Le Lang à Macron
Quel tsunami, la semaine dernière, lorsque Paris Match nous a appris que Stéphane Bern et son compagnon - fait d’importance nationale - ont attendu seize ans pour vivre ensemble et pouvoir enfin proclamer leur bonheur urbi et orbi! La face du monde en est changée et l’information, la vraie, reclassée par ordre de priorité, des fois que Kim Jong-un et Donald lui volent la vedette.
Il est nécessaire en France, et pour le bien vendre des marchands de nouvelles et de leurs vedettes, qu’on s’enfonce dans le ciboulot que Stéphane Bern est devenu en quelques années, et entre autres, la référence absolue en matière de culture, de secrets d’histoire, de pipoles royales et de principautés, de cinéma, de top models, de radio, de destins, de recettes de cuisine, de châteaux, de villages préférés des Français et de patrimoine. On apprend même qu’il a des colonnes réservées dans Le Figaro Madame, référence culturelle indiscutable, ce qui est tout de même autre chose qu’un fauteuil à l’Académie française qu’il guigne peut-être et d’où il pourrait faire valoir ses "Piques et répliques" à la pointe de l’épée.
Il cause, il cause, de tout et à propos de tout, toujours plein de gentillesse, de bons mots qui n’égratignent jamais personne, dégoulinant de sucre et de miel, et engrange ainsi, par ses émissions et ses livres qu’achète le bon peuple par Caddie®, des émoluments qui feraient largement vivre des familles nombreuses qu’il ne semble à l’évidence pas vouloir fonder.
On le trouve sur tous les sites connectés, sur Twitter, Facebook, Instagram et même sur Ici Paris qui titrait, en juillet, que "leur rencontre a été couronnée par un véritable coup de foudre". Espérons qu'on n'ait jamais à titrer un jour, histoire de ne pas laisser retomber l’électrisation des foules enamourées, quelque chose du genre : « Drame : son compagnon le quitte. » Car la victimisation publicitaire paye bien aussi !
En tout cas, avez-vous remarqué qu’il est toujours de bonne humeur, le pardon à la main et l’autre joue tendue, le rire prêt-à-porter dès qu’un malotru ose le malmener ? Quel moment culte quand, interviewant feu l’acteur André Pousse à propos de sa tête de voyou, celui-ci lui répondit du tac au tac : "Toi, c’est pas parce que tu as une tête de pédé que t’en es un." Cela aurait exigé réparation au temps de l’histoire que notre bonhomme affectionne, mais non, il rit. Beaucoup, forcément ! On pense à ce mot de Murat à propos de Talleyrand : "Son cul pourrait recevoir un coup de pied, que son visage ne vous en dirait rien."
Bref, notre feu follet ferait un ministre de la Culture tout à fait acceptable, une sorte de Lang à Macron.
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