Quand on est écolo, comme Grégory Doucet, le maire de Lyon, il faut saisir toutes les occasions de planter de la verdure. C’est, en effet, la solution qu’a trouvée la mairie pour répondre à l’exaspération des riverains, contraints de traverser une zone de prostitution industrielle et industrieuse pour rejoindre les équipements sportifs.

C’est à Gerland, dans le VIIe arrondissement. Ce quartier situé le long du Rhône, dans le sud-est de la ville, est en pleine rénovation, en route pour une « gentrification » qui s’est illustrée par l’arrivée de l’ENS (Normale Sup) en 2000. Mais voilà, depuis que préfecture et municipalité ont tenté d'interdire cette « activité » dans le centre-ville, Gerland est devenu un centre de la prostitution lyonnaise.

Ben oui, faut qu’ça se fasse. Et là-bas, ça se fait au grand jour. Précisément dans des camionnettes blanches bien alignées entre la rue Jean Bouin et l’allée Pierre-de-Coubertin. Chose qui, bien-sûr, alimente d’autres trafics que ceux du sexe. Excédées, les bonnes gens qui empruntent ce chemin vers les terrains de sport voisins en tirant leurs gamins par la main ont fait connaître leur mécontentement. Sans succès. Début novembre, elles ont lancé une pétition intitulée « Protégeons nos enfants » et alerté les médias : 3.400 signatures ont été recueillies à ce jour pour demander l’intervention des autorités et de la mairie.

À BFM-Lyon, qui leur tendait alors le micro, les habitants ont expliqué : « On a des débordements potentiels, on a des enfants qui se font solliciter, potentiellement, par des voyeurs, des clients, on ne sait pas trop quoi, et ce n'est vraiment pas de leur âge. » Une mère ajoute : « C'est difficile pour moi de laisser mes enfants rentrer seuls à des heures tardives ou même le mercredi après-midi parce qu'on n'est pas à l'abri d'une mauvaise rencontre. Ma crainte, c'est qu'il y ait un drame. » D’autres décrivent des scènes comme en voient les petits enfants du XVIIIe arrondissement de Paris, contraints d’aller à l’école sous escorte policière : scènes de sexe « en live », comme on dit aujourd’hui.

À tout problème sa solution... verte. La mairie a répondu : elle a budgété à hauteur de 500.000 euros la construction d’un mur végétalisé — un « brise-vue » – autour des enceintes sportives. Bref, cachez cette prostitution que je ne saurais voir. À ceux qui demandent que l’on veuille bien déplacer le campement ou, plus simplement, appliquer l’arrêté anti-stationnement auquel les rues concernées sont soumises, Mohamed Chihi, adjoint chargé de la sécurité et de la tranquillité publique à la ville, répond : « La loi nous interdit de mettre à disposition un lieu ou un emplacement, ce serait du proxénétisme. Par ailleurs, les déplacer dans un endroit plus isolé, ce serait les mettre en danger en les exposant aux proxénètes ou à des personnes mal intentionnées. » L'édile admet que « oui, ce n’est pas acceptable que des enfants soient exposés à ça », mais il campe sur une ligne qu’il veut « humaniste » : « Les parents se trompent sur les enjeux. Nous devons combattre la problématique de fond. On ne lutte pas contre la traite humaine avec des arrêtés. »

Donc, le mur végétalisé. Sa réalisation a été actée lors du conseil municipal du 15 décembre dernier ; la ville assure que ce n’est en aucun cas un « cache-misère » et annonce qu'« en parallèle, des subventions ont été accordées aux associations le Mouvement du Nid et Cabiria pour organiser des maraudes et accompagner les femmes dans un parcours de sortie de la prostitution ou de diversification de leurs activités (sic), notamment en ligne ». Contre la prostitution au grand jour, une feuille de vigne et... des subventions.

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16 janvier 2023 à 20:03

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28 commentaires

  1. Il faut rouvrir des maisons closes. Il y en avait au 19ème siècle et c’était beaucoup moins malsain et dangereux que ce qui se passe actuellement. Les verts n’ont aucun problème pour ouvrir des « salles de shoot ». Pourquoi pas des maisons closes ?

    1. ré-ouvrir des maisons closes une solution pour protéger les enfants qui, dans le cas présent sont en danger ? Sauf que fréquenter une « maison close » a un coût que sans doute, une majorité de « consommateurs » des services offerts par les prostitué(e)s des camionnettes blanches ne sont ni assez riches, ni disposés à débourser. Quand on voit ce qui se passe autour des salles de shoot, on peut s’inquiéter. Dans le cas présent, c’est la sécurité des enfants et autres sportifs qu’il faut protéger, car dangers il y a c’est évident, et la municipalité lyonnaise est faible , lâche, incapable : une honte !

    2. En Espagne, en Belgique ou aux Pays-Bas, les maisons closes ont parfaitement résolu le problème : professionnelles sans proxénète, louant des chambres dans un lieu sécurisé, avec vigiles et vidéosurveillance… et tout le monde est content. Chez nous bien sûr, les féministes hurleraient à la mort !

      1. Il est vrai que comme pour toutes les autres « problématiques » sociétales, les « zélites » ne sont pas gênés par la « recherche du sensationnel » …
        Le show bizz et tous ces « donneurs de leçon » devraient faire attention lorsqu’ils veulent prêcher leurs « bonnes paroles » ! … Car les actes c’est autrement plus problématique …
        Un dicton africain dit: « quand tu montes au cocotier, assures toi d’avoir le cul propre ! … »
        Beaucoup de « politicards » ont des gênes récurrents avec les poissons: ils gouvernent avec leur queue et pourrissent par la tête …

  2. Et puis ce qui est amusant chez ces incapables et on le retrouve sur d’autres thèmes c’est cette stratégie permanente de l’évitement. Pas de conflits, pas de polémiques. Tout le monde il est beau . Ce grand projet pourrait inspirer Madame La Maire de Paris créer une zone verte cerclant de grands camps de migrants avec un service d’autocars électriques pour ventiler chaque jour dans les villages de France cette population d’avenir.

  3. Les maisons closes d’ autrefois avaient du bon ;elles étaient isolées et ,en général ,encadrées

    Aujourd’hui ,le vice et la laideur s’ exhibent aux yeux de tous ,surtout lorsque les édiles y souscrivent!
    C’ est tout simplement la déliquescence d’ une façon de vivre française saine et vivable!

  4. Depuis des siècles la capitale des Gaules rêvait de détrôner Paris comme capitale du pays . Dans ce domaine elle vient de prendre une avance considérable . La prostitution est une source d’énergie qu nous avions négligée .

  5. Je me souviens avoir été en Éthiopie aux ”meilleurs” moments de la dictature. La route entre l’aéroport et le centre ville était ainsi ”protégée” par des murs en tôle afin que l’on ne voit pas la misère. Point de divergence avec La mairie de Lyon la dictature cachait la pauvreté , point commun avec Lyon il s’agit toujours de gauchistes.

  6. Ceux qui sont verts ce sont les familles honnêtes dont les enfants voient un tel spectacle. Où est la morale dans cet étalage ? Où est l’hygiène dans cette foire au sexe? Par contre l’imbecilite est presente sur ce territoire de France. Au lieu de faire appliquer la loi par évacuation de cette occupation sauvage à but très lucratif par les FDO , les services fiscaux et d’hygiène, le pseudo maire veut construire un mur végétal qui va coûter une fortune aux con…tribuables. heureux ses électeurs.

  7. C’est quand même du racolage : les prostituées ne sont plus dans la rue mais dans des camionnettes dont chacun connaît la fonction.
    Quel déni de réalité, un enfumage de plus.
    C’est comme pour la drogue, c’est illégal mais on laisse faire

  8. Et si on construisait un grand mur en béton pour enfermer tous ces politiques corrompus et mafieux ? on se sentirait certainement mieux.

  9. Les citoyens de Lyon méritent leur maire car ils ont voté pour lui. Qu’ils se débrouillent.

  10. Ceci est la vitrine de la façon dont nous sommes gouvernés . Il n’y a jamais eu autant de mauvaise foi autant de laxisme autant d’incurie. Afin de faire taire les mécontents on subventionne à tout- va , et le «  quoi qu’il en coûte » fonctionne «  en même temps ». On cache la poussière sous le tapis pour les générations futures et Macron évite les émeutes en brassant du vent. Rien n’est fait en amont, rien en profondeur , nous vivons dans le virtuel et l’artificiel et à part un changement de société les années Macron resteront dans l’Histoire comme l’annonce du déclin de notre pays.

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