L’âme de Donald Trump est-elle raciste : après celle de Valladolid, la controverse de Baltimore !
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Il y a un petit quelque chose d’extravagant chez ces antiracistes voulant toujours « raciser » la politique tout en affirmant que ces mêmes « races » n’existent pas ; comme s’il fallait, en démocratie, renvoyer chaque électeur à sa couleur de peau. Soit une sorte de darwinisme sournois voulant que, sur le nuancier des épidermes, on voterait plus à « droite » parce que « Blanc », et plus à « gauche » étant « Noir ».
C’est peut-être à ce trébuchet qu’il convient d’analyser l’actuelle polémique opposant Donald Trump, le président américain qu’on sait, à l’élu démocrate – et « noir » – du Maryland Elijah Cummings. Le premier, toujours aussi délicat qu’un rhinocéros lancé à grand galop dans un magasin de porcelaine, assure : « Son district est un désordre dégoûtant, infesté de rats et autres rongeurs. S’il passait plus de temps à Baltimore, il pourrait peut-être aider à nettoyer cet endroit très dangereux et sale. » Et le même d’affirmer : « Elijah Cummings a réalisé un très mauvais travail dans son district et dans la ville de Baltimore. Les démocrates se servent toujours de la carte raciale, alors qu’ils ont très peu œuvré pour les Afros-Américains. »
Pour qui a passé quelques jours en la contrée incriminée, force est d’avouer que le diagnostic n’est pas faux. Au-delà d’un centre-ville des plus coquets, les faubourgs sont tels que s’y aventurer relève, justement, de l'aventure. Pourquoi ? Pas à cause d’on ne sait quelle discrimination raciale, même si pas tout à fait abolie dans les faits. Mais tout simplement par ses maux, plus sociaux que raciaux, que le mouvement Nation of Islam, mené par le très « politiquement incorrect » Louis Farrakhan, ne cesse de dénoncer depuis des décennies : couples qui divorcent avant même de s’être mariés, pères absents ou en prison et mères héroïques élevant, seules, des enfants issus d’innombrables lits, malgré, ou à cause, de turpitudes dues aux mauvais alcools et aux drogues frelatées.
D’ailleurs, quand cette mouvance tenta de s’implanter en France, à la fin du siècle dernier, le premier parti politique avec lequel elle prit langue ne fut autre que le Front national. Je le sais, j’y étais…
Situation complexe, donc. Et, de fait, pas tout à fait intelligible, par la gauche de là-bas, à l’esprit à peine plus affûté que celle d’ici, tel qu’en témoigne cet éditorial publié dans le Baltimore Sun, l’un des quotidiens les plus huppés de la côte est : « Donald Trump ? L’homme le plus malhonnête ayant occupé le Bureau ovale, celui qui se moque des vétérans, l’attrapeur égrillard des parties intimes des femmes, l’homme d’affaires aux faillites en série, l’idiot utile de Vladimir Poutine, le type qui a dit qu’il y avait de bons gars parmi les néonazis et qui trompe les Américains sur sa compétence très maigre à occuper le poste. »
Certes, voilà un bon paquet d’arguments, mais dont ces derniers relèvent plus de la moraline que de la politique. Donald Trump est peut-être tout cela. Mais il a, néanmoins, été élu par une majorité d’Américains et le sera peut-être à nouveau dans pas longtemps.
En face ? Personne ou presque, hormis le démocrate Bernie Sanders. Quant à ce vote qu’on donne pour « noir », il démontre assez bien que, malgré l’engouement en faveur de Barack Obama, ces « Noirs » peuvent voter, de manière pour le moins indifférenciée, pour un Trump ayant tordu le bras du Parti républicain ou, éventuellement, pour une gauche mondaine n’en finissant plus de ramener ces mêmes électeurs « noirs » à leur seul taux excessif de mélanine, au mépris des idées qui pourraient éventuellement être les leurs.
À l’instar de l’Orient complexe, les USA peuvent, eux aussi, être des plus compliqués. Et les antiracistes professionnels totalement à côté de la plaque.
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Donald Trump
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