Le Midi libre renvoie les extrêmes dos à dos : c’en est trop pour Mélenchon !

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La France est très fière de sa liberté de la presse, paraît-il. Comme ces astres morts dont la lumière continue de nous parvenir, elle n'est pourtant plus qu'un lointain souvenir. France Télévisions, Libération, Mediapart et leurs amis sont considérés comme objectifs ; Valeurs actuelles, Causeur ou L'Incorrect sont harcelés par les Sleeping Giants, ce collectif de lâches qui considère que la liberté d'opinion ne doit pas exister. En Ligue 2, on trouve la tristement célèbre presse quotidienne régionale (la PQR, pour les intimes). Même chose que pour la presse nationale, sans contre-pouvoir cette fois : tous les journaux régionaux sont indistinctement favorables à la pensé prémâchée, un peu par lâcheté, un peu par paresse, un peu pour imiter servilement ce que font les gens de Paris.

Dans cette version « Marque Repère » de la presse aux ordres, les grosses ficelles se voient davantage. Ainsi du groupe La Dépêche du Midi qui dicte les opinions dans les campagnes rouges du Grand Sud-Ouest : Midi libre appartient au groupe La Dépêche du Midi. Ce groupe, lui, appartient à la famille de Jean-Michel Baylet, radical de gauche et ancien ministre de François Hollande. Normalement, il n'y a donc aucune mauvaise surprise à attendre, pour la gauche, de cette déclinaison provinciale des copinages médiatico-politiques.

Et là, patatras! L'édition montpelliéraine du Midi libre, en ce week-end de Pentecôte, publie un éditorial signé de Jean-Michel Servant intitulé « Sinistre surenchère ». Le rédacteur en chef adjoint du journal y développe les provocations de la NUPES, son refus de condamner les violences d'extrême gauche ainsi que le virage gauchiste du Parti socialiste. Il y voit une surenchère avec l'ultra-droite et se demande à voix haute où va la gauche, loin de l'héritage de Jaurès et à cent lieues de l'esprit « humaniste » qui devrait présider aux élections européennes. Ce discours, dont on sent qu'il vient de la gauche, et qui a le mérite de l'honnêteté et de la sérénité, n'a pourtant pas plu, mais alors pas du tout, à La France insoumise.

Jean-Luc Mélenchon, le guérillero sénatorial, le riche ami des pauvres, le désacralisateur dont la personne est sacrée, n'en est plus à une contradiction près. Il défend la liberté de la presse mais se réserve le droit de tirer à balles réelles sur les journaux qui l'exercent. Voici son tweet après la parution de cet éditorial :


C'est tellement démesuré, tellement absurde, que ça pourrait en être drôle... si tant de gens ne votaient pas pour lui. Où est-il, ce « discours de l'extrême droite identitaire », dans les quelques lignes de cet éditorial ? Le journaliste a-t-il eu un mot pour critiquer les valeurs de la gauche ? Au contraire, il semble regretter l'esprit constructif et humaniste du socialisme à l'ancienne. « Mensonges et éructations » : qu'y a-t-il de faux ? LFI a-t-elle condamné les incendies et les destructions des milices prétendues antifascistes ? A-t-on loupé un épisode ? Quant aux « éructations », Jean-Luc Mélenchon sait bien de quoi il parle et il devrait justement reconnaître à ce journaliste un ton posé et réfléchi, même s'il ne dit pas la même chose que lui. Et cette conclusion aussi misérabiliste que ridicule : « Le but ? Faire de nous des cibles. » Mais des cibles pour qui ? Pour les milliers de SS qui agressent impunément dans les transports en commun ? Pour les brigades de professeurs totalitaires qui, dans les écoles publiques, enseignent des théories suprémacistes à nos enfants ? Pour toutes les rédactions de France, noyautées par la bête immonde depuis longtemps, et qui ne cessent d'appeler au meurtre des députés insoumis ? En vérité, où est-elle, cette ultra-méga-giga-droite, super-hyper-turbo-violente, à part dans l'imagination des caciques staliniens ?

Non, vraiment, il est temps que M. Mélenchon regagne ses pénates. Il est temps qu'on l'emmène tranquillement regarder la télé en jouant au Scrabble™ et qu'il puisse continuer à glapir ses injures dans la réalité parallèle qui semble lui tenir lieu de raisonnement. Il est bien triste de voir les gens vieillir, surtout quand ils vieillissent mal. En fin de compte, les extrêmes, c'est comme les casseurs pour la mairie de Lyon : il y a les bons et les mauvais. Et qu'on ne s'avise pas de les confondre ni même de les comparer !

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

19 commentaires

  1. Il est tout de même étonnant que personne ne voit dans ce comportement une similitude troublante entre la montée du fascisme en Italie puis celui du national socialisme en Allemagne (socialisme national dans la compréhension allemande). Je me souviens de Jacques Médecin, l’ancien maire de Nice, aujourd’hui décédé, disant à un groupe d’éléphants et d’éléphanteaux socialistes: « Vous êtes très forts quand même, avoir réussi à faire passer une idéologie de gauche pour une idéologie d’extrême droite ! ». Il avait raison, Mussolini et Hitler était des socialistes, il suffit de suivre leur parcours. Depuis la naissance de la gauche politique (la révolution française), c’est au nom des bons sentiments que l’on finit par imposer un régime totalitaire. Ils passent de la révolution au totalitarisme et à la terreur. Ils s’attaquent aux pays étrangers, ils s’attaquent à leur propre peuple. En Europe la gauche s’est exprimée dans la révolution française, dans la révolution russe, dans le fascisme et dans le nazisme. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale nous vivons sur des mensonges plus que grossiers, inadmissibles. Il serait temps de se poser les bonnes questions…

  2. L’extrême-gauche existe et l’ultra-gauche aussi. Les blacks blocks sont une triste réalité et il faut les combattre mais il existe aussi une extrême-droite groupusculaire, une vraie, monarchiste ou néo-fasciste. L’Action française n’est pas une association banale et gentillette, elle s’inspire de Maurras pour qui le régime de Vichy fut une « divine surprise »; excusez du peu ! Quant aux néo-fascistes, il y en a aussi, les Zouaves de Paris, qui s’illustrèrent lors du meeting zemmourien de Villepinte, par exemple; ils ne sont pas les seuls et la liste des groupuscules néo-fascistes ou néo-pétainistes interdits (L’œuvre française, les JNR….) est longue et ils renaissent toujours de leurs cendres. La revue « Réfléchir et agir » n’essaie pas de dissimuler ses affinités avec le fascisme et  » Égalité et Réconciliation » clame sa haine des « Sionistes » à longueur d’années. A ce jour, il est vrai que l’extrême-droite française n’a pas à son actif une tuerie comme celle d’Utoya ni une longue série de meurtres comme ceux qui furent commis par les néo-nazis allemands (200 meurtres environ). Ils ne pratiquent pas non plus la dégradation des biens publics ou privés mais un Identitaire, Maxime Brunerie, a quand même essayé d’assassiner un président de la République en exercice. En 2021 il aurait été vu aux côtés des militants de Génération Identitaire. On pourrait parler aussi de l’association « Terre et Peuple » dont les références sont pour le moins claires tout comme celles de la ND (Pierre Vial, le créateur et toujours animateur de « Terre et Peuple », a aussi été secrétaire général du GRECE) qui revendique l’héritage de la Révolution conservatrice allemande dont Giorgio Locchi, un des principaux inspirateurs de la ND, a écrit dans « Essenza del fascismo » qu’elle ne pouvait être séparée du nazisme; la Nouvelle Librairie vient de publier deux ouvrages consacrés à la pensée de Locchi. Par ailleurs, plusieurs cadres de la ND ont rejoint Reconquête et font partie de l’équipe de direction de ce parti. Ceci explique peut-être l’obstination absurde avec laquelle une certaine droite cherche à dissimuler cette réalité qu’est l’existence d’une authentique extrême-droite.

  3. Je comprends M. Mélanchon, il est inadmissible de contredire ce grand patriote, cette figure emblématique de la République, ce Ténor des réveilleurs d’endormis, cette gloire que le monde nous envie jusque et dans dans les dictatures les plus criantes. Qu’un journal régional et du sud ose le comparer à une sorte de Staline en culottes courtes est intolérable. Qu’il se console, au moins il parle de lui alors qu’il aurait pu simplement l’ignorer.

  4. Pauvre vieux Monsieur. Il n’a pas digéré sa défaite de 2017. Le train de l’histoire est passé et il est resté sur le quai…Depuis, il n’est plus que haine et rancune. Des poisons qui le dévorent vivant…

  5. Les meilleures dictatures sont de gauche. Le score se compte en million de morts. Dans ce challenge, la droite est minable. Que peuvent-ils dans cette course fasse à un Staline, Hitler, Mao , Pol-Pot , …. Il y en a bien qui ont tenté de rentrer dans la course avec des jus qu’ils ont camouflé sous le mot « vaccin ». Le score monte tous les jours.

  6. Je frémis encore à l’idée que ce grand démocrate est passé si près de la fonction suprême il y a 6 ans. Dans les traces de Staline polpot Mao mussolini et hitler. Je suis peut-être obtu mais je cherche encore des traces de droite chez eux.

  7. Mélenchon est resté dans le personnage qu’il s’est construit. Ca a amusé avant de lasser puis de devenir pathétique. Comme les vieilles gloires du cinéma muet qui ne se sont pas faites au parlant, il continue à n’avoir pour arguments que l’invective, l’indignation et l’outrance. Espérons seulement que ses électeurs votent davantage pour lui par dépit que par conviction.

  8. de gauche , ils n’en ont que le nom.
    S’ils viennent au pouvoir ,je crains que les années noires des années 20 puis 30 en allemagne renaissent.

  9. Cette gauche montre tous les jours un peu plus sa dérive totalitaire et surtout son dédain pour la démocratie. Il est admirable que des tribuns comme Jean-Luc Mélechon participent de leur suicide. Nous nous devons de les encourager afin que tous ceux qui espéraient en eux voient enfin leur vrai visage.

  10. Où va la gauche ? se demande à juste raison jean-Michel Servant (que je ne connaissais pas). Pourquoi Mélenchon et la NUPES se voilent-ils la face devant les exactions des casseurs d’extrême gauche ? Il faudrait bien qu’ils nous éclairent et arrêtent de dire n’importe quoi en prétendant devenir des cibles. Cibles de qui ?

  11. Mélanchon et tous ses copains, les « coucous politicards », a toujours essayer de faire barrage à « l’extrême droooiite » en omettant largement les aberrations du communisme extrême ! … Dès qu’il y une élection en FRANCE, les soit disant « parti de gouvernance » se rassemblent pour montrer et rappeler les méfaits de ce qui pourrait se passer si d’aventure le FN et maintenant le RN arrivait au pouvoir … Mais qu’en est-il du bilan de ces prétendus « partis de gouvernance » ? … macron a tout déganté et il a « juste accélérer » le déclassement de la FRANCE en s’attaquant « en même temps » au contexte socio-économique mais aussi le modèle sociétal de la Nation FRANCE …
    La « décivilisation » de la FRANCE est réelle … Le plus pathétique et dangereux des responsables est celui qui a osé le prononcer … « C’est celui qui le dit qui y est ! … »
    Et pour « justifier » toute ce fracas, des « sachants » viennent comparer la période du moyen âge en FRANCE et la vague d’immigration voulue par ces coucous politicards que sont mélanchon et ses « copains » ! … Ils en sont même à mélanger « incivilités » et « agressions » … Faudra t-il que l’un de leurs proches soit la victime d’une « incivilité » pour qu’ils comprennent ce qui se passe vraiment en FRANCE ? ! … Un discours tenu par le Dr Laurent ALEXANDRE …
    Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?
    Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne?
    Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme
    Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes

      • Les gens avisés, bons, intelligents, compétents et travailleurs n’ont pas besoin de politique. Ils ont déjà un emploi.

    • « Faudra t-il que l’un de leurs proches soit la victime d’une « incivilité » pour qu’ils comprennent ce qui se passe vraiment en FRANCE ? !  » Mais il savent pertinemment ce qui se passe en France et ils s’en foutent. Ces gens vivent dans un monde où la réalité n’a pas sa place quand cette réalité a le mauvais goût de s’écarter de leurs délires idéologiques. Le peuple ne les intéresse que quand il est électeur ou quand il est cette masse d’individus qu’avec un plaisir pervers, voire presque sadique, nos dirigeants contraignent à de nouvelles et inutiles obligations ou interdictions. Et ceux qui rêvent du pouvoir, ne pensent qu’à ça.

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