L’archiprêtre, le culte et le dialogue
Le 14 août, veille de la fête de l’Assomption, Mgr Patrick Chauvet, recteur archiprêtre de la cathédrale Notre-Dame de Paris, a accordé un entretien à France Info. Au-delà de pieuses considérations sur la célébration du 15 août, le maintien du pèlerinage à Lourdes, la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, etc., deux affirmations ont, au minimum, surpris.
Mgr Chauvet affirme, tout d’abord, que, à l’issue du confinement, « 30 % des pratiquants ne sont pas retournés à l’église ». Il déplore ce fait car, au-delà de la communion spirituelle, « il vaut mieux avoir une relation physique avec le Seigneur ». Certes ! Le discours est connu, avec les résultats que l’on sait : en l’espace de deux générations, le taux de pratique religieuse, en France, est passé de 25 % de la population à moins de 2 %. Ce nouveau recul, considérable en l’espace de deux mois, marque l’échec d’une pastorale de l’obligation dominicale fondée sur la rencontre et non plus sur la nécessité de rendre un culte public à Dieu. Une pastorale de l’amour et de la miséricorde aurait, enfin, succédé à une pastorale de la peur et de la crainte. La vérité est que l’assistance à la messe dominicale a toujours été considérée comme un devoir de justice vis-à-vis d’un Dieu qui nous a créés librement par pur amour, qui nous a rachetés par le sacrifice de son fils, qui nous maintient dans l’être et qui nous accompagne à chaque instant de Sa Providence. En reconnaissance de tous ces bienfaits, Dieu, par son Église, demande de participer et de s’associer au sacrifice que le prêtre offre sur l’autel le dimanche, lors de la messe. Nous sommes très loin d’une pastorale de la rencontre…
Ensuite, Mgr Chauvet affirme que l’Église catholique est « en relation avec l’État de manière positive ». Ce n’est pas ce que chacun avait compris, à la fin du confinement, lorsque le gouvernement avait été condamné par le Conseil d’État pour atteinte à la liberté de culte. Cette perplexité devient stupéfaction à la lecture de la loi de révision de bioéthique votée en catimini, le 1er août dernier, « texte d’équilibre dans un débat apaisé », selon le président de la République. Ce texte légalise un certain nombre de pratiques monstrueuses, dont le droit à l’avortement pour risques psychosociaux jusqu’à la naissance de l’enfant. On n’ose imaginer ce qu’il aurait pu advenir si le climat avait été moins positif.
Enfin, s’il est beaucoup question d’argent dans cet entretien (baisse des quêtes, pertes envisagées de 8 millions d’euros pour le sanctuaire de Lourdes), pas une seule fois le mot « Dieu » n’est employé - il n’est question que du Seigneur - ni, a fortiori, celui de « Jésus-Christ ». À quoi sert-il, à un prêtre, de parler à la radio, si ce n’est pour prêcher Jésus-Christ ? Ces questions et constats ne sont ni une rébellion ni une révolte, ils sont l’expression d’une blessure et d’une souffrance, celles d’un peuple abandonné par ses pasteurs.
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