surtout assisté à un numéro de haute voltige, entre distorsion de la réalité que les deux protagonistes tentaient de faire coïncider avec leur logiciel militant et effacement de ce même réel.

Jugez-en.

Pour Sylvie Pierre-Brossolette, le sexisme est dû à la révolution numérique : « Le sexisme ordinaire perdure et encore plus dans la génération des 25-34 ans, c’est dû au fait que cette génération a baigné dans les réseaux sociaux, le numérique, le porno, et que ce sont des éléments de violence banalisée et de domination masculine. […] Il faut prendre le mal à la racine, s’intéresser au sexisme et le combattre dès le plus jeune âge. »

Léa Salamé partage son indignation à la lecture de ce rapport : « Ce qui est hallucinant, c’est que 77 % des hommes pensent qu’ils doivent protéger les femmes, mais c’est aussi le cas de 64 % des femmes, qui pensent que les hommes doivent les protéger. » Hallucinant ou vieux comme le monde ? En tout cas, le problème est d’une importance majeure. « Ce rapport, c’est la vengeance des hommes », soupire-t-elle, dégoûtée.

Anne-Cécile Mailfert, par ses interventions, tente visiblement de caler sa pensée sur celle de Sandrine Rousseau, qu’elle défend d’ailleurs : « C’est très important de lutter contre le sexisme parce que ça brise des vies, mais aussi des talents et parce que ça coûte un pognon de dingue ; c’est 92 milliards d’euros le coût de la virilité, c’est-à-dire le coût des comportements très masculinisés, très masculins de violences, de dégradations. » Masterclass.

On passera sur la syntaxe approximative et le chiffrage un brin loufoque pour relever que malgré elle, emportée dans son élan, Anne-Cécile Mailfert a presque frôlé le réel en évoquant ceux qui remplissent les prisons. Mais bien sûr, la porte à peine entrouverte a été vite refermée : le tabou, l’impensé, le gros mot, bref, le rôle de l’importation sur notre sol de cultures fort différentes de la culture occidentale, l’immigration extra-européenne n’ont aucun rapport avec l’image dégradée, sexiste, non respectueuse de la femme que révèle cette étude, en particulier sur la tranche d’âge des 18-34 ans.

Poussée par la curiosité, j’ai parcouru ledit rapport pour savoir si le rôle d’une religion et d’une culture non occidentales jouait, selon les deux féministes, un quelconque rôle dans ce mépris croissant de la gent féminine. Bref, si le mot « immigration » était au moins mentionné.

Rien, nada. Certes, dans le rapport comme dans cette séquence de radio de service public, les « stratégies de contournement des femmes » quand elles rentrent chez elles, leur choix de ne pas porter de jupe dans la rue, la peur pour huit femmes sur dix de rentrer seules le soir sont évoquées. Mais, par cette même stratégie de contournement, intellectuelle celle-là, jamais la cause la plus visible, la plus éclatante, la plus connue de toutes de cette intranquillité n’est évoquée. « Que s’est-il passé depuis vingt ans ? Il y a eu le développement du numérique, l’absence d’éducation sexuelle à l’école, en deux clics l’accès au porno », martèle Sylvie Pierre-Brossolette.

En revanche, le rapport pointe un danger imminent de dimension presque nucléaire : « Cinq ans après #MeToo, une partie des hommes se sent fragilisée, parfois en danger, réagit dans l’agressivité et peut trouver une voix d’expression politique dans de nouveaux mouvements virilistes et très masculins comme Reconquête. […] L’année 2022 a vu ce retour en arrière, ce « backlash », opérer concrètement dans des décisions politiques majeures à l'étranger : aux États-Unis, en Europe (Pologne, Hongrie, Suède, Italie), le recul historique du droit à l’avortement engage la santé, la liberté et la vie des femmes. Ailleurs (Ukraine, Afghanistan, Iran, Soudan), les déséquilibres géopolitiques placent les femmes en première ligne. Partout dans le monde, la diplomatie féministe reste impuissante et s’efface sous les poussées de l’extrême droite, à l’instar de la Suède. » Pour faire court, Suède et Iran dans le même sac ?

Comme s’il fallait par avance devancer la critique majeure que l’on peut faire à ces féministes en carton, pourquoi ne pas dénoncer avec au moins autant de virulence, par exemple, la pratique de l’excision sur 125.000 femmes qui vivent en France, d’origine africaine, et dont 38.000 sont françaises (chiffre d’il y a dix ans, selon Le Figaro) ? Et les 200.000 mariages forcés qui ont lieu chaque année en France ?

Marie d'Armagnac
Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain

Vos commentaires

21 commentaires

  1. L’éternelle mauvaise foi et les mensonges grossiers de la gauche
    Cette gauche est écoeurante et la salami en est une parfaite représentante

  2. Il est vrai que ce duo (pour ne pas dire trio) de féministes ringardes et tapageuses peut s’épancher sur les femmes ukrainiennes qui ont perdu leur job de « mère porteuse »…
    Un peu de réflexion et de décence leur éviterait de s’afficher de la sorte !

  3. Deux questions :
    – combien coûtent les subventions à ces mouvements féministes?
    – les femmes sont-elles plus heureuses aujourd’hui qu’avant ?
    Les réponses à ces deux simples questions suffisent à démontrer que le féminisme n’est rien d’autre qu’un business juteux.
    Pire, pour faire perdurer ce business, ceux qui en vivent ont tout intérêt à exacerber les tentions au maximum.
    Il en va de même pour toutes les associations antiracistes, LGBT…

  4. Toujours la même histoire. L’extrême drouate est le conducteur de ce sexisme. Mesdames, ne soyez pas foncièrement malhonnêtes. Quand on voit se balader sans une quelconque pudeur ces femmes ou plutôt ces très jeunes filles se promenant dévêtues ou débraillées, n’est-ce pas de la provocation. Et ces femmes moins jeunes se ridiculisant par des tenues provocatrices. J’ai et fais du naturisme, cela ne me choques pas. Mais s’exhibait dans la rue me semble inconvenant. Quand à l’autre partie qui concerne des mœurs totalement différentes femmes voilées, burqua, etc, je condamne vivement ces accoutrements d’un autre âge, et d’une autre coutume qui n’est pas la nôtre.

  5. Ces femmes tentent de persuader le monde que leur idéologie est bonne alors qu’elle ne tient pas debout, et que, dans le fond, elles n’y croit même pas . Elles ne tentent que de légitimer le comité Théodule que l’on a créé pour elles, avec l’argent du contribuable.

  6. Les musulmanes sont les esclaves de leur homme ça ne dérange pas ces imbéciles soit disant progressistes

  7. Pourquoi ne pas dénoncer la circoncision, mutilation sexuelle des jeunes mâles, exercée par des adultes ayant autorité et approuvée par les femmes. Excision, infibulation, circoncision même combat. En criminalisant la circoncision en France certains candidats à notre invasion pourraient revoir leur projet. Il y a dans le monde beaucoup de blancs circoncis donc ce ne serait pas viser une certaine population.

    • On peut criminaliser tout ce que l’on veut pour ces gens là… nada vu qu’ils ne reco.naissent pas nos lois, pas même celle de la monogamie.
      Ces féministes sont contentes d’avoir un jouet qui rapporte et les fait vivre sur le dos de nos compatriotes…

  8. Le Rapport incriminé dit : « Une partie des hommes » se sent fragilisée . Je pense que ce sont ses deux parties en fait sauf coup de matraque mal maitrisé .
    Ces dames savent-elles seulement qu’elles sont seules à pouvoir enfanter ? Nous avons tout lieu d’être jaloux de cette prérogative éternelle, nous qui ne serons jamais aussi pères qu’elles sont mères . Est-ce donc par souci d’égalité qu’elles se décident à ne pas faire d’enfant, donc à conduire le peuple auquel elles appartiennent à l’extinction ?

  9. Ces dames au nom du féminisme imbécile ont voulu être des hommes comme les autres, elles ont par ce fait perdu les marques de la galanterie et du respect que l’on avait inculqués à des vieux birbes comme moi, il est devenu sexiste d’ouvrir la portière à une femme ou de tirer sa chaise au restaurant, alors puisque ces dames sont de simples bonhommes, on les traites comme des pottes avec tout ce que cela veut dire, je vous plains mesdames.

    • Oui et c’est dommage.
      Dans mon groupe de « résistants » un monsieur de 80 ans me fait toujours un baisemain et je suis flattée. (des vieux messieurs, à l’hôpital, le faisaient aussi et cela me touchait beaucoup)
      J’adore lorsqu’un homme -XX- me tient la porte, m’aide à mettre mon manteau, me porte ma valise.
      Mon époux (bientôt 50 ans de mariage) le fait aussi.
      J’adore!
      J’espère seulement que ces marques de bienveillance, de respects reviendront à la mode pour le plaisir de tous et de toutes.
      Comment une femme ne peut elle pas apprécier ces marques d’admiration, et de respect ?
      Mystère !

  10. Quand on accueille des populations ou les femmes sont traitées comme des moins que rien , soumises , maltraitrées et oui vous le rappeler , mariées de force ne cherchez plus d’ou vient le problème . Et de combien ont augmenté les viols et les agressions dans ce pays et d’ou sont originaires en majorité les coupables .

    • Ils ont 4 ans pour enfoncer ces idées dans la tête des électeurs pour éviter un vote massif en faveur de l’extrême droite, ils n’ont donc pas de temps à perdre

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