« Le prisme idéologique empoisonne l’institution judiciaire »
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Marc Eynaud. Le Syndicat de la magistrature va manifester aux côtés de l’extrême gauche pour dénoncer les « violences policières ». Les magistrats sont-ils à leur place, dans cette manifestation ?
Georges Fenech. Les magistrats doivent rester totalement neutres, indépendants et impartiaux. Le fait que des juges descendent dans la rue, avec d’autres organisations syndicales ou associatives, fait perdre une indépendance judiciaire, pour un combat qui, en plus, heurte profondément la grande majorité des Français qui soutiennent le travail de la police. Ce syndicat prétend qu’il existerait des pseudo-violences policières systémiques. Il peut, bien entendu, y avoir des bavures qui sont lourdement sanctionnées, mais ces magistrats contestent et font croire à l’opinion qu’il y a des violences contre ce qu’ils appellent « des révoltés » et non des émeutiers. On voit bien le prisme idéologique, ils considèrent que les émeutes sont de nouvelles formes de lutte des classes sociales. Ils parlent également de « petits délinquants », alors qu’ils pourrissent la vie des quartiers. On voit bien qu’il y a un prisme idéologique qui empoisonne l’institution judiciaire. Éric Dupond-Moretti, le garde des sceaux, qui est pourtant de gauche, a dit que ce n’était pas un syndicat de justice. Des magistrats politisés, cela va à l’encontre de leur statut même. Le fait d’avoir une couverture syndicale n’autorise pas ce genre de prise de position qui les sort de leur rôle, de leur statut et de leur mission.
M. E. Le Syndicat de la magistrature représente environ un magistrat sur trois. Pourquoi est-il sur-représenté politiquement et publiquement ?
G. F. 33 %, c’est déjà beaucoup. Un magistrat sur trois qui vote aux élections professionnelles vote pour ce syndicat. Je rappelle, en 2013, ce fameux « mur des cons » où on inversait les valeurs et où on épinglait des pères de famille victimes de viol et d’assassinat. Leur audience et leur influence vont largement au-delà. Ils sont très agissants, très militants. Ils ont le soutien de médias acquis à leur cause. Leur audience dépasse largement le cadre judiciaire et représentatif. Ils sont aussi dans les commissions d’avancement au sein de l’institution. Ils ont un vrai rôle à jouer dans les carrières des magistrats qui préfèrent ne pas trop aller à leur encontre. Cette influence est présente partout, au sein de l’institution, dans les médias, dans les organisations politiques. Tout cela est préjudiciable à l’image du juge.
M. E. Comment se fait-il que personne n’ait réussi à limiter la dérive gauchiste de ces magistrats ?
G. F. J’ai ma propre explication. J’ai été député et j’étais de l’autre côté de la barrière. J’ai constaté, et je l'ai écrit dans mon livre L'Ensauvagement de la France (ÉEditions du Rocher) : les politiques sont tétanisés par cette magistrature conquérante. Ils n’osent pas l’affronter, peut-être par crainte d’avoir des retours de bâton et d’avoir contre soi une magistrature qui a de l’audience dans les médias. Les politiques sont sensibles à ce qui se dit sur leur image. Ils préfèrent être freinés dans des réformes, pourtant nécessaires. Au fond, il manque du courage politique pour rappeler ces magistrats à leur statut et entamer les vraies réformes, s’il le faut, contre les juges. Les juges n’ont pas de légitimité propre, ils ne sont pas élus, ils n’ont pas de mandat au suffrage universel. C’est aux politiques à remettre les institutions dans le droit chemin et à faire en sorte que la séparation des pouvoirs ne soit pas violée de cette manière.
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24 commentaires
Qui aura le courage de mettre en oeuvre les préconisations permettant de ‘remettre à leur place’ ces salariés de la Justice française, indignes de notre confance ???
Le Syndicat de la Magistrature n’a pu maintenir sa position de nuisance qu’avec l’approbation des deux derniers présidents et de leurs gouvernements. Trainer systématiquement les pieds pour punir des crimes et des agressions odieuses n’est pas le fruit du hasard, mais découle bien de la complicité du reste de l’Etat, et de l’inaction volontaire du législateur. Tous ces délinquants en liberté et défavorablement connus des services de police avec des dizaines de délits et de crimes à leur actif n’existent que parce que la procédure pénale est totalement inopérante, et que cela satisfait l’exécutif, qui pourtant disposait d’une majorité absolue à l’AN pendant le 1er quinquennat pour la changer.
Le but est d’écoeurer le français de souche, de lui faire craindre le futur, et de le dissuader de faire des enfants dans ce chaos de crimes, de délits, de harcèlements en tous genres, de rackets et de trafics, et d’accélérer ainsi l’avènement d’un peuple métissé sans repères. C’est le prisme idéologique de Macron, piloté par Bruxelles, à son tour pilotée par les US, qui ont entrepris de démolir la puissance de l’Europe par une politique de prédation économique et de sape migratoire, sape confiée à des sous-traitants comme Soros, qui n’a jamais été inquiété sur le sol US pour ses activités de passeur.
Bravo!
Autant de vérités en si peu de mots. Bravo ! Il faut des gens comme vous, car les nuisances des puissants sont si compexes que les dénoncer de façon fastidieuse ennuie l’auditoire….qui aurait pourtant intérêt à écouter….C’est d’ailleurs une des tactiques des pervers que de créer des situations très difficiles à expliciter pour leurs victimes qui ainsi lassent tout le monde…
Un résumé aussi lapidaire et limpide est donc quelque chose de très précieux pour l’édification des foules
Il faudrait d’autres hommes (au sens d’êtres humains!) politiques, plus honnêtes et plus courageux, que ceux qui sont au pouvoir.
C’est au peuple par l’intermédiaire de la représentation parlementaire élue, par lui qui défini et détermine la loi.
Les magistrats n’ont qu’a la faire respecter, et, non pas l’interpréter voire la bafouer comme le font ces magistrats appartenant au syndicat de la magistrature.
Les mots et les actes: partialité, arbitraire, révocation, forfaiture, récusation devraient avoir plus d’écho à l’encontre de ces troublions.
Ces gens là sont comme les membres de la commission européenne, ils ont confisqué le pouvoir sans être élus démocratiquement par les peuples.
Ce qui est à retenir c’est que l’intelligence de certains magistrats est à reconsidérer, à commencer par celle de la présidente du syndicat de la magistrature. Elle considère sans état d’âme que le prévenu est la victime, qu’il doit être traité en considération, avec clémence. Une autre hypothèse possible à lui opposer. Maintenir les délinquants dans les rues, jusqu’à preuve du contraire, ne fait qu’afficher la faiblesse de la Justice, une mansuétude mise au profit de la récidive. Qui dit récidive dit multiplication des traques, des jugements, surcharges de la police et des tribunaux. Il vient immédiatement à l’esprit d’exiger ce fameux leitmotiv « plus de moyens ». Boule de neige qui se transforme en tonneau des Danaïdes. Mais madame la présidente du syndicat en question n’en a cure : c’est le contribuable qui finance et le français qui subit les peines, barbaries et autres désagréments. Bonne conscience Messieurs les juges ? NB : Messieurs compris au sens académique.